Mi
5,1-4a ; Ps 79 ; Hb 10,5-10 ; Lc 1,39-45
Chers frères et sœurs,
Il y a une différence irréductible entre la foi chrétienne et toutes les autres religions, c’est que pour les Chrétiens, en Jésus, Dieu s’est fait homme, pour que nous les hommes, nous puissions entrer par lui, Jésus, dans la communion de Dieu. Si Jésus n’est pas mort et ressuscité avec sa nature humaine, alors nous qui sommes humains nous ne pouvons pas entrer dans la gloire divine qui nous est promise.
Ainsi, pour que s’accomplisse réellement la promesse de Pâques, il
faut donc d’abord que Noël se soit vraiment réalisé, c’est-à-dire que Jésus,
qui est Dieu, soit conçu et né dans une chair humaine, dans la même humanité
que nous. Ce qu’on appelle « Incarnation de Dieu » est donc pour nous,
chrétiens, un événement essentiel, qui nous sépare de toutes les autres
religions. Et c’est pour cela qu’on fête Noël avec une grande solennité. L’incarnation,
voilà de quoi nous parlent les Écritures et l’Évangile d’aujourd’hui.
Cette espérance que Dieu viendrait un jour dans le peuple d’Israël pour le guérir de ses péchés, le sauver de la mort, et le restaurer dans sa sainteté de Peuple de Dieu, cette espérance a été mainte fois exprimée dans les Écritures.
Nous l’avons vu dans le Livre de Michée : « Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où enfantera celle qui doit enfanter. » Le prophète Michée avait donc annoncé que le sauveur naîtrait d’une femme, curieusement sans référence à un père humain – comme c’est le cas pour Jésus dont le père est Dieu. L’annonce de Michée, au contraire, aurait dû être tournée différemment, par exemple : « Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où naîtra un fils à David. » En effet, pour un hébreu, la descendance est toujours dans la semence des pères. Or ici, nous le voyons bien, il n’est pas question de père humain : le Sauveur sera enfanté seulement par « celle qui doit enfanter », la Bienheureuse Vierge Marie.
De même le peuple d’Israël, qui chantait les psaumes plusieurs fois par jours, connaissait ce passage du psaume 39 : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. […] alors j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. » Comme dans tous les Psaumes, celui qui parle, celui qui prie, c’est Jésus, et son peuple avec lui, c’est-à-dire les Juifs et nous, les chrétiens. Or Jésus dit à Dieu son Père : « Tu m’as formé un corps. » Ainsi donc, dans les Psaumes – la plupart écrits au temps du roi David et de Salomon – on annonçait aussi la venue de Jésus dans une chair humaine, « ainsi qu’il est écrit dans le Livre », c’est-à-dire dans la Loi de Moïse.
Ainsi donc, on attendait en Israël la venue du Sauveur, dont le Père est Dieu lui-même, dont la mère est une fille d’homme ; Sauveur qui prendrait chair en elle. Et ceci pour que par sa mort et sa résurrection, nous qui sommes chair, nous puissions entrer nous aussi par la résurrection dans la gloire de Dieu.
Je voudrais terminer en vous offrant trois petits cadeaux de Noël pour illuminer votre méditation de l’Évangile.
Saint Luc dit que Marie « entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». L’emploi du verbe « saluer » est une traduction, qui – comme toute traduction – trahit le texte original. En hébreu ou en araméen « saluer » correspond à « demander la paix de ». C’est pourquoi quand on dit « bonjour » en hébreu aujourd’hui on dit « Shalom », ou en arabe « Salam », ce qui veut dire « paix ». En fait, Marie demande la paix d’Elisabeth, ou plutôt elle lui demande ce qu’il en est de sa paix, si elle est en paix, en souhaitant qu’elle le soit. Ce n’est pas un petit coucou en passant : elle s’enquiert de la paix en elle, de la vraie paix donnée par Dieu, ce qu’on appelle aussi la grâce.
Autre détail de traduction qui ouvre quelques perspectives : « l’enfant a tressailli d’allégresse en moi ». En fait, Elisabeth dit exactement : « en une grande joie, le bébé a bondi dans mes entrailles ». On voit l’image !! Luc utilise l’expression « grande joie » pour Jean-Baptiste, mais aussi après pour les bergers, puis pour les mages : c’est dire que, dans cette réaction du bébé, c’est déjà la joie de Noël qui s’annonce. Ensuite Elisabeth dit que le bébé a « bondi », c’est en effet le verbe qui est utilisé pour les bouquetins qui bondissent dans les montagnes. C’est une manière de souligner encore plus la joie extraordinaire de Jean-Baptiste à l’approche de Jésus.
Enfin dernier petit cadeau, là aussi question de traduction : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». En fait, dans certains anciens manuscrits, il est écrit : « Heureuse celle qui croit que s’accomplissent ces choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur. » C’est-à-dire que Marie n’a pas simplement cru à l’annonce de l’Ange le jour de l’Annonciation, elle croit tout le temps à ce qui lui arrive et qui lui a été annoncé par l’Ange. La foi de Marie n’est pas d’un instant passé, elle est de tous les instants ; elle est de tout le temps.
Voilà donc, chers frères et sœurs, quelques éléments de méditation tirés des textes d’aujourd’hui. La grande joie de Noël est due au fait que la venue de Dieu en notre humanité – venue annoncée par les Écritures et les prophètes, en vue de son salut – se réalise enfin en Jésus. Et cela fut rendu possible par la foi de Marie qui a accepté – et accepte toujours – qu’en elle se réalise l’espérance d’Israël.
Cette espérance que Dieu viendrait un jour dans le peuple d’Israël pour le guérir de ses péchés, le sauver de la mort, et le restaurer dans sa sainteté de Peuple de Dieu, cette espérance a été mainte fois exprimée dans les Écritures.
Nous l’avons vu dans le Livre de Michée : « Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où enfantera celle qui doit enfanter. » Le prophète Michée avait donc annoncé que le sauveur naîtrait d’une femme, curieusement sans référence à un père humain – comme c’est le cas pour Jésus dont le père est Dieu. L’annonce de Michée, au contraire, aurait dû être tournée différemment, par exemple : « Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où naîtra un fils à David. » En effet, pour un hébreu, la descendance est toujours dans la semence des pères. Or ici, nous le voyons bien, il n’est pas question de père humain : le Sauveur sera enfanté seulement par « celle qui doit enfanter », la Bienheureuse Vierge Marie.
De même le peuple d’Israël, qui chantait les psaumes plusieurs fois par jours, connaissait ce passage du psaume 39 : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. […] alors j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. » Comme dans tous les Psaumes, celui qui parle, celui qui prie, c’est Jésus, et son peuple avec lui, c’est-à-dire les Juifs et nous, les chrétiens. Or Jésus dit à Dieu son Père : « Tu m’as formé un corps. » Ainsi donc, dans les Psaumes – la plupart écrits au temps du roi David et de Salomon – on annonçait aussi la venue de Jésus dans une chair humaine, « ainsi qu’il est écrit dans le Livre », c’est-à-dire dans la Loi de Moïse.
Ainsi donc, on attendait en Israël la venue du Sauveur, dont le Père est Dieu lui-même, dont la mère est une fille d’homme ; Sauveur qui prendrait chair en elle. Et ceci pour que par sa mort et sa résurrection, nous qui sommes chair, nous puissions entrer nous aussi par la résurrection dans la gloire de Dieu.
Je voudrais terminer en vous offrant trois petits cadeaux de Noël pour illuminer votre méditation de l’Évangile.
Saint Luc dit que Marie « entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». L’emploi du verbe « saluer » est une traduction, qui – comme toute traduction – trahit le texte original. En hébreu ou en araméen « saluer » correspond à « demander la paix de ». C’est pourquoi quand on dit « bonjour » en hébreu aujourd’hui on dit « Shalom », ou en arabe « Salam », ce qui veut dire « paix ». En fait, Marie demande la paix d’Elisabeth, ou plutôt elle lui demande ce qu’il en est de sa paix, si elle est en paix, en souhaitant qu’elle le soit. Ce n’est pas un petit coucou en passant : elle s’enquiert de la paix en elle, de la vraie paix donnée par Dieu, ce qu’on appelle aussi la grâce.
Autre détail de traduction qui ouvre quelques perspectives : « l’enfant a tressailli d’allégresse en moi ». En fait, Elisabeth dit exactement : « en une grande joie, le bébé a bondi dans mes entrailles ». On voit l’image !! Luc utilise l’expression « grande joie » pour Jean-Baptiste, mais aussi après pour les bergers, puis pour les mages : c’est dire que, dans cette réaction du bébé, c’est déjà la joie de Noël qui s’annonce. Ensuite Elisabeth dit que le bébé a « bondi », c’est en effet le verbe qui est utilisé pour les bouquetins qui bondissent dans les montagnes. C’est une manière de souligner encore plus la joie extraordinaire de Jean-Baptiste à l’approche de Jésus.
Enfin dernier petit cadeau, là aussi question de traduction : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». En fait, dans certains anciens manuscrits, il est écrit : « Heureuse celle qui croit que s’accomplissent ces choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur. » C’est-à-dire que Marie n’a pas simplement cru à l’annonce de l’Ange le jour de l’Annonciation, elle croit tout le temps à ce qui lui arrive et qui lui a été annoncé par l’Ange. La foi de Marie n’est pas d’un instant passé, elle est de tous les instants ; elle est de tout le temps.
Voilà donc, chers frères et sœurs, quelques éléments de méditation tirés des textes d’aujourd’hui. La grande joie de Noël est due au fait que la venue de Dieu en notre humanité – venue annoncée par les Écritures et les prophètes, en vue de son salut – se réalise enfin en Jésus. Et cela fut rendu possible par la foi de Marie qui a accepté – et accepte toujours – qu’en elle se réalise l’espérance d’Israël.