lundi 17 octobre 2016

15-16 octobre 2016 - VAUCONCOURT - FRESNE SAINT MAMES - 29ème dimanche TO - Année C

Ex 17,8-13 ; Ps 120 ; 2Tm 3,14-4,2 ; Lc 18,1-8

Chers frères et sœurs,

Ce dimanche débute la semaine missionnaire mondiale et il est tout à fait remarquable que les textes que nous avons entendus aujourd’hui nous parlent de la prière. Il n’y a pas d’évangélisation possible sans prière à la racine de l’action.
L’histoire de Moïse et de Josué est éloquente à ce propos, ici dans le cadre d’un combat. Josué ne domine les Amalécites que lorsque Moïse, sur la montagne et le bâton en main, lève les bras vers le Seigneur. En réalité, le premier combattant, c’est Moïse qui prie. Josué ne vient qu’en second, comme porteur de l’épée contre les ennemis.
C’est une leçon pour nous. S’il est évidemment nécessaire de mener une action concrète pour vivre ou pour évangéliser, en réalité cette action ne sera solide que si elle est habitée par la prière. C’est le problème de Marthe et de Marie. Marthe s’agite « en vain » – dit Jésus – parce qu’elle ne prie pas. Marie au contraire a choisi « la meilleure part » parce qu’elle écoute la Parole du Seigneur d’abord.
En définitive, c’est le Seigneur qui seul possède la puissance de vaincre les ennemis, hommes ou démons. Il a juste besoin d’un homme qui prie et qui agit, ou de deux ensembles, en pleine communion. Mais la prière est la première.

Nous l’avons vu, Moïse n’est pas n’importe où pour prier. Il n’a pas les mains vides. Et il n’est pas seul non plus.
Moïse est sur la montagne : la montagne où il se passe tant de choses ! Le Sinaï où Dieu se révèle et donne sa Loi, l’Horeb où, après la tempête souffle la brise légère, mais aussi le Thabor où Jésus est transfiguré en compagnie de Moïse et d’Elie, de Pierre, Jacques et Jean, le mont des Béatitudes ou Jésus dévoile le cœur de la Loi qui est l’amour, le Mont des Oliviers avec sa terrible nuit de prière, et le Golgotha où Jésus meurt en Croix. La montagne est le lieu du rendez-vous avec Dieu, dans la communion des saints, où l’on reçoit le commandement de l’amour et la lumière de la résurrection. Prier, même si l’on est tout seul dans sa chambre ou dans une église, c’est monter sur la montagne avec Moïse, avec Jésus, chercher Dieu et recevoir de lui la vie.
Moïse a un bâton à la main, son bâton, le bâton de Dieu ; celui avec lequel il a ouvert la Mer Rouge ; celui avec lequel il a frappé le rocher dans le désert pour qu’il en sorte de l’eau. Ce bâton en bois est semblable à la Croix en bois avec laquelle Jésus nous a fait passer de la mort à la vie et nous a ré-ouvert le ciel. Le bois du bâton et de la croix nous rappelle que la prière est un chemin parfois difficile et un passage qui de la mort va à la vie. Mais ce bois est béni par Dieu, comme nos chapelets et nos crucifix. Il est là pour nous aider.
Enfin, Moïse est entouré par Aaron et Hur : on ne prie jamais seul. On peut bien être seul physiquement pour prier – et parfois c’est nécessaire – mais en réalité quand on prie, on n’est jamais seul. Nous prions dans le corps du Christ, dans sa communion, avec tous les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, les saints de l’Eglise du ciel et de la terre ; notre évêque, notre curé et toute notre communauté. Quand un chrétien prie, c’est Jésus-Christ et toute l’Eglise qui prie. Dans le monde, la prière ne cesse jamais, même la nuit. Toujours il y a quelqu’un qui prie et qui lutte avec son bâton ou sa croix, pour que l’ennemi ne domine pas ni sur la terre, ni dans le ciel, et que le bien triomphe. Nous voyons ici à quel point la foi en Jésus et les uns dans les autres est le carburant de la prière. Le Seigneur a besoin de notre foi pour lui permettre et nous permettre d’agir avec puissance.

Heureusement pour nous, notre foi est entretenue comme une flamme par le don que, dans l’Esprit, Dieu nous a fait : don des prophètes et de lui-même en Jésus-Christ. Leur histoire, leurs enseignements, leurs actions, qui révèlent la présence de Dieu dans notre vie, sont consignées dans les Ecritures. Ainsi la foi, carburant de notre prière, peut être enrichie sans cesse par elles. Les Ecritures ont été rédigées par des hommes inspirés par l’Esprit du Seigneur. Et elles se lisent avec l’Esprit du Seigneur.

Chers frères et Sœurs, par notre baptême, nous avons été consacrés prêtres, prophètes et roi. Nous avons reçu la vocation de prier le Seigneur avec Jésus et comme Moïse, avec le témoignage des Ecritures sous les yeux et dans le cœur, un bâton ou une croix de bois à la main, jusqu’à ce que Jésus revienne.

De notre foi dépend l’ardeur de notre prière, et de l’ardeur de notre prière dépendent les actions missionnaires et les manifestations évangéliques ; celles dont le monde a le plus grand besoin pour se convertir et recevoir à son tour le don de la paix. Amen.

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