dimanche 1 décembre 2019

01 décembre 2019 - VALAY - 1er dimanche de l'Avent - Année A


Is 2,1-5 ; Ps 121 ; Rm 13,11-14a ; Mt 24,37-44

Chers frères et sœurs,

C’est alors qu’il était à Jérusalem, quelque temps avant sa Passion, que Jésus a donné cet enseignement. Il s’agissait pour lui d’indiquer à ses disciples quelle attitude tenir après sa mort et sa résurrection. En effet, conformément aux annonces du prophète Daniel, le Fils de l’homme – c’est-à-dire Jésus lui-même – viendra s’asseoir à la droite de son Père qui est au cieux, et c’est alors qu’il inaugurera son règne. Ce sera le signal de la transformation du monde, de sa mort et de sa résurrection, comme cela s’est passé pour Jésus, pour devenir le monde nouveau du Royaume de Dieu. Cette transformation sera opérée par l’Esprit Saint.
Ainsi, Jésus lit l’histoire de Noé comme une prophétie : là où Noé est entré dans l’Arche, le Fils de l’homme est entré dans le ciel, pour s’asseoir à la droite du Père, et c’est alors que le déluge a commencé, comme l’Esprit Saint a été envoyé pour transformer le monde.
Et les gens ne se sont doutés de rien. En effet, qui a changé sa vie après la résurrection de Jésus ? Personne. Ce n’est que lorsque l’Esprit Saint a été envoyé à la Pentecôte, que deux mondes ont commencé à apparaître : le monde nouveau, celui qui constitue l’Église, et le monde ancien, celui qui est destiné à mourir. Ainsi, en effet, comme Jésus l’avait annoncé, dans une même famille l’Évangile de la résurrection divisera les gens. L’un deviendra croyant, et l’autre pas.

À ceux qui sont devenus croyants, Jésus fait encore une mise en garde. Ce n’est pas parce qu’on est passé à travers les eaux du baptême comme à travers celles du déluge, et qu’on est entré dans l’arche de la maison de Dieu, que l’on doit se croire dispensé d’être vigilant. D’ailleurs, saint Paul – quand il s’adresse aux Romains pour les avertir de sortir de leur sommeil – s’adresse bien à des chrétiens. Il y a un risque à être un chrétien endormi.
Jésus prévient donc ses disciples, qu’ils doivent veiller. En fait, le texte araméen est plus précis, il dit la même chose que Paul : il ne s’agit pas de « veiller », mais de se « réveiller », de sortir de son sommeil. Il faut un changement d’attitude : pas une veille passive, mais une veille active. C’est toute la différence qu’il y a entre un veilleur de nuit, qui regarde de temps en temps sur ses écrans pour voir si tout va bien, et un sapeur-pompier de garde, qui est tout habillé et prêt à sauter dans son camion au moment de l’alerte. Il faut en effet se « tenir prêt » dit Jésus, exactement comme les hébreux se sont tenus prêts, tout habillés, la ceinture autour des reins, dans la nuit de Pâque, pour partir d’Égypte et marcher vers la terre promise.

Il faut alors préciser ce que signifie « se tenir prêt » pour un chrétien. Jésus nous a déjà prévenu que cela demandait une attitude un peu plus dynamique que celle de mener une vie tranquille.
Saint Paul nous dit : « rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière » et aussi « revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ». Saint Paul nous renvoie à la renonciation à Satan de notre baptême, à la confession de foi que nous y avons exprimée, et aux dons que nous y avons reçu. Avec la lumière de la vie éternelle et le vêtement blanc du monde nouveau nous avons notamment reçu l’onction qui nous a consacrés au Christ comme prêtres, prophètes et rois. Se « tenir prêt », c’est agir comme Jésus, en son nom, comme prêtres du Seigneur, comme prophètes de l’Évangile du Royaume des cieux et comme rois de justice et de paix. Voyez qu’il y a de quoi faire, si l’on veut bien faire attention à ce que tout cela signifie. Or telle est la vocation de tous les baptisés.
Enfin, le prophète Isaïe a annoncé que, lorsque le Fils de l’homme prendrait possession de son règne, toutes les nations afflueraient vers la montagne du Seigneur, vers la maison du Dieu de Jacob. Notre horizon, le but de notre vie, se trouve là. C’est aussi ce que dit le Psaume : « Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur » ; « C’est là que montent toutes les tribus, les tribus du Seigneur », etc. Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’il s’agit ici d’une marche qui ne se fait pas tout seul, individuellement, mais en tribus, peuples et nations. On n’accède pas au Royaume des cieux tout seul, mais dans l’Église, dans le peuple de Dieu, la communauté que nous formons. Il doit y avoir une solidarité : s’il y en a un qui traîne la patte, les autres doivent être là pour l’aider, à commencer par la prière. Aussi le jugement qui a lieu à la fin des temps n’est pas seulement un jugement individuel, il est aussi tenu compte des solidarités communautaires. On ne se sauve pas tout seul, mais ensemble.

Chers frères et sœurs, nous sommes dans un monde qui s’endort dans la nuit. Plus que jamais l’appel de Jésus doit nous réveiller : « Tenez-vous prêts ». Et se tenir prêts, c’est vivre en prêtres, en prophètes et en rois, le regard fixé sur le ciel, et en aidant nos frères et sœurs qui peinent en chemin. C’est ainsi qu’on vécu tous les saints.

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