Dt 26, 4-10 ; Ps 90 ; Rm
10,8-13 ; Lc 4,1-13
Chers jeunes (et moins jeunes) !
Vous
avez entendu l’Evangile, l’histoire de Jésus. Aujourd’hui, il est au désert et
il est tenté par le diable.
Souvenez-vous,
on est juste après le baptême de Jésus. Jésus a été baptisé dans le Jourdain
par Jean le Baptiste. Au moment où Jésus remontait de l’eau, l’Esprit Saint
dans une colombe s’était posé sur lui, et la voix de son Père s’était fait
entendre : « Tu es mon fils
bien-aimé. En toi j’ai mis tout mon amour ». Jésus est toujours avec
l’Esprit Saint et avec son Père. Toujours. Ensemble, ils forment la sainte
Trinité. Et les liens qui unissent Jésus, l’Esprit et le Père, sont des liens
d’amour.
Or
le diable déteste l’amour. Et comme le Père a dit qu’il avait mis tout son
amour dans son Fils Jésus, le diable se manifeste et il donne des coups de
fourche. C’est toujours ainsi, le diable veut toujours tout gâcher. Le diable
déteste Dieu et tous ceux qui s’aiment parce qu’il déteste l’amour.
Maintenant
Jésus est au désert. Il est devenu fragile. Jésus est comme nous, des hommes
fragiles, qui ne savent pas résister aux tentations. Mais Jésus, lui il sait.
On va voir comment.
La
première tentation, c’est la peur de ne pas exister. Si je ne mange pas, je
meurs. Et nous pensons aussi que, si nous n’avons pas ceci ou cela, nous ne
pouvons pas vivre : une télé, une voiture, un smartphone, telle marque de
vêtements, une sortie au cinéma… Il nous faut tout le temps quelque chose, que
nous pensons indispensable pour exister, et qui en fait ne l’est pas vraiment.
Car
Jésus répond au diable : « L’homme
ne vit pas seulement de pain ». C’est-à-dire que ce qui fait vraiment
vivre, ce qui fait exister, c’est l’amour qui vient de Dieu. Le piège du
diable, c’est de nous faire croire qu’on peut vivre qu’avec des choses. Et
Jésus ne tombe pas dans ce piège. Il sait qu’on ne peut vraiment vivre qu’en
étant aimé par quelqu’un et en aimant son Dieu et son prochain.
Le
deuxième piège du diable, c’est de faire croire à Jésus qu’il peut faire de lui
le roi du monde. Le diable nous fait croire que, ce que nous avons ou ce que
nous pouvons avoir, nous en sommes propriétaires. Le diable veut faire de nous
des propriétaires.
Mais
c’est un mensonge : l’univers appartient à celui qui l’a créé,
c’est-à-dire à Dieu. Le diable ne peut pas donner ce qui ne lui appartient pas.
Tout appartient à Dieu. Nous, nous sommes les gérants : nous sommes les
serviteurs de Dieu. Le seul moyen de ne pas tomber dans le piège du diable,
c’est de n’adorer que Dieu, lui seul, et rien ni personne d’autre.
Etre
« serviteur de Dieu », c’est un titre extraordinaire. Dans la Bible,
le Serviteur du Seigneur, c’est
Moïse. Et la Servante du Seigneur,
c’est la Vierge Marie ! Et vous savez qu’on appelle les saints, les serviteurs de Dieu. Pourquoi ?
Parce qu’un serviteur de Dieu est un homme libre, libre comme l’Esprit Saint,
pour aimer. Celui qui se recroqueville sur ce qu’il croit posséder devient
esclave des choses. Son cœur se dessèche et il meurt. Au contraire, celui qui
sait que Dieu est sa vraie richesse, est libre, libre pour aimer. Et il est
heureux de vivre.
Le
troisième piège du diable est celui du désespoir, quand on croit que tout est
foutu et que Dieu nous a abandonné. La tentation du diable est de se jeter du
haut du Temple pour obliger Dieu à envoyer ses anges pour nous sauver. C’est ce
que dit le mauvais larron à Jésus quand ils sont mis en Croix : « Puisque tu es le Messie, sauve-toi toi-même
et nous aussi » !
Mais
Jésus répond ici : « Tu ne
mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». C’est comme si Jésus
allumait une ampoule dans le noir pour faire la lumière. Il dit que le diable
n’a pas de pouvoir sur la vie, que la vie est plus forte que la mort, parce que
la vraie vie c’est Dieu. Il est la lumière du monde.
Quand
nous sommes tentés par le désespoir, la réponse c’est d’affirmer avec force
que, grâce à notre baptême, nous sommes des enfants de Dieu. En fait, c’est à
nous que Dieu a dit : « Tu es
mon fils bien-aimé. En toi j’ai mis tout mon amour ». Celui que Dieu
aime, il ne l’abandonnera jamais, quoi qu’il arrive. Et il lui donnera de vivre
avec lui, éternellement, dans son amour, après sa résurrection.
Voilà,
les jeunes, ce qui est le plus important : Dieu est l’amour. Le diable
déteste l’amour. L’amour est plus important que toutes les choses de la terre.
L’amour est la vraie vie. Il est plus fort que le désespoir et que la mort.
C’est
pourquoi notre foi se vit d’abord avec le cœur et ensuite avec la tête. La
meilleure manière d’exprimer l’amour qu’on a dans le cœur, c’est de faire des
cadeaux à ceux qu’on aime. C’est ce que nous allons faire maintenant, en nous
offrant nous-mêmes à Dieu par l’Eucharistie.