lundi 9 mai 2022

08 mai 2022 - VELLEXON - 4ème dimanche de Pâques - Année C

 Ac 13,14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7,9.14b-17 ; Jn 10,27-30
 
Chers frères et sœurs,
 
En écoutant les lectures des Actes des Apôtres, de l’Apocalypse puis de l’Évangile, nous avons suivi un enseignement progressif sur l’objectif que le Seigneur a pour notre humanité.
 
Dans les Actes, nous voyons Paul et Barnabé se heurter à l’opposition d’une partie des Juifs. Une partie seulement car « beaucoup de Juifs et de convertis au Dieu unique » sont devenus chrétiens. Mais devant cette opposition, et leur expulsion d’Antioche de Pisidie qui s’en est suivie, Paul et Barnabé ont déclaré qu’ils se tourneraient dès lors vers les nations païennes, pour leur annoncer l’Évangile.
Il ne faut pas croire que Paul et Barnabé auraient décidé à ce moment qu’ils n’annonceraient plus l’Évangile aux Juifs. En réalité, Paul a toujours commencé par annoncer la Bonne Nouvelle dans les synagogues. Mais lorsqu’il y rencontrait une opposition, alors seulement il se tournait ensuite vers les païens. Il faut comprendre que l’Évangile doit être annoncé à tous les hommes, à commencer par les Juifs, qui sont les premiers héritiers et destinataires des promesses de Dieu.
 
Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean a la vision d’« une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes tribus, peuples et langues », qui se tient devant le trône de Dieu, notre Père, et devant l’Agneau, c’est-à-dire Jésus. Cette foule est la part de l’Église qui est au ciel. On la reconnaît au fait que ses membres portent le vêtement blanc des baptisés. Ce vêtement est aussi celui des prêtres qui adorent le Seigneur, et c’est bien la vocation de chaque chrétien. Plus encore ce vêtement a été lavé et blanchi par le sang de l’Agneau, c’est-à-dire par l’Esprit Saint. La foule est donc composée des baptisés qui sont remplis de l’Esprit-Saint, purifiés par lui. Ce sont les saints.
Il est bon d’observer que lorsque nous sommes réunis pour une messe, nous reproduisons sur la terre et nous participons ainsi à la réalité que saint Jean voit dans le Ciel. Nous sommes, nous les baptisés de la terre, la foule immense, qui vient de plusieurs villes et villages, qui se tient devant l’autel où se trouvera bientôt l’Agneau de Dieu, pour que nous puissions l’adorer et communier à lui. En fait, la messe nous rappelle que lorsqu’on est chrétien, il n’y a pas d’autre séparation entre la terre et le ciel que le voile de la mort, celui qui a été déchiré par la résurrection de Jésus pour y laisser passer la vie.
 
Justement, dans l’Évangile, nous entendons maintenant Jésus nous apprendre en quoi consiste cette vie. Jésus rappelle d’abord quel est le chemin qui conduit à lui : pour commencer, il faut écouter sa voix. C’est l’épreuve de la première lecture : il faut d’abord accueillir l’Évangile annoncé par les Apôtres et les disciples de Jésus. Alors, à ceux qui sont devenus croyants, Jésus déclare qu’il les « connaît ». Voilà le baptême qui fait d’eux des fils et des filles de Dieu, des frères et des sœurs de Jésus, membre d’une même famille. Équipés du vêtement blanc, les baptisés peuvent ensuite, suivre Jésus sur son chemin qui conduit au Ciel, et lui, leur donner la vie éternelle. C’est la deuxième lecture, où on retrouve la foule immense des baptisés réunis autour du Trône de Dieu pour y recevoir sa vie.
Mais alors, maintenant, quelle est cette vie ? Jésus répond ainsi : « Jamais mes brebis ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes Un. » Dans l’amour – c’est-à-dire dans l’Esprit Saint – Jésus et son Père ne font qu’un. C’est la communion. Or ce que Dieu notre Père et son Fils Jésus proposent aux baptisés – et au-delà à tous les hommes – c’est de vivre de cette communion, en étant dans la main du Père et dans la main de Jésus. Être dans leur mains, c’est-à-dire être habités par le même Esprit Saint qui les unit.
Écouter la voix de Jésus, se faire baptiser, porter le vêtement blanc, tout cela conduit – si nous acceptons de nous laisser guider par lui – jusqu’à à la communion d’amour de Dieu, à cette unité totale entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint, qui est cette vie éternelle à laquelle participent tous les saints.
 
Voilà ce que depuis le commencement Dieu notre Père a toujours voulu – et veut toujours – pour nous. C’est pour nous conduire à cette vie communion que Jésus est venu. Et c’est pour nous y faire goûter dès maintenant que l’Esprit Saint a été répandu dans le monde. C’est bien pour cela qu’à chaque messe, après avoir écouté dans les lectures la voix du Seigneur, après avoir rejoint – avec un cœur pur – l’assemblée des saints qui adorent Dieu, nous recevons de lui, à la fin, sa communion d’amour et sa vie éternelle. À chaque messe tout est dit, et tout est déjà donné.

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