Is 7,10-16 ; Ps 23 ; Rm
1,1-7 ; Mt 1,18-24
Chers
frères et sœurs,
Savez-vous
qui est saint Joseph ? Il est important de le savoir pour mieux comprendre
l’évangile d’aujourd’hui.
Lorsque
les hébreux furent exilés à Babylone, il y avait parmi eux les descendants du
roi David. Ceux-ci conservaient avec beaucoup de respect leur noblesse
puisqu’ils savaient que, dans leur descendance, serait donné le Messie
libérateur, promis par le Seigneur.
Or
une partie de ces descendants, dès qu’ils ont pu quitter Babylone et revenir en
Israël, se sont installés à Nazareth. Et ils furent appelés les « Nazoréens ».
C’étaient des gens simples, paysans et artisans, sans grande fortune, mais qui
avaient conscience d’être fils de David et dépositaires de la Promesse de Dieu.
Et c’est pour cela que Joseph ne pouvait pas épouser n’importe qui, mais
seulement une princesse de sang royal comme lui. Marie était également une
lointaine descendante de David.
Or
voilà que la princesse promise en mariage est enceinte ! Joseph est plus
qu’embarrassé.
S’il
dénonce Marie comme adultère, d’une part, celle-ci sera lapidée et l’enfant
qu’elle porte en elle mourra également. C’est la loi. Mais Joseph sait très
bien que Marie n’est pas adultère, puisqu’il sait que c’est par l’Esprit Saint
qu’elle porte en elle un enfant. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de
l’enfant de la Promesse. Ce serait donc un mensonge de sa part de dénoncer
Marie, et ce serait aussi porter atteinte au Messie de Dieu qu’elle porte en
elle.
Mais
de l’autre côté, Joseph, qui est donc un homme juste, ne se sentait pas digne
d’accueillir dans sa maison la Mère de Dieu. N’est-ce pas que le Saint-Esprit
l’avait prise comme pour épouse ? Mais qui était-il devant le
Saint-Esprit ? Jean-Baptiste ne se disait pas digne de défaire la sandale
de Jésus, mais Joseph ne s’autorisait pas davantage à accueillir chez lui Marie
et Jésus.
Il
avait donc décidé de répudier Marie en secret. Voilà bien une résolution
d’homme… mi-chèvre, mi-chou, complètement irréaliste. Combien de temps le
secret aurait-il tenu ? Et comment Marie aurait-elle vécue ? Et
comment l’enfant divin aurait-il été éduqué ?
Bref,
saint Joseph ne savait vraiment plus quoi faire.
Heureusement,
l’Ange du Seigneur, est intervenu : « Ne crains pas de prendre
chez toi, Marie, ton épouse ». Il y a trois informations dans cette
parole : la première est que Marie est bien son épouse. C’est le Seigneur
lui-même qui le confirme. La seconde, qu’il peut – et même il doit – accueillir
Marie chez lui. Et la troisième qu’il ne doit pas en avoir peur, quand bien
même elle est comblée de grâce et devenue la Mère de Dieu. Il ne se croyait pas
digne de cela, saint Joseph, et pourtant, Dieu, par la bouche de son Ange, l’a
confirmé dans cette vocation : il est digne.
Et
l’ange lui rappelle la prophétie antique : « Voici que la Vierge
concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel,
qui se traduit « Dieu avec nous » ». En prenant Marie chez
lui, Joseph permet à la prophétie qui est en train de s’accomplir, de se
réaliser complètement. Ainsi, il n’y aura nul doute que Jésus est bien de la
descendance de David. Joseph en est non seulement le protecteur, mais aussi le
garant.
Chers
frères et sœurs, il fallait que Marie et Joseph soient des saints pour pouvoir
porter dans leur vie avec humilité cette vocation immense qui leur tombait
dessus : recevoir Jésus, Dieu fait homme, venu pour sauver son peuple,
pardonner ses péchés, faire de l’homme l’ami et le fils de Dieu, et le faire
revenir au paradis, pour vivre heureux, éternellement, dans la communion et
dans l’amour.
Nous
pouvons rendre grâce à Dieu, non seulement parce que tout cela a eu lieu, que
Marie et Joseph aient répondu « oui » aux paroles de l’ange, mais
aussi parce que, par le témoignage des évangélistes, nous savons tout cela
aujourd’hui, que nous y assistons presque, et que cela nous remplit de joie.