lundi 4 mars 2019

02-03 février 2019 - CHOYE - SAVOYEUX - 8ème dimanche TO - Année C


Si 27,4-7 ; Ps 91 ; 1Co 15,54-58 ; Lc 6,39-45

Chers frères et sœurs,

Jésus, comme Ben Sira le Sage, disent exactement la même chose : « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur ».

Nous pouvons prendre cette maxime au pied de la lettre, pour nous-mêmes, et être tentés de nous juger les uns les autres, en fonction de ce que nous disons. Il est assez probable que nous trouverons dans les paroles de notre voisin assez de « déchets » pour en distinguer tous les « petits côtés », comme dit Ben Sira. Et cela nous avance à quoi ? Il est assez probable en effet que, dans nos propres paroles – à commencer par les miennes – on trouve aussi beaucoup de choses à redire. Nous sommes tous faits de la même terre... C’est ce que nous dit Jésus : « avant de vouloir enlever la paille dans l’œil du voisin, commence par retirer la poutre qui est dans le tien ! »
Mais était-ce seulement pour nous faire la morale que Jésus nous a donné cet enseignement ? Je pense que nous pouvons faire un pas de plus.

Si mes voisins et moi-même nous sommes des gens qui ont un cœur – peut-être pas mauvais certes, mais au moins pécheur – où donc pourrai-je trouver une parole sûre, une parole juste, une parole vraie, en laquelle je puis avoir entièrement confiance ? Il faudrait trouver quelqu’un qui a un cœur pur. Mais qui ?
Évidemment, si il y a quelqu’un qui a un cœur vraiment pur, c’est bien Dieu lui-même, n’est-ce pas ? Et comme un bon arbre donne de bons fruits, la Parole de Dieu sera donc une parole solide, véritable, fiable. Et même plus, cette Parole de Dieu ne me fera pas seulement comprendre ce qu’il veut me dire, mais elle me le fera aussi connaître intimement : « la parole fait connaître les sentiments » disait Ben Sira. Écouter la Parole de Dieu c’est comprendre Dieu et le connaître Cœur à cœur. Il nous faut donc trouver cette Parole.

Or vous le savez bien, chers frères et sœurs, la Parole de Dieu – le « Verbe de Dieu » comme dit saint Jean – c’est Jésus : Jésus lui-même, dans ses paroles et dans ses actes. A travers Jésus, Dieu dévoile ses pensées et son cœur. Et nous savons qu’ils sont solides, véritables et fiables. Jésus est la pierre de fondation de toute confiance. Grâce à lui, nous pouvons placer notre foi en Dieu. Nous découvrons d’ailleurs, grâce à Jésus, que non seulement Dieu nous a créé mais aussi qu’il nous aime jusqu’à en mourir. Il n’y a eu, dans toute l’histoire des hommes, que Jésus – et lui seul – pour nous dire cela, en parole et en actes, de la part de Dieu.
Nous savons donc que la Parole de Dieu c’est quelqu’un : c’est Jésus. Mais où l’entendre, et comment ?

La Parole de Dieu, Jésus, ne s’entend que dans son Église, qui a été fondée par lui justement pour cela, où par l’Esprit Saint, il continue de parler et d’agir. Les deux verbes sont importants : parler, lorsque nous écoutons les lectures, les psaumes et les Évangiles ; et agir lorsque nous célébrons les sacrements. Il faut les deux : les lectures et les sacrements. On ne peut pas se contenter d’un demi-Jésus !
Il y a là quelque chose d’extrêmement important, qui peut nourrir nos réflexions de carême. Je le dis en deux conclusions.
Premièrement, il n’est donné aux hommes d’entendre Jésus que si nous, chrétiens, nous nous réunissons pour le proclamer par les lectures et les sacrements. C’est exactement la raison pour laquelle saint Paul nous dit : « mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur ». Car « l’œuvre du Seigneur » c’est de faire entendre sa Parole dans le monde, à commencer par la célébration de la liturgie.
La seconde conclusion est plus abrasive... : Puisque nous proclamons la Parole de Dieu, et qu’un bon arbre ne donne que de bons fruits, comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de monde dans nos églises ? Est-ce donc qu’avant tout autre chose à dire où à faire, nous n’aurions pas nous-même à enlever une grosse poutre qui serait collectivement dans notre œil ?
Si nous sommes aveugles, il n’y a qu’une seule solution pour retrouver la vue et redevenir rayonnants, c’est de prier notre Père de nous illuminer par son Esprit Saint, pour qu’avec lui nous ayons la force et la joie de proclamer Jésus ressuscité et vivant dans le monde d’aujourd’hui. Saint Séraphim de Sarov le disait : « il n’y a rien de plus important pour un chrétien que d’acquérir l’Esprit Saint ».

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