Chers frères et sœurs,
Nous
sommes réunis pour célébrer et participer à la mort et à la résurrection de
Jésus.
Aujourd’hui,
plus particulièrement, nous allons prier pour le Père Jacques Hamel du diocèse
de Rouen, martyrisé en raison de sa foi alors qu’il célébrait la messe, et pour
ses persécuteurs. Nous demanderons au Seigneur que le sacrifice du Père Jacques
soit semence de paix pour notre pays, comme le sacrifice de Jésus nous a obtenu
la vie éternelle, et que l’Eglise le reconnaisse bientôt comme bienheureux et
martyr.
Nous
prierons aussi pour toutes les victimes innocentes des attentats perpétrés en
France depuis quelques mois, en demandant que la cesse la barbarie.
Préparons-nous
à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs,
que la tentation de la violence nous traverse tous, et demandons au Seigneur la
grâce de pouvoir pardonner à ceux qui nous ont offensés, pour être pardonnés
aussi.
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Qo 1,2 ; 2,21-23 ; Ps
89 ; Col 3,1-5.9-11 ; Lc 12,13-21
Chers frères et sœurs,
Le
Seigneur Jésus nous enseigne aujourd’hui qu’il est vain d’accumuler les biens
de la terre en vue d’en jouir comme si la mort n’existait pas. Il nous rappelle
que la vie d’ici-bas n’est que transitoire, éphémère, et que notre vraie vie se
trouve avec lui, en Dieu.
Cet
enseignement a deux conséquences : La première concerne les biens
eux-mêmes : ceux-ci nous sont donnés comme en gérance, pour faire le bien,
et non pas pour être thésaurisés. Il n’est pas interdit d’être riche et de
posséder beaucoup de choses, mais simplement que cette richesse soit orientée
comme un service, pour faire des actes bons.
La
seconde conséquence nous concerne nous, les hommes. La vraie vie est donc celle
qui est en Dieu, à laquelle nous sommes appelés à communier. Saint Paul nous
dit que, depuis notre baptême, nous sommes passés par la mort et la
résurrection de Jésus, et donc, que nous sommes déjà maintenant entrés dans
cette vie. Tous les baptisés appartiennent déjà à la vie de Dieu. Il ne nous
reste plus qu’à nous débarrasser du vieil homme qui est en nous pour laisser
apparaitre l’homme nouveau, le saint ou la sainte que nous sommes par la grâce
de Dieu.
Est-ce
à dire que nous devons nous désintéresser de la vie de la terre ? Non. Comme
chrétiens, nous avons deux missions principales sur cette terre. La première
est, conformément à notre appartenance à la communion des saints, à assurer la
louange de Dieu en priant pour tous les hommes de ce monde. Réciter
quotidiennement la prière du Notre Père est un minimum. Célébrer régulièrement
l’Eucharistie est le meilleur.
La
seconde mission est, conformément à la demande de Jésus, d’annoncer son
Evangile jusqu’aux extrémités de la terre ; afin que tous les hommes,
apprenant la vérité de la beauté et de la bonté de Dieu, se convertissent
librement et se fassent baptiser à leur tour. Cette annonce de l’Evangile ne
peut se faire que dans un esprit de charité.
Mais
alors, devons-nous nous désintéresser de la vie de la cité ? Non pas. Nous
ne sommes pas des anges mais des hommes et nous appartenons à un peuple dont
nous partageons les joies et les souffrances, et aussi, sur cette terre, le
destin.
Jésus
a fait une distinction utile en nous demandant de « rendre à Dieu ce qui
est à Dieu et à César ce qui est à César ». D’une part, il nous dit que la
mission et le discours de l’Eglise, la prière et l’annonce de l’Evangile, sont
universels. Ils sont comme le soleil : ils éclairent le monde entier et ils
le font grandir et mûrir comme un grand champ de blé. Mais le monde peut aussi,
de manière absurde, mais libre, refuser cette lumière.
C’est
ainsi, d’autre part, que la gestion de la cité et du bien commun appartiennent
aux hommes, aux responsables légitimes des peuples, qui doivent prendre leurs
responsabilités. Ceux-ci peuvent gouverner sous la lumière de l’Evangile, ce
qui hâte le retour de Jésus, comme ils peuvent aussi, malheureusement, s’en
éloigner.
Ainsi,
nous autres chrétiens, nous savons que l’Evangile que nous portons n’a pas à
s’imposer à tous les hommes. Mais nous savons aussi que les gouvernants, pour
le bien des hommes, auraient tout intérêt à gouverner selon l’Evangile ; en
pratique, selon la doctrine sociale de l’Eglise.
Justement,
en ces jours de grande violence, l’Eglise nous dit notamment que les responsables
du bien commun ont le droit et le devoir d’employer la force légitime pour
faire respecter ce bien commun. De même, nous qui sommes chrétiens, nous sommes
fondés à appeler les responsables du bien commun à assumer leurs devoirs, et nous
nous devons de répondre positivement si ceux-ci nous demandent de participer à
la force légitime, si nécessaire. En tout état de cause, il nous appartient de
faire notre devoir de citoyens.
Chers
frères et sœurs, nous allons maintenant entrer dans le sacrifice de Jésus.
Celui-ci n’a pas été vain puisqu’il nous a apporté la vie éternelle. Entrons
dans la prière. Offrons-nous nous-mêmes avec foi, comme Jésus s’est offert à
son Père, pour la gloire de Dieu et le salut du Monde. Amen.