mercredi 11 mai 2016

7-8 mai 2016 - BEAUJEU - CHOYE - 7ème dimanche de Pâques - Année C

Ac 7,55-60 ; Ps 96 ; Ap 22,12-14.16-17.20 ; Jn 17,20-26

Chers frères et sœurs,

Il y a deux messages très importants dans les textes que nous venons d’entendre.

Le premier est que l’accès à la vie éternelle, l’accès au jardin du Paradis dont Adam avait été chassé, l’accès au Royaume de Dieu, est ouvert. C’est l’œuvre de Jésus qui, mort et ressuscité, est monté aux cieux, et, ce faisant, a ouvert à tous ceux qui sont baptisés la porte du ciel qui était fermée. C’est ce que Jésus dit à saint Jean dans sa vision : « Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville ». C’est aussi ce que dit saint Etienne : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ».

Le second message est que, si la porte du ciel est ouverte aux baptisés, c’est pour entrer dans la gloire de Dieu. Et cette gloire de Dieu c’est la communion. « Et moi – dit Jésus – je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi ». Cette gloire, cette communion, c’est l’amour de Dieu : « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux ». Vous savez bien que le verbe « connaître » chez saint Jean signifie « aimer » même au sens charnel, comme quand Marie dit à l’Ange : « Je ne connais pas d’homme ». Ainsi, la porte du ciel est ouverte pour que nous « connaissions » Dieu, que nous soyons aimé par lui et que nous l’aimions, dans une parfaite communion d’amour, qui concerne aussi notre corps.

Vous allez me dire : « Tout cela c’est très bien, mais cette communion d’amour, cette vie éternelle, nous n’y entrerons qu’à l’heure de notre mort, et en attendant, même si nous sommes déjà baptisés, nous sommes encore sur la terre » !
Oui, mais la lumière qui illumine l’intérieur de la maison passe par la porte ouverte, et elle éclaire ce qui est à l’extérieur. La musique, qui est à l’intérieur, s’entend parfaitement à l’extérieur quand la fenêtre est ouverte. Depuis que Jésus a ouvert la porte du ciel, nous qui sommes sur la terre, nous pouvons voir la gloire de Dieu. Nous pouvons être illuminés par elle, si nous nous plaçons devant la porte. Et nous pouvons entendre la musique des anges.

Mais alors, où est-elle cette porte, que nous puissions nous mettre dès maintenant en pleine lumière ? La porte, c’est l’Eglise. L’Eglise est comme un vitrail. Quand ses membres sont saints, la lumière passe. Comme nous avons tous des vocations différentes, la lumière passe en prenant toutes sortes de couleurs ; et quand nous sommes pécheurs, la lumière est ternie : elle est empêchée de passer. Et les montants du vitrail, ce sont les sacrements qui font l’Eglise et par lesquels Jésus se donne : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, le mariage, l’ordre, la réconciliation, l’onction. A travers tous ces sacrements, à travers l’Eglise, la lumière de l’amour de Dieu se donne pour que les hommes et Dieu se connaissent et s’aiment, déjà dans ce monde.

Je voudrais terminer par cette parole de Jésus : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi ». « Ceux qui sont là », ce sont les Apôtres. Et « ceux qui croiront en lui grâce à leur parole », c’est nous. Jésus a prié pour chacun d’entre nous, pour que, nous tous qui sommes baptisés, nous puissions communier dans son amour. Remercions Jésus d’avoir pensé à nous et faisons totalement confiance à la puissance de sa prière. Maintenant, grâce à l’eucharistie qu’il nous a donnée, nous allons nous placer dans sa lumière et, déjà sur la terre, nous pourrons communier à son amour, dans un avant-goût du ciel. Amen.

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