Is 9,1-6 ; Ps
95 ; Tt 2,11-14 ; Lc 2,1-14.15-20
Chers
frères et sœurs,
Nous
fêtons Noël parce qu’en ce jour, il y a plus de 2000 ans, Dieu s’est fait homme
pour que, nous les hommes, nous puissions entrer dans la communion de Dieu.
Il
n’est pas besoin d’être un grand savant pour comprendre que nous sommes comme
des violons désaccordés. Nous sommes de beaux instruments, mais nous jouons une
musique fausse : disputes, mensonges, colères, violences, orgueil,
paresse, addictions de toutes sortes… tout cela perturbe la belle musique que
nous devrions faire entendre par tous les aspects de notre vie.
Et
c’est pourquoi nous avons besoin d’être réaccordés, pour pouvoir jouer tous
ensemble une musique sainte et harmonieuse, la musique de Dieu. C’est pour cela
que Jésus est venu. En nous réaccordant à lui, grâce à la puissance de l’Esprit
Saint, il nous permet de suivre de manière juste la musique que dirige Dieu son
Père. Alors seulement, de toute notre âme, de tout notre esprit et de tout
notre cœur, nous pouvons jouer dans l’harmonie de Dieu, accompagnée par le chant
des anges.
Ce
que je viens de dire n’est pas un conte de Noël. C’est la réalité de Jésus, né
il y a plus de 2000 ans à Bethléem pour nous réconcilier avec Dieu et nous
faire participer à sa gloire. C’est la raison pour laquelle saint Luc a écrit
son Évangile : pour que nous aussi, qui vivons à des milliers de
kilomètres et qui sommes séparés de ces événements par des siècles d’histoire,
nous puissions y être aussi présents à notre mesure. En ce jour de Noël, tous
les chrétiens du monde, et les chrétiens de tous les temps à travers les
siècles, tous sont réunis autour de la crèche de Bethléem, dans la prière et dans
la joie. On n’est jamais seul à Noël : on est avec Jésus, Marie et Joseph,
avec les anges et les bergers, et même avec l’âne, le bœuf et les moutons.
Noël, c’est la communion.
Maintenant
soyez attentifs. Tout à l’heure, nous allons apporter les offrandes. Sur
l’ordre de Jésus, je vais imposer les mains sur le pain et le vin, qui
deviendront par la puissance de l’Esprit Saint, son corps et son sang. Il va se
passer ce qu’il s’est passé à l’Annonciation avec Marie, quand l’Esprit Saint
l’a prise sous son ombre, et que Jésus a pris chair en elle. Là aussi Jésus va
se rendre présent.
Ensuite,
lorsque Jésus est né, il a été emmailloté dans des langes et couché dans une
mangeoire. Il en va de même à la messe : le corps et le sang du Christ
reposent sur un grand linge blanc qu’on appelle le corporal, et l’autel est
comme la mangeoire. Et nous tous, comme les bergers, nous sommes venus à la
voix des anges pour venir voir Jésus et l’adorer. Comme les anges qui chantaient
dans la nuit de Bethléem, nous avons chanté : « gloire à Dieu au plus
haut des cieux » et avec eux aussi nous chantons « saint,
saint, saint le Seigneur, Dieu de l’univers ».
Mais
en fait, c’est comme cela à toutes les messes. A toutes les messes, c’est Noël.
Jésus vient chez nous, il se rend présent pour nous, ici et maintenant, et il
vient même jusqu’à l’intérieur de nous lorsque nous communion à lui. Noël,
c’est la communion, et la communion c’est Noël : Dieu vient faire sa
demeure en nous, pour que nous soyons en communion avec lui.
Les
bergers, après avoir contemplé Jésus et s’être réjouis de sa venue, ne sont pas
repartis uniquement pour faire la fête. Ils ont raconté ce qu’ils ont vu :
« et tous ceux qui les entendirent s’étonnaient de ce que leur
racontaient les bergers » ; et « ils glorifiaient et
louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur
avait été annoncé ». En fait, les bergers sont comme les apôtres après
la résurrection de Jésus : ils rendent gloire à Dieu et ils annoncent l’Évangile.
Ce
soir, les bergers, c’est nous. Certains pensaient sans doute qu’ils étaient
venus assister à la messe, comme ça, juste pour faire plaisir à la famille ?
Mais, ils ne se sont pas rendu compte qu’en venant ici, ils ont été transformés
en santons pour faire partie de la crèche. Ce soir, nous sommes tous des
santons et nous sommes tous dans l’Évangile. Ce soir, la vraie crèche vivante à
Gy, c’est nous. Et Jésus va être là, au milieu de nous.