Jl
2,12-18 ; Ps 50 ; 2Co 5,20-6,2 ; Mt 6,1-6.16-18
Chers
frères et sœurs,
L’homme
a été créé par Dieu à son image et à sa ressemblance. Le péché nous a fait
perdre cette ressemblance, mais il demeure en nous toujours l’image de Dieu. C’est comme une carrosserie de voiture : après un choc, elle perd sa forme
– c’est-à-dire la ressemblance – mais elle demeure toujours une
carrosserie : elle conserve l’image.
Ainsi
donc, nous avons perdu notre ressemblance avec Dieu. Notre visage est comme
déformé. Mais la volonté de notre Père est que nous soyons réconciliés avec lui
par la mort et la résurrection de Jésus et le don de l’Esprit Saint. Le Christ
Jésus et l’Esprit Saint ont la faculté de nous rétablir dans la ressemblance
avec Dieu, et même mieux, de nous permettre d’entrer dans la communion même de
Dieu.
Non
seulement, il est toujours possible de se réconcilier avec Dieu, qui que nous
soyons, quoi que nous ayons sur la conscience, mais en plus Dieu lui-même a
donné sa vie pour que cette réconciliation entre lui et nous soit possible.
C’est pourquoi Saint Paul nous exhorte, nous implore même : « Nous
vous le demandons, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ! »
Pour
nous réconcilier avec Dieu, il convient que nous répondions à son appel. Il a fait
un grand pas vers nous ; nous avons un petit pas à faire vers lui. C’est
la conversion, avec un repentir sincère de nos péchés. Nous ne sommes pas
toujours prêts à faire la démarche de la confession sacramentelle, et nous
avons parfois besoin préalablement d’y préparer nos cœurs et nos esprits.
Le
carême est un temps qui nous est offert par l’Église pour effectuer cette
démarche de préparation, de conversion du cœur, pour aller jusqu’à la
confession sacramentelle, le cas échéant. Et être ainsi prêts pour la grande et
merveilleuse fête de Pâques. Nous sommes alors comme ressuscités avec le Christ
et nous partageons sa joie.
Le
carême est la mise en œuvre des recommandations données par Jésus à ses
disciples. Nous y retrouvons les pratiques bien connues de l’aumône, de la
prière et du jeûne. Mais Jésus insiste fortement sur le caractère secret de ces
pratiques : il faut qu’elles soient comme invisible aux autres, qu’elles
demeurent cachées dans notre intimité avec Dieu.
En
effet, chers frères et sœurs, lors de notre baptême, nous avons été rétablis à
la ressemblance de Jésus comme prêtres, prophètes et rois. Il revient au prêtre
de présenter des offrandes dans le sanctuaire de Dieu, caché au regard des
fidèles, derrière le rideau du Temple. Or c’est là l’image du sanctuaire de
notre cœur. En tant que prêtres à la ressemblance de Jésus, nous avons la vocation
de faire dans le Temple de notre cœur des offrandes à Dieu par l’aumône, la
prière et le jeûne, de manière cachée.
Il ne s’agit donc pas là seulement
d’actes de charité envers soi-même et le prochain – ce qui est déjà très bien,
mais il s’agit d’abord d’une manière particulière, que seuls les baptisés
peuvent réaliser, d’offrir notre action de grâce à Dieu pour les dons qu’il
nous a fait, à commencer par celui de la vie et celui de notre renaissance dans
son amour par le pardon gratuit de nos péchés.
Chers
frères et sœurs, bon carême en compagnie de Jésus et de l’Esprit Saint. Soyons
fidèles à notre vocation baptismale et soyons courageux en ces temps plus
difficiles. Soyons joyeux de connaître le Seigneur et son chemin de pardon, et
de pouvoir demeurer par sa grâce dans son amour.