lundi 19 septembre 2016

18 septembre 2016 - VEZET - 25ème dimanche TO - Année C

Am 8,4-7 ; Ps 112 ; 1Tm 2,1-8 ; Lc 16, 1-13

Chers frères et sœurs,

L’argent est une invention des hommes et il n’existe pas dans le royaume des cieux. Ce qui existe dans le royaume des cieux c’est la joie du don gratuit et généreux, avec la gratitude du cœur et l’action de grâce de l’âme, qui lui répondent en retour. Ce qui existe dans le royaume des cieux, c’est l’amour.
Ainsi, tous ceux qui fondent leur vie sur l’argent bâtissent sur du sable, tandis que ceux qui bâtissent sur l’amour qui donne, et l’amour qui remercie, bâtissent sur le roc.

Le maître fait l’éloge du gérant malhonnête, parce qu’il a su mettre l’argent au service de l’amour. Il a utilisé l’argent pour créer des relations marquées par le don et la gratitude. Il a su placer l’amour avant l’argent. En faisant ainsi, il a introduit la loi du royaume de Dieu, la loi de l’amour, sur la terre, et il a remis à sa juste place la loi humaine et inhumaine de l’argent.

L’argent n’est pas mauvais en soi : il peut servir à faire du bien, à créer des relations qui sont éternelles parce que ce sont des relations d’amour. Mais l’argent a aussi un pouvoir de fascination qui risque de nous entraîner à devenir ses esclaves et à nous faire perdre le sens et le goût de l’amour.

Parce que Jésus est ressuscité, nous chrétiens, nous savons que la vraie vie est la vie du Royaume des cieux, la vie de Jésus ressuscité, la vie de Dieu. Et c’est elle, cette vie, qui est notre trésor et notre espérance. Aussi bien, toutes les richesses de la terre ne sont pour nous que des moyens à mettre au service de la fidélité à cette vie de Dieu qui est l’amour. Si nous plaçons les choses de la terre avant celles du ciel, nous nous enfermons sur nous-mêmes et nous sommes perdus. Au contraire, si nous choisissons, de vivre déjà maintenant, avec les moyens de la terre, quelque chose du ciel, alors nous entrons déjà au ciel. Nous avons un trésor au ciel.

Saint Paul redit tout cela à propos du pouvoir politique. Si ce pouvoir est utilisé pour le bien commun, pour encourager de justes relations de paix, de dévouement et de dignité parmi les hommes, alors il produit déjà maintenant un avant-goût du royaume des cieux. L’homme qui a le pouvoir n’est pas Dieu, car il n’y a qu’un seul Dieu. L’homme de pouvoir n’est pas le médiateur entre Dieu et les hommes, il n’y a qu’un seul médiateur : le Seigneur Jésus. De même, l’argent n’est ni Dieu, ni la puissance de Dieu, mais l’Amour seul est Dieu et la grâce est sa puissance.

Ce que saint Paul attend des hommes qui exercent le pouvoir politique, c’est qu’ils se mettent au service du bien commun, de la paix et de la dignité de tout homme, et qu’ils ne s’abandonnent pas à la poursuite de leurs propres intérêts ou de leur propre idéologie. Et pour cela, saint Paul demande que les chrétiens prient pour ces hommes afin que leur cœur soit tourné vers la beauté de la vérité et du bien, dans un esprit de service généreux.

En définitive, chers frères et sœurs, pourquoi l’usage libre et généreux des richesses et le service désintéressé du prochain en vue du bien commun, sont-ils pour nous chrétiens des attitudes si importantes ?
Parce que Dieu lui-même les a pratiquées pour nous le premier. Parce que Dieu est pur amour, le Père a donné son fils unique pour que nous, qui sommes pécheurs, insolvables, nous soyons libérés de nos péchés. Parce que Dieu est pur amour, Jésus s’est dépouillé librement de sa divinité, de ses vêtements et même de sa vie, pour nous, pour que – par le don de lui-même à son Père, et par l’Esprit Saint donné lui aussi en abondance – tous ensemble nous puissions être rassemblés dans la communion d’amour de Dieu, la communion des saints.

Voyez : Dans son amour, Dieu n’a pas compté à la dépense pour faire de nous des saints. Soyons-en lui reconnaissants, par toute notre vie. Amen.

Articles les plus consultés