dimanche 23 octobre 2016

22-23 octobre 2016 - VELLEXON - THEULEY - 30ème dimanche TO - Année C

Si 35,15b-17.20-22a ; Ps 33 ; Tm 4,6-8.16-18 ; Lc 18,9-14

Chers frères et sœurs,

La parabole du pharisien et du publicain est très instructive pour nous.
D’un côté, nous voyons le pharisien, a priori très bien sous tous rapports. Il semble être un homme moralement irréprochable, très pieux, et en plus il paie son denier du culte ! Il a coché toutes les cases du formulaire du saint homme.
De l’autre côté, nous voyons le publicain, le collecteur d’impôts, métier dans lequel on faisait souvent fortune en détournant une part des sommes collectées pour la tutelle romaine. C’était le cas de saint Mathieu. Mais, face à Dieu, ce publicain, contrairement au pharisien, adopte une attitude d’humilité en confessant son péché.
L’enseignement de Jésus est très simple. Nous comprenons qu’il nous faut abandonner la voie de l’orgueil et emprunter plutôt celle de l’humilité. Nous comprenons aussi que Jésus n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs.

Mais cela va plus loin. Le Pharisien – nom qui signifie « séparé », est l’homme qui se veut pur. Il est séparé des impurs, de ceux qui ne suivent pas les prescriptions juridiques de la Loi de Moïse. Et il se félicite d’être pur.
Or, nous dit Jésus, la relation que nous avons avec Dieu n’est pas une relation de pureté mais une relation d’amour. En réalité, le Pharisien entretient avec Dieu une relation païenne fondée sur le pur et l’impur, fondée sur un contrat donnant/donnant : parce que je suis pur, alors je suis juste. Alors, en définitive, je n’ai pas besoin de Dieu.
Tandis que Jésus nous dit : le cœur de la Loi, c’est l’amour. Jésus voit le publicain pécheur comme un blessé au bord du chemin, comme un lépreux, mais, contre toutes les règles humaines de pureté, lui qui est le Dieu Saint, il s’approche, le guérit et le relève : « Je vous le déclare, c’est lui qui est devenu un homme juste ». Car il y a entre lui et cet homme une relation d’amour. Le publicain, bien que pécheur, a foi en ce Dieu qui peut lui pardonner, il espère son pardon, et au fond, il l’aime, ce Dieu qui peut le sauver. Et Dieu aime ce publicain. Dieu est blindé contre toutes les formes de corruption, sauf une, celle de l’amour gratuit. Une prière qui est portée par l’amour atteint toujours son but : le cœur de Dieu. Et Dieu fait justice.

Voilà pourquoi saint Paul est si confiant : « Le Seigneur est le juste juge – dit-il – Il me remettra la couronne de justice, non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation glorieuse ». L’expression importante est « désiré avec amour ». Nous savons, nous qui sommes chrétiens, que nous sommes appelés à avoir des relations, avec Dieu et entre nous, fondées sur l’amour. Nous sommes non pas esclaves mais fils et filles bien-aimés de Dieu, et nous sommes frères et sœurs. C’est l’amour et le pardon qui doivent primer entre nous tous. Et même, alors que saint Paul regrette que tous l’aient abandonné tandis qu’il était attaqué, il ne leur en tient pas rigueur : « Que cela ne soit pas retenu contre eux ». Que vaut-il mieux : être pur sans Dieu et séparé des autres ? Ou bien être un peu ébréché mais avec Dieu et en paix avec les autres ? C’est la différence entre l’enfer et le paradis !


Conclusion, chers frères et sœurs. Qu’est-ce qu’être un saint ? Un saint, c’est un homme qui peut être parfait, pieux, soucieux de son Eglise, mais qui peut aussi être un pécheur repentant. Un saint, c’est un homme qui a foi en son Dieu sauveur, qui espère sa miséricorde infinie, et qui l’aime du plus profond de son cœur. Son Dieu est son trésor. Et comme l’humble publicain, il ne lui vient même pas à l’idée de juger son prochain. En réalité, comme dit Jésus, cet homme-là est déjà au ciel. Amen.

Articles les plus consultés