mercredi 6 avril 2016

2-3 avril 2016 - FEDRY-DAMPIERRE - 2ème dimanche de Pâques - Année C

Ac 5,12-16 ; Ps 117 ; Ap 1,9-11a.12-13.17-19 ; Jn 20,19-31

Chers frères et sœurs,

« C’était après la mort de Jésus… » nous dit saint Jean. Remettons-nous dans l’ambiance.

Trahi par Judas au Jardin des Oliviers, arrêté par les gardes du Temple, Jésus est emmené de nuit pour être jugé par le sanhédrin et par Pilate. Où sont passés les disciples ? Ils ont disparus dans la nuit. Pierre, aidé par le disciple que Jésus aimait, saint Jean l’évangéliste, a pu suivre Jésus jusque dans la maison du Grand Prêtre. Mais là, dans la nuit, il a renié Jésus par trois fois.
Jésus condamné est conduit au Golgotha où il est crucifié. Où sont passés les disciples ? Sur le chemin, on ne voit que les femmes de Jérusalem qui pleurent Jésus, et Simon de Cyrène qui porte la croix. Marie-Madeleine ; Marie, mère de Jacques, José, Simon et Jude femme de Cléophas ; Salomé, la mère des Apôtres Jacques et Jean, femme de Zébédée ; saint Jean l’évangéliste lui-même ; et Marie la mère de Jésus assistent à la crucifixion. Pas d’autres disciples.
Puis, après la mort de Jésus ce sont Joseph d’Arimathie et Nicodème qui ensevelissent Jésus. Et de disciples, point. Ils ont tous disparus !

Alors, maintenant, ils sont là, réunis, les hommes... Le cœur est verrouillé comme les portes de la maison : c’est l’échec, c’est la peur et c’est la honte.
Mais voilà que Jésus vient. Il se manifeste à eux vivant, ressuscité. Que va-t-il dire à ses disciples ? Va-t-il les juger, se moquer d’eux, se venger ? Non. Voici sa première parole : « La paix soit avec vous ».
Ils l’ont abandonné ? Et il leur dit : « La paix soit avec vous ». Voilà la divine miséricorde. Dieu ne tient pas rigueur à l’homme de sa faiblesse et de son péché. Dieu veut que l’homme se relève et qu’il vive. Les Apôtres sont des pécheurs pardonnés, aimés de Dieu dans tous les temps.

Jésus ne se contente pas de pardonner leur couardise voire leur manque de foi à ses disciples. Il leur confie une mission : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». C’est la grandeur de Dieu : confier à des hommes pécheurs et faillibles la mission d’annoncer l’Evangile. Et, parce qu’ils ont eux-mêmes été pardonnés par Jésus, ils sont habilités par lui à pardonner les péchés en son Nom.

La divine miséricorde, l’amour de Dieu et son pardon, qu’annonce l’Eglise contre vents et marées, contre mépris et incompréhension, et aussi parfois avec une secrète admiration, provient de ce jour, le soir de Pâques, où Jésus vivant dit à ses disciples : « La paix soit avec vous ».

Et vous aurez remarqué, qu’au début de chaque célébration, c’est cette parole-là que l’évêque emploie comme salutation. Non pas « Le Seigneur soit avec vous », comme disent les prêtres ou les diacres. Mais « La paix soit avec vous ». Parce que l’évêque est successeur des Apôtres. L’évêque est l’homme de la divine miséricorde pour son peuple, pour l’Eglise que le Seigneur lui a confiée.

Saint Thomas n’était pas là. Il en manquait un : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirais pas » ! Il est fort en paroles ce Thomas. C’est lui qui avait déclaré, alors que Jésus avait annoncé sa mort à Jérusalem : « Allons, nous aussi, et mourrons avec lui ! » On a vu le résultat !
A lui aussi Jésus dit : « La paix soit avec vous ! » Et il lui donne ses mains et son côté à voir et à toucher. La résurrection de Jésus est réelle, elle est physique. Et Thomas doit se rendre à l’incroyable évidence : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».


Et Jésus a alors une parole pour nous, qui sommes en même temps si près grâce aux Ecritures et si loin dans le temps : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Lorsque Jésus a dit cela, il nous a dit en même temps, à nous aussi : « La paix soit avec vous ». Alléluia !

Articles les plus consultés