lundi 26 septembre 2016

24-25 septembre 2016 - BEAUJEU - VANNE - 26ème dimanche TO - Année C

Am 6,1a.4-7 ; Ps 145 ; 1Tm 6,11-16 ; Lc 16,19-31

Chers frères et sœurs,

Nous n’avons pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre l’enseignement de Jésus, de saint Paul et du prophète Amos aujourd’hui.

Les choses sont claires : l’homme sans Dieu, qui vit dans la jouissance immédiate et égoïste des biens dont il se croit le seul propriétaire, qui vit sans voir ni Dieu, ni les prophètes, ni même les messagers de la résurrection de Jésus, ne voit pas non plus son prochain dans le besoin. Il ne voit pas, enfermé dans sa cage idéologique, que sa vie finira et qu’il y a une autre vie après la mort où Dieu fera justice.
Cet avertissement du prophète Amos et de Jésus est d’autant plus dur qu’il concerne des personnes qui appartiennent à Dieu. Amos s’adresse à ceux qui « vivent bien tranquille dans Sion », c’est-à-dire qui se croient bon Israélites ou bon chrétiens : « ils seront déportés » : le Seigneur va les rejeter de Jérusalem, de sa communion. Jésus parle aux pharisiens et il évoque un riche fils d’Abraham, comme il pourrait parler à des chrétiens et évoquer un riche baptisé. Egoïste à en oublier Dieu et son prochain, il sera jeté dans la fournaise.

La « fournaise », voilà un mot qui nous fait peur ! Mais c’est justement lui qui nous donne la clé de ce que reprochent Amos et Jésus aux hommes sans Dieu et sans prochain. Pour comprendre, nous pouvons lire ce petit passage du Cantique des Cantiques :
« Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l'amour est fort comme la Mort, la passion inflexible comme le Shéol. Ses traits sont des traits de feu, une flamme du Seigneur. Les grandes eaux ne pourront éteindre l'amour, ni les fleuves le submerger. Qui offrirait toutes les richesses de ma maison pour acheter l'amour ne recueillerait que mépris » (Ct 8,6-7).

La flamme de la fournaise, c’est l’amour du Seigneur. Ce sont les flammes du buisson ardent que vit Moïse, les flammes qui se posent sur les Apôtres lors de la Pentecôte. Le riche égoïste, après sa mort, est tourmenté par l’amour qu’il n’a pas vécu sur la terre et qu’il ne peut pas acheter avec son argent. Et c’est bien cela que lui reprochent Amos et Jésus : « tu n’as pas compris que toute la Loi et les Prophètes, et la bonne nouvelle de Jésus ressuscité, sont l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Et tu n’as pas compris qu’appartenir à Dieu, être un enfant de Dieu, un élu de Dieu, c’est vivre d’abord de l’amour du Seigneur, qui est du ciel, et non pas d’abord de l’argent, qui est de la terre ».
C’est pourquoi saint Paul recommande à Timothée : « Recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! » Et même, il ne fait pas que lui donner une recommandation, il lui ordonne : « Garde le commandement du Seigneur, en demeurant sans tâche, irréprochable jusqu’à la Manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ ». Le commandement du Seigneur c’est : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». L’amour de Dieu, l’amour mutuel et l’amour du prochain, c’est la ligne de conduite des chrétiens, quoi qu’il arrive, jusqu’à la venue du Seigneur.

Chers frères et sœurs, nous vivons dans un monde où, d’un côté, nous sommes entraînés à vivre comme des égoïstes en nous compromettant avec le dieu argent, et de l’autre où, parce que l’amour de Dieu et du prochain s’effacent, parce que la foi en Jésus ressuscité disparaît, des religions primitives s’étendent et veulent s’imposer. Nous connaissons maintenant l’ardeur de la flamme qui attend les premiers, et nous savons aussi ce que Dieu a promis à ceux qui font un usage illégitime de l’épée. Prions pour eux. Entre ces deux puissances, les enfants de Dieu, sont comme écrasés, mais ils connaissent la source de vie et le cap qui conduit au bonheur : l’amour du Seigneur. Pour cette raison, demeurons dans la joie et rendons grâce à Dieu par toute notre vie. Amen.

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