mercredi 6 juillet 2016

3 juillet 2016 - SAVOYEUX - 14ème dimanche TO - Année C

Is 66,10-14c ; Ps 65 ; Ga 6,14-18 ; Lc 10,1-12.17-20

Chers frères et sœurs,

Jérusalem, la création nouvelle, le Règne de Dieu… c’est la même réalité : c’est le lieu de notre vie future, et déjà de notre vie présente, si nous nous laissons habiter par l’Esprit Saint.

Nous devons être bien conscients, nous chrétiens, que le Seigneur Jésus nous a choisis au jour de notre baptême pour être ses témoins dans le monde. Pour commencer il a fait de nous des habitants de la Jérusalem nouvelle dont parle le prophète Isaïe. C’est-à-dire que nous sommes des sujets du Règne de Dieu, des créatures renouvelées dans l’Esprit Saint. En quelque sorte, nous sommes des hommes nouveaux, qui avons reçu une sorte de « quatrième dimension », un complément spirituel, que ceux qui n’ont pas été baptisés n’ont pas. Cette dimension fait que nous appartenons à Dieu. Nous sommes ainsi habilités à le prier et à être ses prophètes ou ses témoins dans le monde.

De la même manière que l’Esprit Saint est insaisissable, la « quatrième dimension » qui fait de nous des chrétiens, est invisible, insensible et silencieuse. Mais ses effets eux sont bien visibles, sensibles ou audibles. Jésus était invisiblement Dieu, aux yeux des hommes, mais ses paroles et ses actes montraient qu’il était réellement Dieu. Il en va de même pour les chrétiens qui sont habités par l’Esprit Saint. Semblables aux autres hommes – et donc invisibles à leurs yeux –, par la sainteté qu’ils reçoivent de Dieu, par leurs paroles et leurs actes, ils agissent cependant réellement dans le monde et le transforment comme du levain dans la pâte.

Ainsi donc, comme les 72 disciples envoyés par Jésus là où il allait se rendre, en vertu de notre baptême, nous sommes envoyés par lui comme témoins dans notre monde… là où lui Jésus va se rendre. Comprenez bien : là où nous passons, Jésus nous suit. Nous ne pensons pas assez souvent à cela : Jésus nous suit là où nous allons. Nous sommes ses ambassadeurs, ses précurseurs et lui est toujours avec nous.
Souvent, nous autres chrétiens nous pensons que notre mission est de rendre notre monde plus humain, plus juste, plus fraternel. Cela est vrai mais ce n’est là qu’un effet secondaire de notre mission première. Notre mission première est d’abord de témoigner du Règne de Dieu, c’est-à-dire de Jésus Christ ressuscité, de la Jérusalem nouvelle à laquelle nous appartenons déjà par l’Esprit Saint. Nous annonçons cela, que cela plaise ou non... Et ensuite, avec ceux qui entendent notre parole, qui rencontrent Jésus et se laissent gagner par l’Esprit Saint, nous faisons grandir le règne de Dieu dans le monde. C’est ainsi que ce monde devient plus humain, parce qu’il devient d’abord plus divin, plus saint. Comme du pain devient le Corps du Christ et le vin le Sang du Christ : à la demande de Jésus et en mémoire de lui, nous transformons le monde par son Esprit.

Je voudrais terminer en attirant votre attention à nouveau sur la prophétie d’Isaïe. Qui est cette femme qui nourrit son enfant, le porte sur la hanche, qui le choie sur ses genoux, et qu’Isaïe assimile à Jérusalem ? Et qui est cet enfant ? Un chrétien ne devrait pas hésiter à reconnaître dans la femme la Vierge Marie et dans l’enfant, son fils Jésus. Des représentations de Jésus porté sur la hanche de la Vierge Marie, il y en a des millions.

Et nous, nous sommes le corps du Christ, de Jésus, dont la Vierge Marie s’occupe, dont elle prend soin. Marie est notre mère, comme elle est la mère de Jésus. Elle est cette Jérusalem de laquelle nous sommes fils, à laquelle nous appartenons. Non, nous ne sommes pas seuls dans la mission ni sans affection dans ce monde : la sainte Vierge Marie veille sans cesse sur nous, toujours, et nous encourage à aller de l’avant. Amen.

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