Am 6,1a.4-7 ; Ps 145 ; 1Tm
6,11-16 ; Lc 16,19-31
Chers frères et sœurs,
Nous
n’avons pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre l’enseignement de
Jésus, de saint Paul et du prophète Amos aujourd’hui.
Les
choses sont claires : l’homme sans Dieu, qui vit dans la jouissance
immédiate et égoïste des biens dont il se croit le seul propriétaire, qui vit
sans voir ni Dieu, ni les prophètes, ni même les messagers de la résurrection
de Jésus, ne voit pas non plus son prochain dans le besoin. Il ne voit pas,
enfermé dans sa cage idéologique, que sa vie finira et qu’il y a une autre vie
après la mort où Dieu fera justice.
Cet
avertissement du prophète Amos et de Jésus est d’autant plus dur qu’il concerne
des personnes qui appartiennent à Dieu. Amos s’adresse à ceux qui « vivent bien tranquille dans Sion »,
c’est-à-dire qui se croient bon Israélites ou bon chrétiens : « ils seront déportés » : le
Seigneur va les rejeter de Jérusalem, de sa communion. Jésus parle aux
pharisiens et il évoque un riche fils d’Abraham, comme il pourrait parler à des
chrétiens et évoquer un riche baptisé. Egoïste à en oublier Dieu et son
prochain, il sera jeté dans la fournaise.
La « fournaise »,
voilà un mot qui nous fait peur ! Mais c’est justement lui qui nous donne
la clé de ce que reprochent Amos et Jésus aux hommes sans Dieu et sans
prochain. Pour comprendre, nous pouvons lire ce petit passage du Cantique des
Cantiques :
« Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme
un sceau sur ton bras. Car l'amour est fort comme la Mort, la passion
inflexible comme le Shéol. Ses traits sont des traits de feu, une flamme du
Seigneur. Les grandes eaux ne pourront éteindre l'amour, ni les fleuves le
submerger. Qui offrirait toutes les richesses de ma maison pour acheter l'amour
ne recueillerait que mépris » (Ct 8,6-7).
La
flamme de la fournaise, c’est l’amour du Seigneur. Ce sont les flammes du
buisson ardent que vit Moïse, les flammes qui se posent sur les Apôtres lors de
la Pentecôte. Le riche égoïste, après sa mort, est tourmenté par l’amour qu’il
n’a pas vécu sur la terre et qu’il ne peut pas acheter avec son argent. Et
c’est bien cela que lui reprochent Amos et Jésus : « tu n’as pas
compris que toute la Loi et les Prophètes, et la bonne nouvelle de Jésus
ressuscité, sont l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Et tu n’as pas compris
qu’appartenir à Dieu, être un enfant de Dieu, un élu de Dieu, c’est vivre d’abord
de l’amour du Seigneur, qui est du ciel, et non pas d’abord de l’argent, qui
est de la terre ».
C’est
pourquoi saint Paul recommande à Timothée : « Recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et
la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! »
Et même, il ne fait pas que lui donner une recommandation, il lui ordonne : « Garde le commandement du Seigneur, en
demeurant sans tâche, irréprochable jusqu’à la Manifestation de notre Seigneur
Jésus-Christ ». Le commandement du Seigneur c’est : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous
ai aimés ». L’amour de Dieu, l’amour mutuel et l’amour du prochain, c’est
la ligne de conduite des chrétiens, quoi qu’il arrive, jusqu’à la venue du
Seigneur.
Chers
frères et sœurs, nous vivons dans un monde où, d’un côté, nous sommes entraînés
à vivre comme des égoïstes en nous compromettant avec le dieu argent, et de
l’autre où, parce que l’amour de Dieu et du prochain s’effacent, parce que la
foi en Jésus ressuscité disparaît, des religions primitives s’étendent et
veulent s’imposer. Nous connaissons maintenant l’ardeur de la flamme qui attend
les premiers, et nous savons aussi ce que Dieu a promis à ceux qui font un
usage illégitime de l’épée. Prions pour eux. Entre ces deux puissances, les
enfants de Dieu, sont comme écrasés, mais ils connaissent la source de vie et
le cap qui conduit au bonheur : l’amour du Seigneur. Pour cette raison,
demeurons dans la joie et rendons grâce à Dieu par toute notre vie. Amen.