lundi 8 février 2021

06-07 février 2021 - GY - NEUVELLE-lès-LA CHARITE - 5ème dimanche TO - Année B

 Jb 7,1-4.6-7 ; Ps 146 ; 1Co 9,16-19.22-23 ; Mc 1,29-39
 
Chers frères et sœurs,
 
Dans la première lecture, nous avons entendu les tristes paroles de souffrance de Job. Dans l’évangile, nous voyons la belle-mère de Pierre, qui a de la fièvre. Et nous apprenons que beaucoup de personnes malades sont venues voir Jésus pour se faire guérir par lui, ou pour qu’il chasse les démons qui sont en eux. Quand on parle des démons, dans l’Évangile, on peut penser aux idées noires, à l’amertume, la déprime, mais aussi aux addictions diverses qui nous abîment l’âme et le corps et qui sont les effets de leurs tentations. Or voilà que Jésus est venu alléger et même supprimer ces souffrances. Il est vraiment un libérateur et un sauveur. Mais Jésus est-il seulement un médecin ? Lui qui est Dieu, n’est-il devenu homme que pour faire de la médecine ou de l’exorcisme ?
 
Il faut lire l’Évangile avec les lunettes de l’Esprit Saint pour le comprendre. Les personnes malades sont comme la partie visible de l’iceberg de toute l’humanité. En réalité, nous sommes tous malades d’une très grave maladie invisible qui conduit à la mort : c’est la maladie de notre manque de foi en Dieu, qui devient celle de ceux qui ne savent plus aimer Dieu et ne savent plus vivre dans sa communion d’amour. Comme toutes les maladies, on n’en voit pas souvent la cause mais plutôt les effets. Et ces effets, ce sont de nombreux péchés qui nous rendent malheureux et nous éloignent encore plus de l’amour de Dieu, parfois jusqu’à ne plus pouvoir le reconnaître, et même dans certains cas, à le détester. C’est le bout du bout. Croyez-vous que Dieu qui nous aime a l’intention de laisser les choses se passer ainsi ?
Non. Si Jésus est venu, c’est pour nous guérir tous de ce mal caché : c’est pour restaurer en nous la foi et l’amour de Dieu et par conséquent chasser de nous tous les démons qui nous en éloignent. C’est d’ailleurs pourquoi les démons réagissent violemment quand Jésus s’approche d’eux.
Ainsi Jésus guérit les malades, la belle-mère de Pierre, en signe de la grande guérison qu’il est venu faire dans le monde : réconcilier toute l’humanité avec son Père, pour que nous vivions comme au temps de la Genèse et même mieux, tous en communion, dans la joie, la paix et la lumière.
 
Pourquoi saint Marc raconte-t-il ensuite cette histoire de la prière de Jésus, dans un endroit désert ? Gardons sur le nez les lunettes de l’Esprit Saint.
Jésus guérit les malades après le coucher du soleil : il fait donc nuit. C’est aussi durant un temps de ténèbres qu’il guérit toute l’humanité, depuis sa mort sur la croix et surtout le samedi saint, quand il descend dans les ténèbres des enfers pour y chercher Adam et Eve. Le lendemain, avant l’aube Jésus se lève, c’est-à-dire qu’il ressuscite. Il va dans un endroit désert, à l’écart, c’est-à-dire qu’il est au ciel, et là il prie : il prie son Père pour nous, pour que nous recevions l’Esprit Saint. Mais tout le monde le cherche. Souvenons-nous des saintes femmes qui se sont trouvées devant le tombeau vide de Jésus et, parmi-elles Marie-Madeleine qui demandait au jardinier : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Elle le cherche. Tout le monde le cherche. Et les Apôtres aussi, qui courent au tombeau vide. Finalement, lorsque Jésus dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile », c’est déjà la Pentecôte.
Jésus donc, après nous avoir guéri de la maladie qui nous sépare de Dieu, par sa mort et sa descente aux enfers, ressuscite et monte au ciel. Là il prie pour nous son Père, afin que nous rentrions dans sa communion. C’est cela qui doit être annoncé à tous à partir de la Pentecôte, par Pierre et tous ceux qui sont avec Jésus. Car – dit Jésus – « c’est pour cela que je suis sorti ». Jésus est « sorti » d’auprès de Dieu pour que nous qui sommes pécheurs, soyons réconciliés avec Dieu et nous puissions retrouver une vie éternelle et bienheureuse dans l’amour de Dieu. C’est l’Évangile, la bonne nouvelle que nous chrétiens avons à vivre et à annoncer.
 
Je termine juste sur un petit mot mais qui est très important. Lorsque les chrétiens font le catéchisme et qu’ils transmettent l’Évangile à leurs enfants ; lorsqu’ils vont visiter des personnes malades ou en souffrance, ils font donc à leur mesure ce que faisait Jésus : enseigner et guérir.
Mais si on regarde ces choses avec les lunettes du Saint Esprit, en profondeur, ces chrétiens participent en réalité avec Jésus à la réconciliation de toute l’humanité avec Dieu et lui permettent de rentrer dans son amour. Que les catéchistes des enfants et les visiteurs des malades soient bénis : ils leur apportent la présence et l’amour indéfectibles de Dieu pour eux. Qu’ils n’oublient pas aussi, de prier pour ceux qui leur sont confiés, comme le Christ Jésus prie pour nous, sans cesse.

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