lundi 18 février 2019

16-17 février 2019 - FOUVENT-LE-HAUT - SEVEUX - 6ème dimanche TO - Année C


Jr 17,5-8 ; Ps 1 ; 1Co 15,12.16-20 ; Lc 6,17.20-26


« Ils étaient venus l’écouter et être soignés de leurs maladies. Ceux qui étaient perturbés par des esprits impurs étaient guéris. Toute la foule cherchait à le toucher parce qu’une puissance sortait de lui et les guérissait tous ».
Lc 6,18-19                                           

Chers frères et sœurs,

J’ai fait exprès de lire l’intégralité de l’Évangile choisi pour ce dimanche, non seulement parce que le petit passage qui a été coupé dans le lectionnaire nous donne une lumière indispensable pour comprendre Jésus, mais en plus parce qu’il est vital de nous mettre à l’écoute de l’intégralité de la Parole de Dieu telle qu’elle nous est donnée dans les Évangiles, plutôt que de la découper en petits morceaux selon nos propres fantaisies. C’est vital, surtout en ce moment.

En effet, l’actualité ne nous donne pas l’occasion d’être fiers de notre Église, d’être fiers de nous-mêmes. Nous voyons passer par-dessus nos têtes des missiles médiatiques : accusations, procès, condamnations, sanctions – et malheureusement souvent à juste titre. Et nous baissons la tête en nous demandant quelle confiance nous pouvons encore avoir dans ceux que le Seigneur nous a donné comme pasteurs.
J’ai participé cette semaine à un colloque à Paris sur la transmission de la foi aux jeunes, que l’on ne voit plus beaucoup dans nos assemblées. L’un des organisateurs faisait le constat suivant : nous sommes comme en train de traverser un fleuve en cherchant à chaque pas un appui, un caillou, quelque chose de solide, sur lequel nous appuyer pour pouvoir avancer et passer sur l’autre rive. Et l’on tâtonne, sans arriver à voir quand nous arriverons au rivage, en espérant à chaque pas que l’on ne sera pas emporté par le courant.
Voilà notre situation : nous sommes comme saint Pierre dans la tempête, en train de marcher sur les eaux. Si nous n’avons pas la foi, nous coulons.

Justement, le prophète Jérémie et le psalmiste, qui ont connu en leur temps de pareilles situations, nous avertissent et nous réconfortent : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, tandis que son cœur se détourne du Seigneur ; Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, il sera comme un arbre, planté près des eaux » ; « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, mais qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! ». Dans l’épreuve et le doute, il y a deux attitudes possibles : soit on se laisse emporter en hurlant avec les loups ou en baissant les bras, soit on met sa foi dans le Seigneur, on s’enracine dans la Loi du Seigneur, c’est-à-dire dans l’amour du Seigneur. Le premier chemin conduit à la ruine, le second permet de rester vivant même dans des lieux ou des temps de mort.

Jésus donne à ses disciples le même enseignement : « Soyez heureux vous qui êtes pauvres, qui avez faim, qui pleurez, qui êtes détestés, exclus, insultés et rejetés parce que vous portez le nom de Chrétiens », et « quel malheur pour vous qui paraissez riches maintenant, qui êtes repus et  hilares devant cette situation », car il y a ce que vous ne voyez pas, ne comprenez pas, parce que vous ne la connaissez pas : il y a la puissance qui sortait de Jésus et qui guérissait tous les malades.
En Jésus, chers frères et sœurs, il y a la puissance de la vie éternelle, celle dont parle saint Paul : la puissance de la résurrection qui est comme une sève irrésistible, une force de vie, celle qui fait qu’un arbre planté près d’un ruisseau – celui de la vie de Dieu – donne du fruit même dans le désert, même dans des lieux et des temps de mort, comme ceux que nous connaissons aujourd’hui.

Chers frères et sœurs, je vous invite à avoir une bible, une bonne Bible comme la Bible de Jérusalem, et à aller y retrouver les textes de chaque dimanche, en lisant ce qu’il y a avant, ce qu’il y a après, ce que le texte dit, entièrement, sans coupure, pour vous abreuver à la source, celle de Jésus. Et à venir vous nourrir de lui, à la messe, autant que vous pouvez. Car il n’y a que lui, Jésus, qui est le seul à pouvoir nous donner la vie qui est plus forte que la mort, sa vie ; et avec sa vie, son amour et sa joie.





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