mercredi 17 février 2021

13-14 février 2021 - DELAIN - GRAY - 6ème dimanche TO - Année B

Lv 13,1-2.45-46 ; Ps 31 ; 1Co 10,31-11, ; Mc 1,40-43
 
Chers frères et sœurs,
 
Nous poursuivons notre lecture de l’Évangile selon saint Marc. Depuis le martyre de Jean-Baptiste, Jésus poursuit son activité d’enseignement, de guérison et d’exorcisme. Avec ses disciples, il parcourt toute la Galilée.
 
Aujourd’hui un lépreux vient voir Jésus. Il se prosterne et lui dit : « Si tu veux, tu peux me purifier. » Dans ce geste et cette parole, il y a deux signes considérables : pour le lépreux, Jésus est prêtre, et Jésus est Dieu.
Premièrement, il est prêtre, car la Loi de Moïse prescrit aux lépreux de se présenter aux prêtres pour l’examen de leur maladie et, quand ils sont guéris, pour procéder ensuite au rituel d’offrande d’action de grâce à présenter à Dieu. Notons ici que le lépreux vient demander à Jésus la purification complète, c’est-à-dire non seulement la guérison mais aussi l’offrande pour l’action de grâce. Jésus accomplit la première demande, mais il renvoie le lépreux guéri au Temple de Jérusalem, qui est le seul lieu de culte légitime.
Deuxièmement, pour le lépreux, Jésus est aussi et surtout Dieu, puisqu’il lui dit : « Si tu veux… tu peux me purifier. » Cela se passe de commentaires.
 
Devant cette demande, et probablement l’état lamentable de cet homme qui place toute son espérance en lui, Jésus est bouleversé une première fois. Notre texte dit : « Saisi de compassion ». Mais non… c’est bien plus que cela dans le texte grec ! : Jésus est « remué jusqu’aux entrailles », jusqu’au « plus profond de lui-même », comme pour la résurrection de Lazare ! À travers ce lépreux, Jésus qui est Dieu entend le cri de l’homme perdu, la brebis perdue, qui du plus profond de ses ténèbres s’adresse à son Dieu : « Si tu veux, tu peux me purifier » ; tu peux me sauver ! Et c’est ce que Jésus va faire : il vient au secours de cet homme.
Juste après la guérison du lépreux, et avant qu’il ne l’envoie au Temple pour l’offrande d’action de grâce, Jésus cependant, est bouleversé une seconde fois. Notre texte dit : « Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant… » Mais le texte grec est beaucoup plus fort ! Il faudrait lire : « Frémissant de colère à cause de lui, aussitôt il le jette dehors, en lui criant après… » On dirait qu’il chasse les marchands du Temple ! Comment expliquer cette réaction violente de Jésus, d’autant plus qu’il interdit au lépreux de raconter le miracle, tant que les prêtres n’auront pas fait l’offrande ?
Chers frères et sœurs, il faut ici mettre les lunettes de l’Esprit Saint pour comprendre. Jésus n’est pas venu pour soigner l’homme superficiellement, mais pour le libérer totalement.
Premièrement, il ne soigne pas les effets, mais guérit les causes. Or la cause du malheur de l’homme, c’est sa désobéissance, son orgueil, son manque de foi en Dieu. Justement ce que demande Jésus au lépreux, c’est de lui obéir.
Deuxièmement, Jésus vient pour vaincre et chasser le diable et ses démons, qui asservissent l’homme par leurs tentations. C’est ainsi que la violence des paroles de Jésus s’adresse justement au diable et à ses démons : Dieu fait preuve d’autorité sur l’homme pour que le démon n’y revienne pas, pourvu que l’homme obéisse à Dieu. Or, le signe que le diable et ses démons ont été vaincus, après que l’homme ait été libéré, c’est que les prêtres puissent faire l’offrande d’action de grâce.
 
Et voilà chers frères et sœurs, ce qui se cache derrière la rencontre entre Jésus et le lépreux, c’est l’histoire de la réconciliation entre Dieu et l’homme.
Jésus, bouleversé jusqu’aux entrailles, par sa mort et sa résurrection, a sauvé, libéré l’homme lépreux, Adam, enfermé au plus profond des enfers. C’est Pâques.
Ensuite, ayant ressuscité cet homme, il lui a demandé de lui obéir comme au premier jour et de faire de sa vie désormais une offrande d’action de grâce. En même temps, avec violence, Jésus a écarté le diable et ses démons pour qu’ils ne reviennent plus importuner cet homme. Ce mouvement d’offrande de l’homme ressuscité vers le ciel en même temps que chutent les démons, c’est l’Ascension.
Alors, l’offrande ayant été faite par le prêtre, selon la Loi, c’est-à-dire au plus haut degré par Jésus lui-même, l’histoire de la guérison de l’homme lépreux peut devenir un témoignage : c’est-à-dire l’annonce de l’Évangile à toutes les nations. C’est la Pentecôte.
 
Chers frères et sœurs, nous tous qui avons été purifiés au jour de notre baptême, et qui dans la foi obéissons au Christ Jésus, nous offrons aujourd’hui – par mon humble service – le sacrifice d’action de grâce, l’eucharistie. Ainsi comme l’a dit et demandé Jésus, toute notre vie chrétienne est un témoignage.

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