Jl
2,12-18 ; Ps 50 ; 2Co 5,20 à 6,2 ; Mt 6,1-6.16-18
Chers
frères et sœurs,
Mercredi des Cendres.
Vivons ce jour comme un jour béni ; un jour heureux. Pour trois raisons.
La première parce
qu’aujourd’hui, nous voyons s’exercer l’amour de Dieu pour nous. Cela paraît
peut-être un peu simpliste, mais observez attentivement qui sont les dieux des
autres religions autour de vous et voyez s’il en est un, comme le Seigneur notre
Dieu, qui ouvre la possibilité de se réconcilier avec lui quand il y a eu un
renoncement de notre part, un différend ou une faute ? Les dieux des
autres religions n’ont pas de relations personnelles avec les hommes, et ils
font des hommes des esclaves prédestinés : aucun dialogue n’est possible
avec eux.
Au contraire, le
prophète Joël nous dit que le Seigneur notre Dieu est lent à la colère, plein
d’amour, qu’il s’est ému en faveur de son pays, et qu’il a eu pitié de son
peuple : Avec notre Dieu, le dialogue est possible et donc aussi le pardon.
Nous n’avons donc pas
à avoir peur du Seigneur notre Dieu. Il nous appelle tous les jours et plus
encore aujourd’hui, à nous tourner vers lui, à discuter avec lui, à comprendre
qu’il nous aime jusqu’à donner sa vie pour nous, et à l’aimer en retour, du
mieux qu’on peut.
La seconde raison
pour laquelle le mercredi des cendres est un jour heureux, c’est qu’il est le premier
jour d’un pèlerinage à travers notre histoire, communautaire et personnelle,
avec Dieu. Nous partons en voyage !
La liturgie de
l’Eglise est notre guide : il suffit de se laisser conduire par elle
chaque jour, en lui faisant confiance quoi qu’il arrive. Elle a pour mission de
nous aider à rencontrer à nouveau, plus profondément, plus intensément, le
Seigneur notre Dieu.
En redécouvrant qui
est Jésus, nous allons redécouvrir aussi quelle est vraiment la volonté de son
Père pour nous et la puissance purifiante et vivifiante de son Esprit Saint. Et
aussi, comme par un effet de miroir, redécouvrir qui nous sommes et quelle est
notre vocation.
Cela demande juste
deux choses : faire confiance à l’Esprit Saint qui nous guide par la
liturgie, les Ecritures et les sacrements, et offrir à Dieu un cœur humble et
ouvert pour qu’il puisse écrire par sa grâce quelque chose de nouveau dedans.
La troisième raison
pour laquelle le mercredi des cendres est un jour heureux, est que nous vivons
ce jour ensemble. Il est certain que le cœur-à-cœur avec Dieu est intime,
personnel. Mais pour autant, nous ne sommes pas seuls sur le chemin. C’est
toute l’Eglise qui emprunte ce chemin de pèlerinage pour redécouvrir l’amour de
Dieu pour elle, pour chacun. Aussi bien, vivre ce jour et les jours prochains tous
ensemble nous donne du courage. Et nous voyons combien il est important de nous
aimer les uns les autres et combien vivre ensemble le carême nous encourage à
nous aimer encore davantage. N’attendons pas que quelqu’un vienne nous demander
de l’aide. Peut-être est-il bon aussi quelquefois, discrètement, de proposer
son aide à qui en a besoin.
Amour de Dieu, pèlerinage
qui conduit à cet amour, pèlerinage à vivre ensemble : avec notre Dieu
tout est toujours possible chaque matin. Il nous offre à partir d’aujourd’hui
un temps à vivre plus intensément avec lui et tous ensemble. C’est un
magnifique cadeau.
Essayons de le
recevoir, de profiter de ce temps pour le vivre saintement. Demandons tout
simplement à Dieu qu’il fasse de nous des hommes et des femmes qui ne soient
que bonté ; des hommes et des femmes vrais, en pensées, en actes et en
paroles ; des hommes et des femmes rayonnants de beauté, qui reflètent la
sainteté de notre Dieu, ici sur la terre, en attendant le Ciel !