jeudi 25 décembre 2025

24 décembre 2025- VELLEXON - Nativité du Seigneur - Messe de la nuit - Année A

 Is 9, 1-6 ; Ps 95 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
 
Chers frères et sœurs,
 
Savez-vous ce qu’est une poupée gigogne ? On appelle aussi ces poupées des poupées russes ou des Matriochkas. C’est une grande poupée en bois, qu’on ouvre, dans laquelle se trouve une autre poupée presque identique, plus petite, que l’on peut ouvrir elle aussi, et dans laquelle se trouve encore une autre poupée plus petite, jusqu’à trouver une toute petite poupée grosse comme un petit doigt. Eh bien, une matriochka est une excellente illustration de la réalité du Royaume des cieux, de l’univers de Dieu. Prenons un exemple : la naissance de Jésus à Bethléem.
 
Tout d’abord, dans l’ancien temps, celui des prophètes, Isaïe a déclaré : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! » C’est comme si il voyait la crèche, mais 800 ans à l’avance. Isaïe n’a pas vu que la crèche, il a vu les bergers aussi : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Et il a annoncé la grande joie de la naissance de Jésus : «  Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. » On croirait déjà voir les rois mages apportant de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Donc, la première poupée de la matriochka, c’est la vision du prophète Isaïe.
 
La deuxième poupée, c’est ce qui s’est vraiment passé à Bethléem. Saint Luc nous l’a raconté, dans son Évangile. Marie et Joseph, tous les deux descendants du roi David, se sont rendus dans leur ville d’origine pour se faire recenser. Notez que saint Luc dit qu’ils sont montés de Galilée en Judée, plus précisément dans la terre de Juda. Je reviendrai sur ce petit détail. Arrivés à Bethléem, il n’y a pas de place au caravansérail ; ils vont donc se réfugier dans une grotte qui sert d’étable pour les animaux. Mais c’est aussi un lieu plus discret, pour ne pas dire plus secret, qui convient mieux pour un accouchement. Les bergers – dont saint Luc nous précise  qu’ils « vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs », comme Isaïe avait vu le « peuple qui marchait dans les ténèbres », sont alors prévenus par l’ange du Seigneur de la nouvelle naissance. Il dit : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » En fait, l’Ange fait un jeu de mots qui nous échappe un peu : en hébreu « Sauveur » se dit « Ieshoua ». Il dit donc aussi : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Jésus qui est le Christ, le Seigneur. » On comprend que cela fait sourire les bergers et qu’ils s’en réjouissent ! L’Ange ajoute : « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Bien sûr, c’est pour eux un signe de reconnaissance, mais si saint Luc nous donne ce signe à nous aussi, dans son évangile, c’est qu’il doit aussi marcher pour nous. Nous y reviendrons. Et enfin : « Il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Nous retrouvons la joie et l’allégresse dont avait déjà parlé le prophète Isaïe. Bien sûr saint Luc est plus précis qu’Isaïe, parce qu’il écrit la véritable histoire de Jésus, que Marie a pu lui raconter : la seconde poupée de la matriochka est plus grande et plus détaillée que la première.
 
Mais voilà maintenant la troisième poupée. Comme Marie et Joseph étaient montés de Galilée à Bethléem, dans la terre de Juda, de même le prêtre est entré en procession dans l’église. La Galilée, c’est nos maisons ; l’enclos de l’Église c’est la terre de Juda ; l’église, c’est Bethléem. C’est l’heure du recensement : les cloches ont sonné pour la messe. À Bethléem, Marie et Joseph se réfugient dans une grotte pour la naissance de l’enfant, comme dans l’Église, le prêtre entre dans le sanctuaire, le lieu plus secret ou le plus sacré, pour la célébration du grand mystère. Dans ce lieu sacré, on trouve donc, disposé sur l’autel, un linge, comme sur la mangeoire, des langes, pour y recevoir l’enfant, le Sauveur, Jésus, le Corps et le Sang du Christ, réellement présent. Maintenant vous comprenez pourquoi saint Luc avait rapporté dans son Évangile la parole de l’ange aux bergers : « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. », parce que c’est le signe qui désigne le Corps de Jésus, qui se trouve dans l’Église : « Aujourd’hui, dans la ville de David – Bethléem, l’Église – vous est né un Sauveur – Jésus, qui est le Christ, le Seigneur. »
Alors vous avez aussi compris qui sont les bergers : c’est vous. C’est vous qui avez vu et entendu l’Ange du Seigneur vous annoncer la naissance de l’enfant, qui êtes venus dans l’Église, à Bethléem, jusqu’à la grotte, le sanctuaire, pour y voir Jésus emmailloté et couché sur la mangeoire, sur le linge, sur l’autel. Et c’est tellement vrai que c’est vous aussi qui avez chanté, comme « la troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime ! » Nous avons chanté ce chant tout à l’heure.
 
Vous voyez bien, chers frères et sœurs, comment les poupées de la Matriochka s’emboîtent parfaitement les unes dans les autres ! Je pourrai encore faire la description d’une ou deux poupées supplémentaires, mais je crois que les enfants s’endormiraient. La plus grande poupée, c’est quand la terre de Juda sera le ciel, que Bethléem sera le Paradis, que nous y retrouverons Jésus dans sa gloire, entouré de tous les saints et de tous les anges, tous ceux que nous aimons, et que nous y chanterons, pour l’éternité, notre immense et éternel bonheur. Joyeux Noël !

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