So 3, 14-18a ; Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6 ; Ph 4, 4-7 ; Lc 3, 10-18
[en
présence des enfants du CM1, se préparant à la première communion]
Chers
frères et sœurs,
Avant
de communier, on prépare toujours son cœur à recevoir Jésus, en écoutant sa Parole :
la Parole de Dieu.
C’est
exactement ce que font les enfants ce matin. Ils se préparent à la première
communion, en vivant un certain nombre d’étapes, et aujourd’hui c’est celle de
la « Parole de Dieu », par laquelle ils apprennent à mieux connaître
Jésus et à préparer leur vie pour pouvoir le rencontrer réellement dans
l’eucharistie.
Au
fond, c’est aussi exactement ce que font les juifs qui viennent trouver Jean le
Baptiste. Ils viennent écouter son enseignement, ils veulent savoir ce qu’il
faut faire pour changer leur vie en bien, et se faire baptiser par lui dans le
Jourdain, dans l’eau, pour acter leur décision de se convertir. Car ils
pressentent que Jean Baptiste est un prophète : à travers son
enseignement, à travers ses actes, à travers lui s’exprime la Parole de Dieu.
Ainsi,
à travers Jean Baptiste, cette Parole de Dieu les appelle à se convertir, à
préparer leur cœur à la venue du Messie, du sauveur, du libérateur, de Jésus, celui
qu’ils attendent depuis si longtemps afin de trouver ou retrouver la joie, la
paix et la lumière, c’est-à-dire la communion. En effet, c’est bien de la
communion dont Jean Baptiste parle quand il dit de Jésus : « Lui
vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Ici,
Jean-Baptiste parle déjà de la Pentecôte, quand l’Esprit Saint descend sous la
forme d’un feu sur tous les Apôtres et les disciples de Jésus réunis.
Car
celui qui fait l’unité au sein de Dieu, entre le Père et le Fils, et qui fait
l’unité entre Dieu et les hommes, et aussi entre les hommes, entre eux, c’est
l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est celui qui réalise l’unité, mais pas une
unité où tout le monde serait pareil, comme des playmobils : on appellerait
cela une « fusion » ; mais il réalise une unité où chacun est
relié par amour les uns avec les autres, tout en mettant en valeur la propre
personnalité de chacun. Ainsi le Père n’est pas le Fils ; Jésus n’est pas
Pierre, ni Jean, ni Marie, ni Jean-Baptiste : mais avec l’Esprit Saint, chacun
est lui-même, complètement lui-même et véritablement lui-même, tout en étant réellement
uni aux autres dans un unique amour : et on appelle cela la « communion ».
Mais
pourquoi « le feu » ? Mes chers amis, nous devons
comprendre que notre Dieu est un amour pur ; il n’y a en lui aucune
division, aucune infidélité, aucun péché. Cela veut dire qu’il ne peut pas
recevoir en lui, dans sa communion, tous ceux qui sont atteints par ces
maladies de la vie humaine. Vous savez bien que nous les hommes, nous sommes
tous, un peu ou beaucoup, malades des divisions, des infidélités et des péchés.
Or l’Esprit Saint joue un rôle guérisseur, un rôle purificateur préalable à la
communion : il est en même temps un désinfectant et une pommade. Le
désinfectant, ça brûle et ça pique ; et la pommade, cela soulage et cela
répare.
Ainsi
donc, pour que nous soyons prêts pour la communion de Dieu, nous devons d’abord
nous préparer à la recevoir en écoutant sa Parole, qui déjà purifie notre cœur,
en la mettant en pratique par une vie honnête, une vie sainte. Et quand nous
sommes prêts, nous pouvons entrer dans la communion de Dieu, où l’Esprit Saint
en même temps nous purifie de la racine de tout mal qui est en nous, et nous
donne la lumière, la paix et la joie des amis de Dieu, des enfants de Dieu,
avec tous les saints. C’est le baptême « dans l’Esprit Saint et le feu »,
et c’est en même temps la communion.
Chers
frères et sœurs, lorsque nous célébrons l’eucharistie, nous commençons par
confesser nos péchés. Puis nous écoutons les lectures à travers lesquelles la
Parole de Dieu prépare nos cœurs. Puis nous prononçons la prière eucharistique,
qui nous fait vivre la mort et la résurrection de Jésus. Soyons bien conscients
qu’à ce moment, nous sommes entrés dans le feu qui purifie. C’est pourquoi la
prière eucharistique est dite dans l’Esprit Saint, où tout est consacré par
Lui : le pain et le vin qui deviennent le Corps et le Sang de Jésus, mais
aussi nous tous qui sommes sanctifiés pour pouvoir recevoir la communion. C’est
dans l’Esprit Saint que nous pouvons dire le Notre-Père, la prière des fils de
Dieu, la prière de Jésus. Et nous savons que cette prière est exaucée lorsque
nous recevons la communion. Nous pouvons recevoir le Corps très saint et le
Sang très saint de Jésus parce qu’à ce moment-là, nous aussi nous sommes
devenus des saints, avec tous les saints du ciel, au-dessus des anges, dans la
communion de Dieu. Voilà la Bonne Nouvelle !