lundi 18 novembre 2019

16-17 novembre 2019 - MONTAGNEY - MANTOCHE - 33ème dimanche TO - Année C


Ml 3,19-20a ; Ps 97 ; 2Th 3,7-12 ; Lc 21,5-19

Chers frères et sœurs,

Jésus et ses disciples sont à Jérusalem. Certains se réjouissent de la beauté du Temple. En effet, à l’époque, il est le plus grand monument du monde. Et il est tout neuf ! Ses pierres éclatent de blancheur dans le soleil. En fin de journée, il est doré comme les collines de Judée. Et les nombreuses offrandes d’or ou d’argent, qui le parent, étincellent dans la lumière. Il est comme une épiphanie, une manifestation de Dieu. Il est en effet magnifique.

Mais Jésus annonce qu’il ne restera bientôt plus rien de tout cela, ce qui arrivera trente ans plus tard, en l’an 70, lorsque le Temple sera totalement rasé par les armées romaines.

La leçon est la suivante : rien de ce qui est construit avec orgueil par l’homme sur la terre – même le Temple du Seigneur – ne durera. Il n’y a que dans celui qui a mis sa foi en Dieu qu’il se trouve un germe de vie incorruptible, qui ne mourra pas, mais s’épanouira dans une vie nouvelle. Tout pourra s’écrouler, mais la vie nouvelle qui est dans l’homme de foi lui permettra de tenir debout dans l’adversité, avec sagesse, et de survivre même à sa mort charnelle.
Lorsque Jésus dit cela il pense à sa propre Passion : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom ». Tous les chrétiens qui sont persécutés, parce qu’ils portent le nom du Christ, vivent comme le Christ la même Passion. Ils peuvent être conduits à la même mort, mais ils verront aussi la même résurrection.

Ainsi, chers frères et sœurs, Jésus nous enseigne aujourd’hui que le germe de la foi que nous avons reçu en nous au jour de notre baptême, fait de nous des hommes et des femmes de la vie nouvelle. Nous ne sommes pas du même monde que ceux qui ne sont pas baptisés. Et cela s’observe lorsque nous sommes victimes de persécutions plus ou moins importantes en raison même du fait que nous sommes chrétiens. Il nous faut alors nous garder de deux écueils. D’un côté, celui de renoncer devant la difficulté, ou le combat, en reniant l’Esprit de vie qui est en nous, pour gagner une paix en peau de chagrin avec ceux qui n’aiment pas Jésus. Et de l’autre côté, il faut nous garder de courir derrière les faux prophètes qui nous annoncent faussement des lendemains qui chantent : « C’est lui ! », « Le temps est venu ! » et de nous mettre en marche à la suite d’idoles qui nous conduiront au malheur.

Alors quelle ligne de conduite adopter entre ces deux écueils, entre le découragement et l’illusion des idoles ? Le prophète Malachie apporte une première réponse, saint Paul en donne une seconde.

« Ceux qui commettent l’impiété seront de la paille », dit Malachie, « Mais pour vous qui craignez mon Nom – le Nom du Seigneur – le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement ». La première ligne de conduite, c’est de craindre le Nom du Seigneur. C’est un langage biblique. Il s’agit d’aimer le Seigneur, comme le dit le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit ». Aimer le Seigneur, c’est le connaître, au moyen des Écritures : c’est savoir qui est Jésus. Mais c’est aussi et surtout le fréquenter : lui parler, le prier, communier à lui, être son ami jusqu’à lui en devenir ressemblant. Voilà la première ligne de conduite : aimer Dieu au point de lui ressembler.

La seconde ligne de conduite est donnée par saint Paul aux Thessaloniciens : « Frères, vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de manière désordonnée… au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé. » L’amour de Dieu doit être vécu – et même il permet vraiment – de vivre dans une vie ordonnée, durant laquelle on accomplit simplement les tâches qui sont les nôtres. Accomplir notre vocation. Autrefois on disait son « devoir d’état ». Il ne s’agit pas de vivre de manière extraordinaire quand on est chrétien, mais de vivre enraciné, et de se développer intérieurement à partir de l’amour de Dieu pour rayonner de charité à travers ses activités quotidiennes.

C’est là, chers frères et sœurs, qu’à la fin on s’aperçoit que le vrai Temple, qui est si beau, n’est pas le Temple de pierre, mais c’est nous-même, quand nous sommes habités par l’amour de Dieu et que nous l’exprimons par une vie sainte. Ce Temple est indestructible. Et même il s’agrandit lorsque nous sommes en communion les uns avec les autres. Ce grand Temple alors, c’est le Corps du Christ, la communion des saints, la Jérusalem céleste, la gloire de Dieu, la lumière qui ne s’éteindra jamais.

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