dimanche 23 novembre 2025

22-23 novembre 2026 - SEVEUX-VALAY - Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers - Année C

2S 5, 1-3 ; Ps 121 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23, 35-43
 
Chers frères et sœurs,
 
La fête de notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers nous donne l’occasion de méditer sur notre vocation humaine et chrétienne.
 
Dès le commencement Jésus est « Roi de l’Univers » parce qu’il est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu, par qui tout a été fait. « C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui » a écrit saint Jean :  tout dans l’Univers porte son empreinte. C’est encore plus vrai pour ce qui nous concerne, dès lors que Dieu nous a créés en disant : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » C’est ainsi que l’homme et tout l’Univers sont pleinement eux-mêmes selon leur vocation, selon le plan de Dieu, lorsqu’ils accueillent le Christ Jésus comme principe existentiel et vital de tout leur être, en reconnaissant Jésus comme « Roi de l’Univers ».
 
Cependant l’homme n’a pas reconnu cette royauté et, dans sa chute, il a entraîné l’Univers dans les ténèbres. Ainsi l’humanité et la création tout entière ont été assujetties au péché et à la mort. Mais, comme le Seigneur notre Dieu est fidèle, il ne nous a pas abandonnés à cet esclavage. En premier lieu, il s’est suscité un peuple prophétique ayant à sa tête un roi, images de l’humanité sauvée ayant Dieu lui-même à sa tête comme roi. C’est ainsi et en second lieu que, réalisant cette promesse, le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu, Jésus s’est fait chair en Marie, descendante du roi David. Jésus, vainqueur en sa Passion et sa résurrection des tentations et de la mort dans lesquels Adam était tombé, fut élevé au ciel et reconnu « Seigneur ». En lui l’humanité et la création ont été, non seulement libérées, mais aussi recréées comme humanité et création nouvelles. C’est ainsi que le peuple prophétique annonçait l’Église, peuple nouveau dont la constitution n’est pas terrestre mais céleste et dont le chef hier, aujourd’hui et demain est toujours l’unique et même Seigneur Jésus-Christ, le « Roi de l’Univers ».
Cette royauté, ou plutôt ce règne de Jésus s’applique déjà pour nous, baptisés, qui sommes encore en pèlerinage dans ce monde, au plan social et au plan individuel.
 
Au plan social, nous devons distinguer ce qui est de l’ordre terrestre, ce qui est « à César », et ce qui est de l’ordre céleste, ce qui est « à Dieu ». Avez-vous remarqué, dans l’évangile de ce jour, que Jésus est interpellé par trois fois de la même manière : « Sauve-toi toi-même ! », d’abord par les chefs d’Israël, ensuite par les soldats romains, et enfin par le mauvais larron. Ces trois tentations de Jésus rappellent celles qu’il avait déjà vaincues au désert. Ici, tentations de se proclamer lui-même Messie, Roi et Christ en désobéissant à la volonté de son Père, contre tentations de changer les pierres en pains, de régner sur tous les royaumes de la terre en adorant Satan, et de se jeter au bas du Temple en mettant Dieu en demeure de le sauver. Jésus a été tenté de régner dans l’ordre terrestre, au prix de trahir son Père au profit de Satan. Mais il a choisi de boire la coupe de sa Passion : il a fait la volonté de son Père, et c’est ainsi qu’il a reçu de lui le règne véritable, dans l’ordre céleste.
 
De la même manière que Jésus, nous baptisés, nous sommes tentés de faire du règne céleste du Christ un règne terrestre. Lorsque nous luttons pour un monde « plus juste et plus fraternel », un monde « de justice et de paix », ou bien pour le « règne du Christ » dans le monde, de quoi parlons-nous ? Si il s’agit d’une justice et d’une fraternité humaine aux prix de compromissions morales et du sacrifice de la vérité de l’Évangile ; si il s’agit d’arrangements diplomatiques et d’une paix fondée sur des intérêts particuliers ; si il s’agit d’une chrétienté politique niant toute liberté de conscience, alors nous faisons fausse route. Car le règne de Dieu n’est juste qu’en sainteté, fraternel qu’en communion dans l’amour de Dieu ; il n’est règne de paix que de la Paix de l’Esprit Saint qui vient de Dieu seul. Le Règne du Christ pour nous se manifeste dans l’écoute et l’obéissance à la Parole de Dieu, dans l’amour de Dieu et du prochain, dans la célébration des mystères du ciel, les sacrements, surtout l’Eucharistie. L’Église est donc pour nous ici-bas le règne de Dieu, dans l’attente de sa transfiguration totale dans la Gloire.
 
Pour finir, et j’en viens au plan individuel, le Règne de Dieu n’est pas seulement extérieur à nous : il nous est aussi intérieur. Il rejoint notre vocation intime : l’amour que Dieu nous porte, l’amour auquel il nous invite, dans une vie sainte. Le Seigneur Jésus veut régner en nos cœurs ; il veut habiter en nous comme Dieu demeure dans son Temple. Pour cela, il a besoin de nous : que nous soyons comme une petite Église personnelle, nourris par sa Parole et ses sacrements, adorant Dieu seul et soignant notre prochain ; et que nous chassions les marchands du Temple, nos gros péchés et nos petites manies, tout ce qui s’oppose à sa volonté. Ce Règne de Dieu n’est pas inaccessible, comme dit le Seigneur à ses fils bien-aimés : « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » 

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