dimanche 1 mai 2016

1er mai 2016 - MEMBREY - 6ème dimanche de Pâques - Année C

Ac 15,1-2.22-29 ; Ps 66 ; Ap 21,10-14.22-23 ; Jn 14,23-29

Chers frères et sœurs,

Comme dimanche dernier, nous poursuivons l’histoire de la première évangélisation avec la lecture du livre des Actes des Apôtres ; nous partageons la vision de saint Jean, vision de l’Eglise céleste dont nous sommes la partie visible sur la terre ; et l’enseignement de Jésus sur son mystère d’amour, auquel il veut nous faire communier.

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui à la figure de saint Barnabé, dont il est question dans la première lecture. Qui est-il ?

Les Ecritures nous apprennent qu’il est un lévite originaire de Chypre. Un lévite, c’est-à-dire qu’il peut accomplir un service au Temple de Jérusalem, mais il n’est pas « Cohen », il n’est pas prêtre : il ne peut pas entrer dans le Temple lui-même, comme Zacharie, le père de Jean-Baptiste, par exemple.

Barnabé a cependant des liens avec Jérusalem.
Le premier est sa famille. Il est cousin de Jean surnommé Marc, c’est-à-dire saint Marc l’évangéliste. Sa tante, la mère de saint Marc, s’appelle Marie. Elle est manifestement quelqu’un d’important puisque c’est chez elle que se réunit l’Eglise à Jérusalem. D’ailleurs, Barnabé est vraisemblablement aussi quelqu’un d’aisé puisqu’il fait don aux Apôtres du produit de la vente de son champ, pour se consacrer totalement au Christ Jésus.
Le second lien entre Barnabé et Jérusalem, c’est manifestement Paul. En effet, après que Paul se soit converti et ait passé quelques années en Arabie et à Damas, c’est Barnabé qui va lui permettre de rencontrer les Apôtres. D’où connaissait-il Paul, avec lequel il est vraiment lié d’amitié ? Peut-être ont-ils été disciples du grand rabbin Gamaliel ensemble durant leur jeunesse ? C’est une supposition.

Ce qui est sûr, c’est qu’après la persécution d’Etienne, trois ans après la résurrection de Jésus, beaucoup de disciples fuyant Jérusalem vont se réfugier à Antioche. Et là, en l’espace de deux ou trois ans, l’Evangile se répand comme une trainée de poudre. Il faut appeler Barnabé de Jérusalem pour aller voir ce qu’il se passe. Et Barnabé fait immédiatement venir Paul, alors chez lui à Tarse. Ensemble, ils enseignent. L’Eglise se développe considérablement, au point que les disciples de Jésus deviennent visibles : on les appelle pour la première fois des « chrétiens ». C’est de là, et de ce moment, qu’on nous a appelés comme cela : des « chrétiens ».

Cette Eglise d’Antioche, est la seconde des grandes Eglises après Jérusalem. D’elle sont partis des missionnaires jusqu’en Inde et jusqu’en Chine, en suivant la route de la soie. Les chrétiens d’Orient persécutés aujourd’hui au nord de la Syrie et de l’Irak, qui sont aussi au Kurdistan, en Turquie et en Iran, sont des fils de cette Eglise, l’Eglise syriaque. Aujourd’hui, ils sont en train de disparaître. Que le Seigneur les protège et les bénisse. N’oublions pas nos frères et sœurs.
Et c’est aussi cette Eglise d’Antioche qui envoie Paul et Barnabé en mission, à Chypre, au sud de l’Asie-Mineure c’est-à-dire de la Turquie d’aujourd’hui. On est alors environs une dizaine d’année après la résurrection de Jésus. Paul et Barnabé vont faire longtemps route commune, avant de séparer, Paul et Silas d’un côté, Barnabé et Marc de l’autre. C’est alors qu’on perd la trace de Barnabé. On sait qu’il est repassé par Chypre. Y sera-t-il resté ? On ne sait pas.
Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui il appartient à la communion des saints du ciel, dans l’amour de Jésus et de notre Père des cieux !

Ainsi, je vous ai comme « transportés » dans les dix ou quinze années qui sont suivi la résurrection de Jésus.
Et vous avez vu les liens familiaux et d’amitié, la générosité des uns et des autres pour l’annonce de l’Evangile. Il y a beaucoup d’amour fraternel et de joie, même s’il y a aussi des disputes bien humaines. Mais l’Esprit de Jésus se sert de tout, y compris de nos faiblesses, y compris des persécutions comme celle d’Etienne, pour que son Evangile se répande dans le monde.

Car, ce que veut le Père, c’est que le Nom de Jésus soit connu de partout et aimé des hommes. Alors, par l’Esprit Saint, Dieu vient habiter le cœur de chacun et lui donne sa paix. Et c’est ainsi que, sur terre, laborieusement, mais certainement, se construit déjà l’Eglise du Ciel. Amen.

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