Gn
12,1-4a ; Ps 32 ; 2tm 1,8b-10 ; Mt 17,1-9
Chers
frères et sœurs,
Lorsque Pierre, Jacques et Jean partent avec
Jésus dans la montagne, ils ne savent pas ce qui va leur arriver. Peut-être
pensent-ils qu’ils vont simplement faire un pique-nique avec Jésus, une sortie,
une promenade. Mais ils devraient savoir que quand c’est Dieu qui invite à
aller se promener, ce n’est jamais pour se distraire, c’est qu’il a quelque
chose de très important, de fondamental, à dire, à dévoiler.
En effet, sur la montagne Jésus devient comme
le buisson ardent que vit Moïse : il devient lumière mais sans se
consumer. Il devient brillant comme le soleil. Pierre, Jacques et Jean sont éblouis.
Ils font la même expérience de Dieu, que Moïse au Mont Sinaï, et qu’Elie au
Mont Horeb. Et comme Dieu est le même, hier, aujourd’hui et demain, celui qui
entre dans l’instant de Dieu est en communion avec ceux qui connaissent la même
expérience. De sorte que, lorsque Moïse était au Sinaï, il ne le savait pas,
mais il était déjà en communion avec Pierre, Jacques et Jean, et aussi avec
Elie.
Dans cet instant de feu, Jésus se manifeste
dans sa gloire. Jésus est homme, mais il est Dieu aussi, maintenant et
éternellement. Croyez-vous que Jésus ait changé, là, sur la montagne, pour
dévoiler sa divinité à ses disciples ? Non, pas le moins du monde :
Jésus est toujours homme et toujours Dieu, à chaque seconde. Mais c’est Pierre,
Jacques et Jean qui ont changé. C’est l’Esprit Saint qui les a habités, qui les
a transformés, et qui a permis à leurs yeux de voir qui est réellement Jésus.
Aussi bien, si nous nous laissions habiter, transformer par le Saint-Esprit,
nous verrions nous aussi, Dieu dans l’homme Jésus, et nous serions en communion
avec Lui, avec Moïse et Elie, et avec Pierre, Jacques et Jean. Nous
connaîtrions, avec un temps d’avance, ce que ce sera notre résurrection.
Ah – allez-vous me dire ! – comme ils
ont eu de la chance, Pierre, Jacques et Jean, de monter sur la montagne avec
Jésus, et de connaître cet avant-goût du ciel ! Mais enfin, chers frères
et sœurs, nous ne sommes pas moins bien servis qu’eux : au contraire,
puisque nous voici en ce moment même et tous les dimanches, en train de monter
avec Jésus sur la montagne.
Bien sûr, n’avez-vous pas encore assez
d’Esprit-Saint pour voir, pour comprendre, que l’autel, sur ses marches, est le
sommet de la montagne ? Ne voyez-vous pas que les cierges diffusent la
lumière de la gloire de Dieu ? Ne voyez-vous pas l’homme en vêtements
blancs qui est le Christ dans cette célébration ? Ne voyez-vous pas, dans
le pain et le vin, le Corps et le Sang de Jésus : Il est pain et il est
Corps ; il est homme et il est Dieu ; il est vin et il est
Sang ; il est homme et il est Dieu. C’est le Saint-Esprit qui fait voir et
qui fait comprendre, qui fait croire et qui fait communier.
Chers frères et sœurs, à chaque messe, nous
sommes invités par Jésus à monter avec lui sur la montagne, où il se donne à
voir, en communion avec Moïse et Elie, Pierre Jacques et Jean, et tous les
saints. Oui nous sommes biens sur la montagne, car c’est l’avant-goût du ciel.
Sommes-nous dignes de cette révélation ?
Non, comme dit saint Paul : « Dieu
nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce ». C’est par grâce que
nous avons été appelés à la messe pour que nous y soyons sanctifiés. Une messe
est un don de Dieu pour aujourd’hui, une intrusion du Royaume de Dieu dans
notre monde d’aujourd’hui, un rayon de lumière sur la terre. C’est une joie
indescriptible.