Sg
3,1-9 ; Ps 26 ; 1Co 15,51-57 ; Jn 6,37-40
Chers
frères et sœurs,
Lorsqu’un
homme s’interroge devant la mort et l'au-delà, plusieurs options lui sont
présentées.
Certains
pensent qu’il n’y a strictement rien : l’homme s’est fait à partir d’atomes et
il retournera à l’état d’atome. Pourquoi pas, mais ces gens-là ne nous disent
pas d’où viennent les atomes, et encore moins la vie qui peut les animer.
D’autres
pensent que l’homme provient d’une certaine vie dans l’univers et qu’il y
retournera, noyé, dilué, dans le grand tout. Si le chrétien croit, lui, qu’il
retrouvera aussi une vie nouvelle dans la gloire de Dieu, il sait en revanche
que sa personnalité n’y disparaîtra pas, mais qu’elle y sera au contraire
exaltée : car son nom est inscrit dans les cieux.
D’autres
pensent qu’ils se réincarneront en quelqu’un d’autre ou dans un animal, et ils
s’en félicitent déjà. Les asiatiques et les indiens qui ont importé chez nous
cette idée, en revanche, eux sont consternés par la réincarnation : pour eux
c’est un échec, qui renvoie l’âme à un nouveau cycle de souffrance et d’errance
dans le monde. Pour eux, il faut absolument en sortir. Comme les grecs, il
réduisent l’homme à son âme – qui peut ainsi passer d’un corps à l’autre, ou
qui trouve une autre vie dans un autre corps ou sans corps. Telle n’est pas la
foi des chrétiens, qui – comme les juifs – savent qu’ils ne font qu’un : âme et
corps. Et donc la réincarnation, pour un chrétien ou un juif, est
impossible ; la résurrection concerne autant son âme que son corps. Même
si ce dernier est transformé, transfiguré, illuminé, revivifié, c’est toujours
le même.
Au
bout du compte, on s’aperçoit que, dans la diversité des opinions sur la mort
et l’au-delà, les juifs et les chrétiens sont les plus optimistes : il ont foi
en la promesse de Dieu que tout eux-mêmes, leur âme et leur corps, leur nom, ne
seront pas perdus dans un univers matériel ou même spirituel anonyme ; ils
ne seront pas condamnés à des cycles de souffrance infinis, mais qu’après avoir
été purifiés dans le feu de l’amour de Dieu, par l’Esprit Saint, ils seront
exaltés, glorifiés dans le bonheur extrême d’une communion d’amour, vie
éternelle.
C’est
ce que dit le Livre de la Sagesse : « Au temps de sa visite, ils
resplendiront » ; le Psaume : « J’en suis sûr, je verrai les bontés
du Seigneur sur la terre des vivants » ; saint Paul : « les morts
ressusciteront, impérissables, et nous, nous serons transformés » ; et
Jésus : « Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et
croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Certains
diront : quelles belles promesses ! Qui peut dire, qui peut certifier que ces
publicités religieuses ne sont pas mensongères ? Qui peut prouver qu’elles
correspondent à la réalité ? Et que notre foi, la foi des juifs, et la foi des
chrétiens, n’est pas vaine ?
Hé
bien, pour nous les chrétiens, c’est plus facile que pour les juifs : car nous
nous croyons que Jésus qui était mort, est vraiment ressuscité, et qu’il est
apparu à ses Apôtres à plusieurs reprises, avant de disparaître avec la
promesse de revenir bientôt. Si Jésus n’était pas apparu vivant à ses Apôtres,
le christianisme n’aurait jamais existé : ils en seraient restés à
l’espérance juive. Mais comme Jésus leur est apparu vivant, les Apôtres ont
témoigné jusqu’au sang de sa vie, de sa mort et de sa résurrection.
C’est
pourquoi, nous aujourd’hui, les chrétiens, nous recevons leur témoignage : il
nourrit notre espérance et notre vie, il constitue notre foi. Et nous le
transmettons à d’autres pour qu’ils le transmettent à leur tour, car il est la
promesse non seulement de la vie éternelle, mais aussi de notre résurrection en
elle, avec notre âme et notre corps. Nous ne disparaîtrons pas : nous serons
transfigurés, illuminés, comme Jésus ressuscité. Notre nom ne sera pas effacé :
mais il est déjà inscrit, à notre baptême, dans le Livre de Vie. Et dans la bienheureuse
communion de Dieu, avec tous les saints, le cœur purifié des scories inutiles,
nous nous retrouverons.
C’est
ainsi, chers frères et sœurs, que notre foi chrétienne ne repose pas sur des
hypothèses plus ou moins scientifiques sur une vie future ou pas. Elle ne
repose pas sur une philosophie, ni même une expérience ou une illusion
spirituelle ; elle repose sur un fait historique : la résurrection et les
apparitions de Jésus à ses disciples. On peut ne pas y croire, certes, mais
pourquoi les Apôtres auraient-ils mentis ? Pourquoi les Apôtres sont-ils
morts martyrs en défendant la vérité de leur témoignage, si celui-ci est une
invention ? Tout simplement parce que la résurrection de Jésus et ses
apparitions ne sont pas des inventions, et que cette nouvelle est tellement
extraordinaire pour nous, les hommes, qu’il vaut le coup de donner sa vie pour
la transmettre.