lundi 27 décembre 2021

25 décembre 2021 - CHAMPLITTE - Messe du Jour de la Nativité - Année C

 Is 52,7-10 ; Ps 97 ; Hb 1,1-6 ; Jn 1,1-18
 
Chers frères et sœurs,
 
Dans l’évangile de la messe de la Nuit de Noël, se trouve cette annonce de l’ange aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Nous ne voyons pas en français le jeu de mot qui existe en hébreu ou en araméen entre le mot « Sauveur » et le nom de « Jésus ». En fait, ils ont la même racine et disent exactement la même chose. L’un explique l’autre. Or, ce que nous ne savons pas non plus, est que l’on peut traduire le mot hébreu soit par « Sauveur », soit par « Vivificateur » – celui qui donne la vie. Jésus est celui qui sauve et qui donne la vie. C’est ce que signifie exactement son nom.
 
Nous retrouvons ici le prologue de saint Jean. Saint Jean évoque pour commencer le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu, c’est-à-dire Jésus, dont il dit : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » Et c’est bien normal puisque Jésus est la source de la vie – c’est son nom. Cette vie, remarquons-le, devient aussitôt lumière. Saint Jean dit d’ailleurs juste après : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » Cette vie qui devient lumière s’oppose aux ténèbres et les repoussent victorieusement. Mais de quoi saint Jean parle-t-il vraiment quand il évoque cette vie et cette lumière ?
 
Il a commencé son prologue par « Au commencement », et c’est la clé de tout. « Au commencement », c’est le tout début du livre de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit », il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. »
 
C’est ainsi que la vie de Dieu – Dieu lui-même qui est la vie – a créé le ciel et la terre et d’elle est venue à l’existence la lumière, qui séparée des ténèbres, a donné le temps. Nous comprenons donc que saint Jean nous dit que cette vie – Dieu lui-même – qui est aussi lumière, c’est Jésus. Et c’est parce qu’il est la vie même qu’il est aussi notre sauveur. Aujourd’hui, en ce jour de Noël, la vie de Dieu est née dans la chair d’un homme, comme nous, dans notre chair. L’infini s’est rendu visible et palpable dans un corps fini, celui de Jésus. Mais c’est la même vie, la même lumière, celle du Dieu créateur. C’est comme si tout l’univers se retrouvait concentré en une tête d’épingle. Et cette épingle est aujourd’hui un bébé fragile couché dans une mangeoire.
 
Voilà pourquoi saint Jean dit : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. » Nous autres chrétiens – et nous sommes les seuls à affirmer cela dans le monde – nous confessons que le Dieu créateur de l’univers s’est fait connaître en Jésus-Christ. Il a dévoilé son visage et ses intentions : après nous avoir créé par amour, nous aimer, donner sa vie pour nous par amour, nous conduire par sa mort et sa résurrection jusqu’à la vie éternelle, dans son amour. La volonté de Dieu est de faire de nous ses enfants bien-aimés pour l’éternité.
 
Chers frères et sœurs, le mystère de Noël est plus puissant qu’une bombe atomique : il est une lumière éblouissante qui provoque en nous une immense espérance. Notre vie n’est pas vaine ; elle n’est pas insensée ; elle n’est pas vouée à l’oubli ; elle n’est pas sans fécondité : elle trouve sa dignité et sa force ; elle trouve sa beauté et sa sainteté, dans l’amour de Dieu qui aujourd’hui parmi nous est né. Joyeux Noël !


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