lundi 7 novembre 2016

05-06 novembre 2016 - ROCHE-ET-RAUCOURT - RAY-SUR-SAONE - 32ème dimanche TO - Année C

2M 7,1-2.9-14 ; Ps 16 ; 2Th 2, 16 à 3,5 ; Lc 20,27-38

Chers frères et sœurs,

Les Sadducéens sont les descendants de la famille du grand prêtre Sadoc. Ce sont des gens qui vivent du commerce du Temple, et n’ont pour Bible que les 5 livres de la Loi et le livre de Josué. Ils ne reconnaissent pas les livres prophétiques qui annoncent la résurrection, comme le livre d’Ezéchiel par exemple. C’est la raison pour laquelle, pour leur répondre sur cette question, Jésus ne peut s’appuyer que sur les livres de la Loi. Mais il ne va pas se démonter.

Jésus explique d’abord que la prolongation de la vie, évidemment nécessaire dans notre monde, doit se faire par une descendance qui est elle-même la raison d’être du mariage entre un homme et une femme. La prolongation de la vie, dans une filiation reconnue socialement, est la justification du mariage.
Mais au ciel, étant donné que la vie est éternelle, il n’est plus besoin de se marier pour générer une descendance. C’est ainsi, dit Jésus, que tous ceux qui ressuscitent et qui sont jugés dignes d’avoir part au monde à venir, ne prennent pas femme ou mari. La femme et ses sept maris, se retrouveront donc comme frères et sœurs. Jésus dit qu’ils sont semblables aux anges, c’est-à-dire en communion totale avec Dieu, dans sa gloire, dans la communion des saints.

Evidemment cette réponse de Jésus ne peut satisfaire les Sadducéens que si Jésus leur prouve que la résurrection est réelle. Il ne peut le faire qu’en s’appuyant sur les 5 premiers livres de la Bible, les livres de la Loi. Il choisit, dans le livre de l’Exode, l’épisode de la rencontre entre Dieu et Moïse au buisson ardent, où Moïse désigne Dieu comme Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob. Bien sûr, si Moïse parle ainsi, c’est que cela suppose qu’Abraham, Isaac et Jacob sont vivants, et donc qu’ils sont ressuscités.
Pourquoi Moïse peut-il affirmer cela ? D’abord, parce que c’est Dieu lui-même qui se nomme ainsi : « Je suis le Dieu de tes Pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob », mais surtout qu’à l’instant même Moïse est en train de vivre ce qu’ont vécu Pierre, Jacques et Jean lors de la Transfiguration : lorsque Dieu se manifeste, ceux qui vivent cette manifestation avec lui entrent dans sa gloire et donc dans la communion des saints : il connaissent les vivants qui sont au ciel. Voilà pourquoi Moïse peut affirmer qu’Abraham, Isaac et Jacob sont vivants et que la démonstration de Jésus est solide.

Ce qui est très frappant dans la loi du lévirat, c’est qu’elle est accomplie par Jésus lui-même. Je vous la relis dans le résumé de saint Luc : « Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère ». Ce à quoi Luc aurait dû ajouter : « ainsi le nom de son frère ne sera pas effacé d’Israël » et préciser d’autre part que la descendance dont il s’agit est un « fils premier-né ».
L’épouse, c’est le peuple d’Israël. Elle est veuve parce que son mari meurt. Son mari c’est l’Esprit Saint. Il meurt parce qu’Israël s’est détourné de lui, et elle n’a donc pas d’enfant de lui. Alors, selon la loi du lévirat, le frère vient épouser la femme. Le frère, c’est Dieu le Père, lui-même, qui vient épouser son peuple pour lui susciter un fils – un premier-né – qui relèvera le nom du défunt. En Marie, c’est Israël qui est épousée par Dieu, pour susciter Jésus, premier-né, qui redonnera vie, en quelque sorte, à l’Esprit Saint dans le monde.
Voyez comme Jésus n’abolit jamais la Loi, mais au contraire vient-il l’accomplir.

Il faut que vous sachiez que la Loi de Moïse envisage aussi, dans une deuxième partie, le cas où le frère du défunt refuse d’épouser la femme. Celle-ci doit alors convoquer le conseil des anciens et, si ce frère refuse toujours de l’épouser, alors la femme l’humiliera, lui crachera au visage (c'est dans le texte), et le maudira, ainsi que sa maison. Ici c’est la famille des Sadducéens qui est la femme et c’est Jésus qui est le frère. Or Jésus refuse de les « épouser ». Ils convoqueront donc le grand conseil, et selon la loi, ils l’humilieront et le maudiront comme vous le savez, sur la Croix.
Ainsi, Jésus accomplira-t-il en même temps et la première partie et la seconde partie de la Loi de Moïse.

Chers frères et sœurs, Jésus est venu accomplir, réaliser et confirmer les Ecritures de l’Ancien Testament. Parce qu’elles sont la prophétie de l’Evangile. C’est ce que Jésus a expliqué lui-même aux pèlerins d’Emmaüs qui en avaient le cœur tout brûlant. Demandons au Seigneur son Esprit Saint pour  qu’il nous fasse entrer toujours davantage dans son mystère d’amour et dans sa joie. Amen.

jeudi 3 novembre 2016

02 novembre 2016 - SOING - Commémoration des fidèles défunts - Année C

Da 12,1-3 ; Ps 26 ; Jn 14,1-6

Chers frères et sœurs,

La résurrection des morts n’est pas seulement une espérance, comme cela pouvait être le cas au temps du prophète Daniel : depuis que Jésus est ressuscité, elle est une réalité.

A l’époque du prophète Daniel, aucun homme n’était ressuscité des morts. Et si les hébreux l’espéraient, l’attendaient, parce qu’ils avaient foi dans l’alliance que Dieu avait conclue avec eux, ils n’avaient encore jamais vu un homme ressuscité.
Mais tout a changé avec Jésus. Après que Jésus soit mort sur la croix, il a été enterré. Et voilà qu’après plusieurs heures passées au tombeau, il est apparu vivant, dans son corps, à Marie-Madeleine, à ses Apôtres, à beaucoup de disciples et même bien plus tard à saint Paul, sur le chemin de Damas. Souvenez-vous, saint Thomas n’y croyait pas. Il ne voulait pas y croire. Et pourtant, parce que Jésus était là devant lui, il avait fallu qu’il se rende à l’évidence : Jésus est vivant, éternellement vivant.
Pour nous, cela change tout. Cela veut dire que l’espérance d’Israël est couronnée et que les prophéties de la résurrection sont vraies. Elles ont commencé à se réaliser avec Jésus. Parce que Jésus est vivant, nous aussi, nous allons revivre après notre mort, et tous ceux qui nous ont déjà quittés revivront aussi.

Tous ressusciteront. Absolument tous. Mais le prophète Daniel nous parle d’un jugement : « les uns s’éveilleront pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelle ». Quel est le critère du jugement ? L’amour de Jésus : « Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie : personne ne va vers le Père sans passer par moi ».

La question est de savoir si nous aimons Dieu, si nous aimons Jésus. Il est assez probable que cet amour ne soit pas vraiment à la hauteur de ce qu’il serait souhaitable : nous sommes tous pécheurs. Mais si Jésus se réjouit de l’amour, même minime, que nous pouvons lui accorder, il se contente déjà de ce que nous sommes capables d’accepter de son amour à lui.
La seule véritable barrière à notre salut est le péché contre l’Esprit Saint, c’est-à-dire le refus total de l’amour que Dieu a pour chacun de nous. Peut-on dire si un homme, même révolté contre Dieu ou complètement athée, dès lors qu’il se retrouverait devant Dieu, refuserait absolument la main que Dieu lui tendrait ? Sans doute que non. Alors il serait sauvé.

Une autre chose est certaine. Depuis que nous sommes baptisés, nous appartenons à Jésus : nous sommes son corps. Quand un membre souffre, c’est tout le corps de Jésus qui souffre. Quand un membre se réjouit, tous son corps est rempli de joie.
Ainsi, s’il y avait un homme en froid avec Dieu ou avec d’autres hommes, si nous, nous sommes remplis de la chaleur de l’Esprit Saint, si nous aimons cet homme et si nous aimons Jésus, alors la chaleur de notre amour réchauffera celui qui est en froid.
Cette capacité à faire bénéficier du bien, de nos prières, de la prière des saints, à tous ceux que nous aimons s’appelle, justement, la « communion des saints ». Elle est rendue possible parce que nous appartenons à Jésus, que nous sommes son corps, que nous sommes en communion avec lui. Ainsi nos prières, les prières de toute l’Eglise, du ciel et de la terre, ne sont jamais vaines : elles peuvent réchauffer ceux qui sont en froid avec Dieu et avec leur prochain.

Chers frères et sœurs, je voudrais terminer par un vœu. Vous savez qu’il est de plus en plus à la mode de faire brûler son corps après sa mort. Je vous en prie, ne faites pas cela. Pour deux raisons.
La première est que Jésus s’est fait homme pour venir nous sauver. Lui qui était Dieu n’a pas eu honte de prendre un corps humain. Aujourd’hui, Jésus est vivant dans son corps, glorieux, transfiguré, lumineux, qui est marqué par les souffrances de la croix, mais qui est beau, très beau. Ayons nous aussi le respect de notre corps, en vue de la résurrection glorieuse.
La seconde raison est que, parfois, nos familles perdent la foi, la foi en Jésus. Faire reposer notre corps dans la terre est une bonne manière d’affirmer notre confiance totale en Jésus. Ne perdez pas cette occasion de témoigner aujourd’hui que Jésus est ressuscité et que nous ressusciterons avec lui pour une vie éternelle. Amen.

mercredi 2 novembre 2016

01 novembre 2016 - GY - Solennité de Tous les saints - Année C

Ap 7,2-4.9-14 ; Ps 23 ; 1Jn 3,1-3 ; Mt 5,1-12a

Chers frères et sœurs,

Grâce au témoignage des Apôtres, qui s’est transmis à travers les siècles jusqu’à nous, nous savons que Jésus, qui est Dieu fait homme, est ressuscité : il est vivant, maintenant. La résurrection de Jésus n’est pas une croyance imaginaire, c’est un fait, historique, dont les Apôtres sont les témoins directs. Ce témoignage, ils l’ont transmis par les Evangiles et par l’Eglise, parfois jusqu’au sang.
Parce que Jésus, qui était mort, est vivant maintenant, nous savons aussi que tous ceux qui sont morts dans son amour sont aussi vivants avec lui, maintenant. Ainsi, nous pouvons nous adresser à eux. Eux, ils peuvent prier le Seigneur pour nous. Ils peuvent nous aider, nous protéger. Nous pouvons aussi les prendre pour modèle, apprendre d’eux, de la manière dont ils ont vécu, comment ils ont aimé Dieu, pour entrer à notre tour dans l’amour de Dieu et vivre, vivre heureux, avec eux et avec Dieu, dès maintenant et pour toujours.

En fait, vivre avec Jésus et avec tous les saints, c’est vivre dans une grande famille. La foi chrétienne est une foi familiale. Un chrétien est toujours entouré par une grande foule, cette grande foule immense dont parle saint Jean, de toutes tribus, peuples et langues, de tous les saints, entourée par tous les anges et tous les archanges. Et ce n’est pas une foule anonyme : c’est Pierre, c’est Jean, c’est David, Lucie, Jeanne, Martin, Marc, Madeleine, Antoine, Eloi… c’est Marie, Michel… C’est cela la gloire de Dieu : la grande assemblée, la grande famille des vivants.

C’est à la messe que nous ressentons le plus fortement la présence des saints. D’abord parce qu’on voit leur représentation, en image ou en statue, dans l’église. Nous entendons aussi leurs noms, dans les lectures ou dans les prières, quand c’est le jour de leur fête, ou mieux encore, lorsqu’on chante la grande litanie des saints lors de la nuit de Pâques, lors de l’ordination d’un évêque, d’un prêtre ou d’un diacre, ou lorsque l’on célèbre un baptême.
Nous ressentons leur présence à la messe, aussi parce que, depuis notre baptême, nous-mêmes nous sommes des saints, et, lorsque nous nous réunissons pour célébrer l’Eucharistie, nous-mêmes nous sommes la grande assemblée qui vient de tous les bourgs, villages et hameaux, se réunir autour de l’autel, qui est ici-bas le trône de l’Agneau. La messe c’est le ciel sur la terre.
Et enfin nous ressentons la présence des saints lorsque nous communions à Jésus, parce que par lui, avec lui, en lui, nous sommes réellement en communion, à ce moment, avec tous les saints du ciel et de la terre.

Comment devenir des saints ? Comment vivre en communion avec eux ? Saint Jean nous l’a dit : c’est vivre dans l’amour de Dieu.
C’est d’abord comprendre que Dieu nous aime. Il nous aime chacun plus que tout au monde. C’est lui qui fait que nous existons. Il nous donne la vie.
Ensuite, ayant bien observé que, par notre liberté, nous nous éloignons parfois ou souvent de lui, pour notre malheur, il n’a pas voulu nous laisser dans la tristesse. C’est la déclaration d’amour des béatitudes : Dieu voit les pauvres de cœurs, ceux qui pleurent, ceux qui sont doux, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, ceux qui sont persécutés pour la justice, ceux qui sont insultés, persécutés, ou salis parce qu’ils aiment Jésus. Dieu les voit tous, et il leur annonce le bonheur.
C’est pour cette raison que lui-même, Dieu, s’est fait homme, pour que nous, les hommes, nous puissions retrouver la voie de l’amour de Dieu qui est notre bonheur. Voilà une deuxième preuve de son amour : Dieu a donné sa vie pour nous, pour que nous ayons la vie éternelle, dans son amour.


Chers frères et sœurs, par le témoignage des Evangiles et de l’Eglise, nous savons que Jésus est vivant, entouré de tous les anges et de tous les saints. La porte d’entrée dans cette communion d’amour, c’est reconnaître d’abord l’amour immense que Dieu a pour nous et, avec l’aide de sa grâce, lui donner en retour tout l’amour dont nous sommes capables, par le don de nous-mêmes, dans la prière d’action de grâce et dans le service de notre prochain. Voilà le chemin des chrétiens, voilà le chemin des saints. Amen.

Articles les plus consultés