lundi 4 février 2019

3 février 2019 - MEMBREY - 4ème dimanche TO - Année C


Jr 1,4-5.17-19 ; Ps 70 ; 1Co 12,31-13,13 ; Lc 4,21-30

Chers frères et sœurs,

Ce qu’il vient de se passer à Nazareth est assez dramatique. Jésus vient de se faire rejeter violemment par son clan familial, qui n’a pas compris ni qui il est vraiment, ni ce qu’il est venu faire dans le monde. Sa famille ne voit en lui que le fils de Joseph alors qu’il est le Fils de Dieu, et elle espère qu’il va devenir roi d’Israël alors que son Règne va s’étendre, bien au-delà d’Israël, à l’univers tout entier. Il y a une très grosse incompréhension.

N’oublions pas qui sont les gens de Nazareth. Ce sont les descendants du roi David, qui au retour de l’exil à Babylone, se sont installés là, assez pauvrement. Ils sont humbles mais ils savent que c’est dans leur clan, un clan royal, que naîtra un jour le Sauveur promis par Dieu, selon les promesses faites autrefois à leur ancêtre David. L’Ancien Testament est pour eux, non seulement la Loi du Peuple d’Israël, mais aussi leur histoire de famille : ils le connaissent par cœur. Et ils savent que Marie a donné un fils à Joseph de manière étonnante, et que l’Esprit de Dieu est descendu sur Jésus lors de son baptême par Jean-Baptiste : il a été consacré directement par Dieu. Et Jésus a reçu le pouvoir de guérir les malades, de pardonner aux pécheurs. N’est-il donc pas le Messie attendu depuis si longtemps ? N’est-ce donc pas lui qui va rétablir la royauté de David et rendre à son clan sa dignité de famille royale ?

Mais quelle incompréhension ! Qu’avait donc lu Jésus dans le livre d’Isaïe, dont il dit « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » ? Il avait lu : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, et remettre en liberté les opprimés ». Mais qui sont les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés ? Les gens de Nazareth croyaient que Jésus parlait d’eux. Mais Jésus, qui est Dieu, voyait plus loin : les pauvres sont ceux qui sont privés de l’Esprit de Dieu, les captifs ceux qui sont prisonniers dans l’enfer de leur péché, les aveugles ceux dont le regard n’est pas illuminé par la lumière de la gloire de Dieu, et les opprimés sont ceux qui sont justes dans leur cœur et qui attendent avec une grande espérance, dans un monde qui les méprise, la venue de leur Sauveur. Et tous ces gens-là, en réalité, ce sont tous les hommes du monde et de tous les temps, dont nous-mêmes faisons partie.

C’est pourquoi Jésus explique à sa famille qu’il n’est pas venu spécialement pour eux mais pour tous. Il prend alors l’exemple de la veuve de Sarepta, une veuve étrangère, à qui Elie va procurer du pain et de l’huile en abondance, au moment d’une grande famine. Terrible exemple, alors que la Vierge Marie sa propre mère est elle-même veuve de saint Joseph depuis peu de temps. Et Jésus ajoute l’exemple de Naaman le Syrien, général étranger, qui sera guéri de sa lèpre tandis que les lépreux d’Israël ne sont pas guéris. Jésus a l’air de traiter de lépreux son propre clan. Mais ce n’est pas parce que Dieu fait miséricorde aux autres et les bénit qu’il ne fait pas miséricorde et ne bénit pas son peuple bien-aimé en même temps ! Dieu a décidé d’étendre son amour à tous les hommes. C’est cela la bonne nouvelle : il est le Dieu de tous et il offre sa communion d’amour à tous.

Par quel moyen le fait-il ? Naaman le Syrien a été purifié en se baignant dans un bain d’eau, et la veuve de Sarepta a été nourrie avec du pain et de l’huile. Chers frères et sœurs, Dieu ne fait jamais rien par hasard : c’est par l’eau du baptême que l’on est guéri de son péché et que l’on entre dans le peuple de Dieu ; c’est par le pain eucharistique que l’on est nourri pour ne pas faillir en chemin jusqu’au jour de Dieu ; et c’est par l’huile sainte que nous est conférée la force de l’Esprit, pour que nous accomplissions notre vocation : aimer Dieu et aimer notre prochain.
Jésus nous a donné tous les moyens pour être riches des grâces de Dieu, pour être libres en sa présence, pour que nos yeux se rassasient de sa beauté et que notre intelligence le connaisse, et pour que notre cœur soit comblé de bonheur, éternellement, dans la communion des saints.





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