Jn 5,24-29
Chers frères et sœurs,
Nous prions aujourd’hui le Seigneur pour qu’il accueille nos
défunts dans son beau ciel, et nous avons raison, car nous ne savons pas
exactement ce qu’il en est pour eux.
Jésus nous dit assez clairement que ceux qui écoutent sa parole et
croient en Dieu, qui font le bien, ressusciteront et vivront. Ceux-là échappent
à tout jugement et passent immédiatement, dès maintenant, de la mort à la vie.
Nous-mêmes, qui avons foi en Jésus, déjà maintenant, sans vraiment nous en rendre
compte, nous avons déjà la vie éternelle en nous. C’est une grande force, et le
motif d’une très grande joie. Mais c’est aussi une responsabilité. Nous pouvons
prier et agir pour les autres.
Que se passe-t-il pour ceux qui font le mal ? Jésus ne dit pas
qu’ils seront condamnés, mais qu’ils seront jugés. C’est-à-dire que leur âme
sera pesée à l’aune de leur responsabilité et à la lumière de la miséricorde de
Dieu. C’est là que notre prière peut avoir du poids. Nous pouvons intercéder
pour eux et gagner le pardon du Seigneur.
Cependant, la miséricorde de Dieu est infinie. En réalité, il
n’attend qu’un signe de la part de ceux qui ont fait le mal : un signe de
regret, un signe de conversion, même tout petit. Sainte Thérèse de Lisieux
avait prié intensément pour le bandit Pranzini, et, peu avant son exécution, celui-ci
avait embrassé le crucifix qu’on lui tendait. Pour Sainte Thérèse, il était
sauvé. Il faut que nous sachions que tous les saints du ciel, et tous les
saints de la terre, prient sans cesse pour que nous donnions au Seigneur des
signes d’amour à son égard, pour que nous vivions heureux.
Ne soyons pas dupes, chers frères et sœurs, du fait que nous sommes
des gens complexes qui croyons et doutons, qui faisons le bien et qui faisons
le mal. Saint Paul parlait du mal qu’on ne veut pas faire, mais qu’on fait
quand même, et du bien qu’on voudrait faire, mais qu’on ne fait pas, par
lâcheté, par paresse… Je ne sais pas faire la différence entre ceux qui ont
fait le bien, et ceux qui ont fait le mal. En définitive, c’est le Seigneur qui
sait, lui qui connaît le fond des cœurs. Pour nous, prions sans cesse les uns
pour les autres. Tenons-nous par la main, tenons par la main nos défunts, et
demandons au Seigneur sa miséricorde et la grâce d’entrer dans sa paix, sa joie
et sa lumière, aujourd’hui et pour toujours. Jésus n’attend qu’un signe pour
nous donner sa grâce. Amen.