lundi 29 août 2016

28 août 2016 - LARRET - 22ème dimanche TO - Année C

Si 3,17-18.20.28-29 ; Ps 67 ; Hb 12,18-19.22-24a ; Lc 14,1.7-14

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui Jésus semble nous enseigner les bonnes manières : ne pas s’asseoir de son propre chef à la première place, ne pas faire de cadeaux en spéculant sur le fait qu’on puisse en avoir de plus beaux en retour. Mais enfin, est-ce que Dieu s’est fait homme, est mort et est ressuscité, pour nous apprendre les bonnes manières ? Non, Jésus est venu nous enseigner quelque chose de son Royaume.

« Quand quelqu’un t’invite à des noces… », nous devons comprendre : « Quand le Seigneur t’appelle à entrer dans sa vie… ». Il faut bien évidemment se réjouir d’être appelé par Dieu, et se revêtir d’un habit de fête. C’est un grand don de Dieu que d’être appelé par lui. Et nous qui sommes baptisés, nous le sommes tous ! Mais nous n’avons pas à en tirer orgueil. Souvenez-vous de la mère des Fils de Zébédée, les apôtres Jacques et Jean. Elle avait demandé à Jésus que l’un siège à sa droite et l’autre à sa gauche, dans son Royaume. Et Jésus avait répondu que cette décision ne lui appartenait pas : il y avait ceux pour qui ces places étaient réservées par son Père. Et on peut penser, avec l’Evangile d’aujourd’hui, que ces places sont pour les deux personnes les plus humbles du monde. Aussi, réjouissons-nous d’être des appelés, mais ne nous en glorifions pas : « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » avait dit Jésus à Jacques et Jean. C’est-à-dire, pouvez-vous d’abord passer par la Croix, avec moi ?

« Quand tu donnes un déjeuner… » poursuit Jésus « n’invite pas tes amis » mais « invite des pauvres et des estropiés ». Jésus nous apprend ici deux choses.
La première est que le maître du repas idéal, c’est Dieu. C’est lui qui invite les hommes, qui les appelle. Or Dieu invite des hommes qui sont incapables de lui rendre son invitation, évidemment. Lorsque Dieu nous appelle, c’est une telle grâce qu’il nous est impossible de la lui rendre, sinon par notre amour imparfait et en reproduisant du mieux qu’on peut les paroles et les gestes que Jésus nous a appris. Dieu n’appelle pas les riches – c’est-à-dire ceux qui se suffisent par eux-mêmes – qui pourraient, dans leur folie, avoir l’impression de ne rien lui devoir, ou d’être capable de lui donner pareil sinon mieux en retour. Mais non, Dieu appelle les pauvres et les pécheurs, parce que telle est la puissance de son amour.
La seconde chose que Jésus nous apprend dans cette histoire, c’est qu’il nous appartient, à nous les baptisés, de nous comporter comme Dieu, à savoir : inviter, faire gratuitement des cadeaux, à ceux dont nous savons qu’ils les recevront comme une vraie surprise et une immense joie. Et cette joie sera contagieuse jusque dans le cœur de celui qui invite. Cela peut commencer par se faire par des petits gestes d’affection et des petites paroles d’amour et de pardon, en famille, comme ça, juste pour la joie qu’ils nous donnent.

Ainsi donc, ce que Jésus dénonce, c’est l’orgueil qui est dans notre cœur : orgueil conscient de se croire supérieur ou meilleur que les autres, et orgueil inconscient qui veut utiliser les autres pour se valoriser soi-même.
Au contraire, Jésus met l’accent sur l’immense bonté du Père : son amour miséricordieux, gratuit et abondant, qui élève les humbles et qui comble de biens les affamés. Amour dont nous bénéficions et sur lequel nous pouvons prendre modèle.

Pour finir, ayons conscience, comme nous y invite l’auteur de la Lettre aux Hébreux, que nous sommes dépositaires d’un trésor immense : nous connaissons Dieu à travers la lumière de la résurrection de Jésus et sa communion d’amour. Nous sommes – nous chrétiens –  invités aux repas des noces dans son Royaume.

Ainsi, nous avons reçu un talent d’une valeur inestimable à faire fructifier et qu’il nous est impossible de rendre sinon en aimant humblement Dieu et notre prochain, et en célébrant l’Eucharistie avec reconnaissance.

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