Ac 1,12-14 ; Ps
26 ; 1P 4,13-16 ; Jn 17,1b-11a
Chers
frères et sœurs,
Des
lectures que nous venons d’entendre, nous pouvons tirer quelques enseignements
destinés à nous encourager en ces temps incertains.
En
premier lieu, remarquons que ce dimanche – placé entre l’Ascension et la
Pentecôte – est très particulier. Il est vraiment le dimanche qui correspond le
mieux à l’Église que nous formons, avec le Christ.
D’un
côté nous voyons les Apôtres réunis dans la chambre haute, avec la Sainte
Vierge Marie, la famille de Jésus et d’autres femmes, tous assidus à la prière,
attendant le don de l’Esprit Saint. Ils formaient déjà l’Église de la terre, que
notre petite assemblée d’aujourd’hui perpétue. Et de l’autre côté, pendant ce
temps, Jésus lui-même n’est pas inactif : il prie intensément le Père pour
eux, à l’époque, et pour nous, maintenant.
En
effet, Jésus est la tête de l’Église et nous, nous sommes son corps. Jamais
nous ne sommes séparés de lui, même si il est au ciel et nous dans le monde.
Nous sommes toujours en communion ; communion perpétuelle manifestée à la
Pentecôte par le don de l’Esprit Saint, et aujourd’hui par la communion
eucharistique, à chaque messe.
Deuxième
point : nous appartenons au Père et à Jésus. Écoutons sa prière : « J’ai
manifesté ton Nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les
donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. »
Et encore : « Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le
monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout
ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis
glorifié en eux. »
Nous
appartenons à Jésus et au Père. Depuis notre baptême, nous sommes enfants de
Dieu et nous sommes ses héritiers : héritiers de l’amour miséricordieux et
de la vie éternelle. Nous avons vocation à participer à la gloire de Dieu.
Ainsi,
dans ce monde où nous attendons la venue de Jésus, nous n’avons aucune raison de
craindre pour notre avenir : nous lui appartenons et nous appartenons au
Père. Notre vie est avec eux. Et quand je dis « notre », c’est bien
ensemble que nous sommes au Père, avec tous ceux qui nous ont précédé et ceux
qui nous suivront.
Heureux
sont-ils les baptisés, car c’est autant eux qui se donnent à Dieu, que Dieu qui
se donne à eux. N’oublions jamais que le baptême est une alliance entre Dieu et
l’homme. De son côté, Dieu s’engage à ce que nous puissions entrer dans sa vie.
Et il tient parole. Si jamais nous sommes pécheurs, il fera ce qu’il faut pour
nous tirer de là : c’est son affaire, c’est son mystère. Pour nous,
croyons avec assurance que nous lui appartenons et qu’il nous aime jusqu’à la
mort et au-delà de la mort. C’est l’essentiel.
Enfin,
nous ne devons pas être étonnés si, dans ce monde, nous sommes incompris, si
nous sommes un tout petit troupeau.
Comment
peut-on en vouloir aux hommes qui n’ont pas fait de catéchisme et qui n’ont pas
bénéficié de la prédication évangélique, de ne pas nous comprendre ? Ils
sont du monde, et nous nous avons déjà un pied dans le ciel ! Pour eux,
c’est incompréhensible. Cela ne doit pas nous empêcher de les aimer, bien au
contraire.
Que
nous soyons maintenant un petit troupeau ne doit pas non plus nous faire
peur : nous sommes fils et filles de Dieu, héritiers de la vie éternelle.
Nous sommes comme des hosties vivantes résidant dans le tabernacle de nos
villages. Il nous revient d’être rayonnants de foi, de joie et de charité.
Marchons avec courage, en chantant, sur le chemin du Seigneur, le cœur et l’âme
en paix, dans l’attente de la venue de Jésus.