samedi 28 décembre 2019

21-22 décembre 2019 - CUGNEY - SAVOYEUX - 4ème dimanche de l'Avent - Année A


Is 7,10-16 ; Ps 23 ; Rm 1,1-7 ; Mt 1,18-24

Chers frères et sœurs,

Savez-vous qui est saint Joseph ? Il est important de le savoir pour mieux comprendre l’évangile d’aujourd’hui.

Lorsque les hébreux furent exilés à Babylone, il y avait parmi eux les descendants du roi David. Ceux-ci conservaient avec beaucoup de respect leur noblesse puisqu’ils savaient que, dans leur descendance, serait donné le Messie libérateur, promis par le Seigneur.
Or une partie de ces descendants, dès qu’ils ont pu quitter Babylone et revenir en Israël, se sont installés à Nazareth. Et ils furent appelés les « Nazoréens ». C’étaient des gens simples, paysans et artisans, sans grande fortune, mais qui avaient conscience d’être fils de David et dépositaires de la Promesse de Dieu. Et c’est pour cela que Joseph ne pouvait pas épouser n’importe qui, mais seulement une princesse de sang royal comme lui. Marie était également une lointaine descendante de David.
Or voilà que la princesse promise en mariage est enceinte ! Joseph est plus qu’embarrassé.

S’il dénonce Marie comme adultère, d’une part, celle-ci sera lapidée et l’enfant qu’elle porte en elle mourra également. C’est la loi. Mais Joseph sait très bien que Marie n’est pas adultère, puisqu’il sait que c’est par l’Esprit Saint qu’elle porte en elle un enfant. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de l’enfant de la Promesse. Ce serait donc un mensonge de sa part de dénoncer Marie, et ce serait aussi porter atteinte au Messie de Dieu qu’elle porte en elle.
Mais de l’autre côté, Joseph, qui est donc un homme juste, ne se sentait pas digne d’accueillir dans sa maison la Mère de Dieu. N’est-ce pas que le Saint-Esprit l’avait prise comme pour épouse ? Mais qui était-il devant le Saint-Esprit ? Jean-Baptiste ne se disait pas digne de défaire la sandale de Jésus, mais Joseph ne s’autorisait pas davantage à accueillir chez lui Marie et Jésus.
Il avait donc décidé de répudier Marie en secret. Voilà bien une résolution d’homme… mi-chèvre, mi-chou, complètement irréaliste. Combien de temps le secret aurait-il tenu ? Et comment Marie aurait-elle vécue ? Et comment l’enfant divin aurait-il été éduqué ?
Bref, saint Joseph ne savait vraiment plus quoi faire.

Heureusement, l’Ange du Seigneur, est intervenu : « Ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ton épouse ». Il y a trois informations dans cette parole : la première est que Marie est bien son épouse. C’est le Seigneur lui-même qui le confirme. La seconde, qu’il peut – et même il doit – accueillir Marie chez lui. Et la troisième qu’il ne doit pas en avoir peur, quand bien même elle est comblée de grâce et devenue la Mère de Dieu. Il ne se croyait pas digne de cela, saint Joseph, et pourtant, Dieu, par la bouche de son Ange, l’a confirmé dans cette vocation : il est digne.
Et l’ange lui rappelle la prophétie antique : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit « Dieu avec nous » ». En prenant Marie chez lui, Joseph permet à la prophétie qui est en train de s’accomplir, de se réaliser complètement. Ainsi, il n’y aura nul doute que Jésus est bien de la descendance de David. Joseph en est non seulement le protecteur, mais aussi le garant.

Chers frères et sœurs, il fallait que Marie et Joseph soient des saints pour pouvoir porter dans leur vie avec humilité cette vocation immense qui leur tombait dessus : recevoir Jésus, Dieu fait homme, venu pour sauver son peuple, pardonner ses péchés, faire de l’homme l’ami et le fils de Dieu, et le faire revenir au paradis, pour vivre heureux, éternellement, dans la communion et dans l’amour.
Nous pouvons rendre grâce à Dieu, non seulement parce que tout cela a eu lieu, que Marie et Joseph aient répondu « oui » aux paroles de l’ange, mais aussi parce que, par le témoignage des évangélistes, nous savons tout cela aujourd’hui, que nous y assistons presque, et que cela nous remplit de joie.

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