Ac
2,1-11 ; Ps 103 ; Rm 8,8-17 ; Jn 14, 15-16.23b-26
Chers
frères et sœurs,
Les
lectures que nous avons entendues ne sont pas facile, mais nous pouvons quand
même souligner trois points importants pour nous.
Le
premier est celui du don de l’Esprit Saint sur les Apôtres. Il a pour effet de
les faire parler en différentes langues bien qu’ils soient tous galiléens.
L’Esprit Saint a cette faculté de pouvoir réunir les Apôtres dans une seule et
même expérience, tout en les rendant tous différents. Cette particularité est
extrêmement importante pour nous, quand nous voulons discerner ce qui vient de
l’Esprit de Dieu et ce qui vient de l’esprit du monde, ou du mauvais esprit.
Les
hommes ont tendance à vouloir deux choses opposées et incompatibles entre
elles : les uns veulent l’unité jusqu’à l’uniformité : tous pareils. C’est
la tour de Babel. Et les autres veulent la différence jusqu’à la dissolution de
toute société : impossible de s’entendre et de vivre ensemble. C’est
l’anarchie. Ces deux tendances viennent du monde et elles conduisent toutes les
deux à l’échec et à la tristesse.
Ce
n’est pas ainsi que l’Esprit Saint fonctionne. Pour le bon Dieu l’objectif
n’est pas qu’on soit tous pareils mais que nous soyons en communion ; il
ne veut pas non plus que nous vivions chacun pour soi, mais dans une communion.
La communion, c’est quand on est totalement soi-même, avec une très grande
intensité, chacun selon sa vocation, qui est différente de toutes les autres,
tout en étant totalement unis avec tous ceux qui vivent du même Esprit Saint,
dans le même amour qui vient de Dieu, que ce soient les vivants ou les défunts.
En fait, la communion de l’Esprit Saint, c’est un avant-goût du Ciel sur la
terre. Il n’y a que l’Esprit Saint pour réaliser cela, et c’est un don de Dieu
pour ceux qui aiment Jésus et que Jésus aime. Ce don de l’Esprit Saint est si
particulier et si vital pour notre bonheur que saint Séraphim de Sarov disait
avec insistance : « il n’y a rien de plus important pour un chrétien
que d’acquérir l’Esprit Saint. »
Si
nous avons bien compris que la communion ne vient pas naturellement des hommes
mais qu’elle vient de Dieu, alors nous comprenons mieux la messe et la
communion qu’on y reçoit. Car à la messe se trouvent des gens de partout, de
tous âges, de toute condition sociale : tous différents, mais aussi tous
unis dans la même foi – le même Credo – et dans le même baptême au nom du Père
et du Fils et du Saint-Esprit. La messe n’est pas une assemblée ou une
association normale, mais elle est rend visible la communion de l’Esprit Saint,
qui est invisible. En fait, quand on se réunit à la messe, c’est toujours un peu
la Pentecôte.
Ensuite,
nous savons que nous venons à la messe justement pour y communier. Là aussi, ce
pain et ce vin qui vont devenir le Corps et le Sang de Jésus, cela ne vient pas
des hommes, mais cela vient de Dieu : cela vient de Jésus et de l’Esprit
Saint, selon la volonté de notre Père, qui est aux cieux. Quand nous
communions, nous communions au même Corps de Jésus, qui vient habiter en chacun
de nous. Est-ce que cela nous rend tous pareils ? Certainement pas, au
contraire cela nous rend tous plus forts et plus heureux, chacun selon sa
vocation particulière. Et si on ne sait pas quelle est sa vocation, hé bien, il
faut demander, dans sa prière, à l’Esprit Saint de nous éclairer. Et il le
fera, c’est certain.
Pour
terminer, nous pouvons remarquer que Jésus a dit à ses Apôtres que l’Esprit
Saint leur « enseignera tout » et qu’il leur « fera
souvenir de tout » ce qu’il leur a dit. L’Esprit Saint nous met en
communion les uns avec les autres, mais il nous pousse aussi à mieux connaître
Jésus, pas seulement d’un point de vue extérieur, comme on connaît son voisin,
mais aussi et surtout d’un point de vue intérieur, comme on connaît son ami.
Ainsi, quelqu’un qui est habité par l’Esprit Saint, cela se voit tout de suite :
il est passionné d’abord par Jésus et par sa vie, mais aussi par son Église,
ses Apôtres, les saints et les saintes, la Bible, la liturgie… tout ce qui
vient de Jésus, qui parle de Jésus et qui conduit à Jésus. À tel point que
petit à petit, il voit toutes les choses de ce monde avec l’esprit et les yeux
de Jésus. Quand quelqu’un est entièrement habité par l’Esprit Saint, à sa
manière, qui est unique, il ressemble cependant de plus en plus à Jésus, et il
devient pour nous un saint – ou une sainte.
C’est
ainsi que l’Esprit de Dieu est capable de transformer nos vies ordinaires en
vies extraordinaires. L’Esprit Saint, c’est la vie même de Dieu par laquelle il
crée toute chose nouvelle, partout et tout le temps, pour notre plus grand
bonheur. Que serions-nous et que ferions-nous, sans l’Esprit Saint !?