mardi 19 janvier 2016

10 janvier 2016 - GY - Baptême du Seigneur - Année C

Is 40,1-5.9-11 ; Ps 103 ; Tt 2,11-14 et 3,4-7 ; Lc 3,15-16.21-22

Chers frères et sœurs,

Nous voici aujourd’hui au bord du Jourdain. Jean-Baptiste est là, sorti du désert, baptisant les foules pour les préparer à la rencontre du Messie qui vient, l’Agneau de Dieu qui vient enlever le péché du monde.
Ce Messie, c’est Jésus, descendant de David, dont tout le monde connaît de quelle famille il est et dans quelles circonstances il est né. Souvenons-nous, il est né à la suite de la manifestation d’une étoile, en fait d’une conjonction très rare de Jupiter et de Saturne, qui s’était produite par trois fois en l’an -7 et qui était visible de tout l’Orient. Ayant vu le signe du Grand Roi d’Israël dans le ciel, les mages étaient venus interroger Hérode, qui s’était fait préciser le lieu de sa naissance : Bethléem. Et Hérode avait fait tuer tous les enfants... Avant même de commencer à annoncer le Royaume des cieux, Jésus n’était pas n’importe qui. Et tout le monde le savait.
Plus que tout le monde, Jean-Baptiste sait tout cela et, comme tous les membres de sa famille, pétri de la connaissance des Ecritures, il sait aussi que le Messie, Jésus, va baptiser le peuple dans l’Esprit Saint et le feu : Jésus est plus grand que lui. Jean-Baptiste sait-il que Jésus est Dieu-fait-homme ? Peut-être pas, mais au moins est-il persuadé que Jésus est plus grand qu’un prophète du Seigneur : il est le Messie de Dieu.

Aussi, est-ce à la surprise générale que Jésus, d’une part, vient lui-même se faire baptiser par Jean, ce qui perturbe beaucoup ce dernier ; et que, d’autre-part, au moment même de ce baptême, le ciel s’ouvre, une colombe descend sur lui et une voix se fait entendre : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ».
Comprenons ce qui se passe. Personnellement Jésus n’avait pas besoin d’être baptisé : car il est saint. Mais son corps de chair, la même chair que la nôtre, elle, avait besoin d’être lavée. Jésus commence donc par s’humilier devant tout le monde. Mais en accomplissant ce geste, il encourage évidemment le peuple à l’imiter : que personne n’ait honte d’être baptisé comme lui.
C’est alors que le Ciel s’ouvre, que l’Esprit descend et qu’une voix se fait entendre. Jésus n’est jamais seul : toujours avec lui se trouvent l’Esprit Saint et son Père qui est aux Cieux. La grande surprise, est que Dieu n’est pas un vieux barbu avec un triangle sur la tête : Dieu est Père, Fils et Esprit Saint. Un seul Dieu en trois personnes, dont Jésus qui se trouve maintenant concrètement avec nous au bord du Jourdain.
Ce que dit le Père à son Fils, il le dit de toute éternité et pour toujours : « Tu es mon Fils bien-aimé. En toi je trouve ma joie – la joie de mon Esprit-Saint ». Et Jésus lui répond de toute éternité et pour toujours : « Père je te rends grâce – Je te donne mon Esprit » ; « Que ton nom « Père-qui-es-au-cieux » soit sanctifié – soit aimé des hommes et des anges – sur la terre comme au ciel ». Ils n’arrêtent pas de se dire qu’ils s’aiment, parce que Dieu est Amour. L’Amour n’est pas une option pour Dieu : il est lui-même l’Amour : l’Amour est sa Vie, éternellement.

Aujourd’hui donc, au bord du Jourdain, alors que Jésus sort de l’eau, son Père retire brièvement le voile qui cache Dieu aux hommes : le ciel s’ouvre. Et nous voyons, avec Jean-Baptiste et le peuple, que Dieu est Amour, Amour entre le Père et le Fils, entre le Fils et son Père, et tout cela par l’Esprit Saint.
La surprise de la surprise, c’est que Jésus est venu pour que nous, qui sommes les pieds dans la terre, nous puissions revenir à cet Amour éternel de Dieu. Il est venu uniquement pour cela. Surtout pour ceux qui manquent d’amour, qui en ont faim et soif. Parce que nous avons été créés par Dieu uniquement pour vivre avec lui dans son Amour.

Comment pouvons-nous entrer maintenant dans l’Amour de Dieu ? En trois temps. D’abord il faut que nous entrions dans le corps de Jésus. Nous entrons en lui par le baptême, quand nous sommes baptisés au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Nous entrons alors dans son propre baptême qui est un baptême d’eau, mais aussi celui de sa mort et de sa résurrection. C’est ainsi que nous sommes greffés sur Jésus et que nous passons avec lui de la terre jusqu’au Ciel.
Il faut ensuite que nous recevions son Esprit Saint. On le reçoit comme Jésus, juste à la sortie de l’eau du baptême, mais aussi et surtout à la confirmation ou à la confession. L’Esprit Saint est comme une pièce de monnaie : pile il est un feu dévorant qui brûle le péché et l’injustice, et face, il est une douce rosée, une douce chaleur, qui réconforte le pécheur et le juste et lui donne la paix et la joie.
Ensuite, lorsqu’on est prêt, il faut que Jésus entre en nous. Que nous soyons en lui et lui en nous, comme il est lui-même dans le Père et que le Père est en lui. Jésus entre en nous par la communion à son Corps et à son Sang. Et c’est là que nous recevons pleinement la Vie de Dieu et que nous sommes véritablement unis à Dieu : au Père, par Jésus, avec lui et en lui, grâce à l’Esprit Saint, dans l’Amour. Dans une de ses lettres, saint Paul dit cela : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ! »

Et finalement, ce que dit le Père à Jésus : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie ». Il le dit aussi à nous tous, ses fils et ses filles, qui sont unis à son Fils, par le baptême, la confirmation et la communion.

Bonne fête du baptême de Jésus ! Bonne fête de notre baptême, de notre confirmation et de notre première communion ! 

Articles les plus consultés