lundi 1 août 2016

31 juillet 2016 - GY - 18ème dimanche TO - Année C

Chers frères et sœurs,

Nous sommes réunis pour célébrer et participer à la mort et à la résurrection de Jésus.

Aujourd’hui, plus particulièrement, nous allons prier pour le Père Jacques Hamel du diocèse de Rouen, martyrisé en raison de sa foi alors qu’il célébrait la messe, et pour ses persécuteurs. Nous demanderons au Seigneur que le sacrifice du Père Jacques soit semence de paix pour notre pays, comme le sacrifice de Jésus nous a obtenu la vie éternelle, et que l’Eglise le reconnaisse bientôt comme bienheureux et martyr.

Nous prierons aussi pour toutes les victimes innocentes des attentats perpétrés en France depuis quelques mois, en demandant que la cesse la barbarie.

Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs, que la tentation de la violence nous traverse tous, et demandons au Seigneur la grâce de pouvoir pardonner à ceux qui nous ont offensés, pour être pardonnés aussi.

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Qo 1,2 ; 2,21-23 ; Ps 89 ; Col 3,1-5.9-11 ; Lc 12,13-21

Chers frères et sœurs,

Le Seigneur Jésus nous enseigne aujourd’hui qu’il est vain d’accumuler les biens de la terre en vue d’en jouir comme si la mort n’existait pas. Il nous rappelle que la vie d’ici-bas n’est que transitoire, éphémère, et que notre vraie vie se trouve avec lui, en Dieu.
Cet enseignement a deux conséquences : La première concerne les biens eux-mêmes : ceux-ci nous sont donnés comme en gérance, pour faire le bien, et non pas pour être thésaurisés. Il n’est pas interdit d’être riche et de posséder beaucoup de choses, mais simplement que cette richesse soit orientée comme un service, pour faire des actes bons.
La seconde conséquence nous concerne nous, les hommes. La vraie vie est donc celle qui est en Dieu, à laquelle nous sommes appelés à communier. Saint Paul nous dit que, depuis notre baptême, nous sommes passés par la mort et la résurrection de Jésus, et donc, que nous sommes déjà maintenant entrés dans cette vie. Tous les baptisés appartiennent déjà à la vie de Dieu. Il ne nous reste plus qu’à nous débarrasser du vieil homme qui est en nous pour laisser apparaitre l’homme nouveau, le saint ou la sainte que nous sommes par la grâce de Dieu.

Est-ce à dire que nous devons nous désintéresser de la vie de la terre ? Non. Comme chrétiens, nous avons deux missions principales sur cette terre. La première est, conformément à notre appartenance à la communion des saints, à assurer la louange de Dieu en priant pour tous les hommes de ce monde. Réciter quotidiennement la prière du Notre Père est un minimum. Célébrer régulièrement l’Eucharistie est le meilleur.
La seconde mission est, conformément à la demande de Jésus, d’annoncer son Evangile jusqu’aux extrémités de la terre ; afin que tous les hommes, apprenant la vérité de la beauté et de la bonté de Dieu, se convertissent librement et se fassent baptiser à leur tour. Cette annonce de l’Evangile ne peut se faire que dans un esprit de charité.

Mais alors, devons-nous nous désintéresser de la vie de la cité ? Non pas. Nous ne sommes pas des anges mais des hommes et nous appartenons à un peuple dont nous partageons les joies et les souffrances, et aussi, sur cette terre, le destin.
Jésus a fait une distinction utile en nous demandant de « rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ». D’une part, il nous dit que la mission et le discours de l’Eglise, la prière et l’annonce de l’Evangile, sont universels. Ils sont comme le soleil : ils éclairent le monde entier et ils le font grandir et mûrir comme un grand champ de blé. Mais le monde peut aussi, de manière absurde, mais libre, refuser cette lumière.
C’est ainsi, d’autre part, que la gestion de la cité et du bien commun appartiennent aux hommes, aux responsables légitimes des peuples, qui doivent prendre leurs responsabilités. Ceux-ci peuvent gouverner sous la lumière de l’Evangile, ce qui hâte le retour de Jésus, comme ils peuvent aussi, malheureusement, s’en éloigner.
Ainsi, nous autres chrétiens, nous savons que l’Evangile que nous portons n’a pas à s’imposer à tous les hommes. Mais nous savons aussi que les gouvernants, pour le bien des hommes, auraient tout intérêt à gouverner selon l’Evangile ; en pratique, selon la doctrine sociale de l’Eglise.
Justement, en ces jours de grande violence, l’Eglise nous dit notamment que les responsables du bien commun ont le droit et le devoir d’employer la force légitime pour faire respecter ce bien commun. De même, nous qui sommes chrétiens, nous sommes fondés à appeler les responsables du bien commun à assumer leurs devoirs, et nous nous devons de répondre positivement si ceux-ci nous demandent de participer à la force légitime, si nécessaire. En tout état de cause, il nous appartient de faire notre devoir de citoyens.

Chers frères et sœurs, nous allons maintenant entrer dans le sacrifice de Jésus. Celui-ci n’a pas été vain puisqu’il nous a apporté la vie éternelle. Entrons dans la prière. Offrons-nous nous-mêmes avec foi, comme Jésus s’est offert à son Père, pour la gloire de Dieu et le salut du Monde. Amen.

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