dimanche 6 juillet 2025

06 juillet 2025 - VALAY - 14ème dimanche TO - Année C

Is 66, 10-14c ; Ps 65 ; Ga 6, 14-18 ; Lc 10, 1-12.17-20
 
Chers frères et sœurs,
 
Jésus nous enseigne aujourd’hui ce qu’est l’évangélisation : la proclamation de la bonne nouvelle de sa résurrection et de l’ouverture du ciel à ceux qui sont baptisés en son nom. Il y a plusieurs choses à noter.
 
Tout d’abord, Jésus désigne 72 disciples, en plus des Douze apôtres, déjà appelés auparavant. Pour saint Luc, le nombre 72 n’est pas choisi au hasard. Il signifie que les disciples sont envoyés à toutes les générations – la généalogie de Jésus dans saint Luc compte 72 générations – de telle sorte que l’évangile soit annoncé à tous les âges jusqu’à la fin des temps, jusqu’au dernier jour, Jésus étant au centre de l’histoire du salut. C’est ainsi que saint Irénée de Lyon le comprend. Il note également que ce nombre représente aussi l’universalité des nations et des langues – toute l’humanité en somme.
 
Ensuite, Jésus enseigne que les disciples sont envoyés par lui, là où lui-même Jésus doit se rendre. Les disciples sont des ambassadeurs qui annoncent sa venue, la venue de son règne. Ils sont précurseurs pour les nations, comme saint Jean-Baptiste était lui-aussi précurseur pour Israël.
Cependant Jésus n’agit jamais seul, mais toujours avec le Père et l’Esprit Saint. Ainsi, lorsque les disciples annoncent la paix à une famille, à un pays, soit ceux-ci sont déjà amis de la paix – c’est-à-dire que le Père a déjà préparé leur cœur à recevoir la bonne nouvelle – et c’est l’illumination ; soit ce n’est pas le cas et la mission aboutit à l’échec.
Ainsi notre Père devance déjà les missionnaires dans le cœur des gens ; les missionnaires n’ont qu’à leur annoncer la paix au nom de Jésus : il suffit, par grâce, qu’ils l’accueillent et s’en réjouissent, pour que cette paix – c’est-à-dire l’Esprit Saint – vienne reposer sur eux, et qu’avec elle, Jésus lui-même vienne habiter dans leur cœur.
Relevons que, pour Jésus, nombreux sont ceux qui sont en attente de la bonne nouvelle : « la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. »
 
D’un point de vue pratique, Jésus envoie ses disciples « comme des agneaux au milieu des loups », c’est-à-dire sans aucune agressivité, et ne répondant par la réciproque à aucune agressivité. Au contraire, il s’agit de faire preuve d’innocence et d’humilité. Jésus précise ensuite : « ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ». On peut comprendre que les disciples ne doivent pas s’embarrasser de biens inutiles pour se confier plutôt à la Providence.
Cependant, le vocabulaire employé par saint Luc désigne des objets assez précis. La bourse dont il est question renvoie aux notions d’idolâtrie et de vol, au mauvais usage de l’argent. Le sac correspond plus à une sorte de carquois qu’à une besace : c’est dans ce type de sac que David avait placé les cinq pierres dont il allait frapper Goliath. Probablement Jésus veut-il dire ici que l’annonce de l’Évangile ne peut pas se faire sous forme de menace, de coercition. Il s’agit plutôt d’une libre bénédiction, ce pourquoi Jésus invite ensuite ses disciples à prendre soin des malades. La référence aux sandales est plus difficile à comprendre. Il s’agit de sandales de rechange. Certainement Jésus demande-t-il à ses disciples de se présenter en ayant renoncé à toutes les dignités mondaines, jusqu’à risquer de se retrouver un jour publiquement pieds nus, c’est-à-dire en totale humilité, dans la position d’esclave.
Tout cela nous donne un bon portrait-robot du chrétien, ambassadeur du Christ : innocent comme un agneau, il est humble et pauvre, doux et chaleureux, abandonné à la Providence. On pense aux Béatitudes ; on pense aussi à Jésus lui-même.
 
Pour terminer, attardons-nous à l’observation joyeuse des disciples : « Même les démons nous sont soumis en ton nom ! », ce dont Jésus se réjouit également. En effet, il se passe sur terre avec les missionnaires de l’Évangile, ce qui se passe au ciel avec Michel et ses anges, combattant Satan et ses démons. Comme si c’était le même combat sur la terre et dans le ciel, comme si l’armée des disciples correspondait à celle des anges. Mais c’est bien le cas ! Et si Jésus voit que ses disciples sont vainqueurs des démons, c’est qu’il en est de même au ciel pour Michel et ses anges. Alors c’est que, d’une part, le Jour de Dieu est proche, et d’autre part, que les noms des disciples sont déjà inscrits dans les tables des armées du ciel, dans le grand livre de la communion des saints.
 
Voilà, chers frères et sœurs, l’enseignement de Jésus sur l’évangélisation. Soyons conscients de notre dignité à ses yeux, tout en étant les plus humbles parmi les hommes. Combattons fermement les puissances du mal, mais soignons avec douceur ceux qui en souffrent. Ne nous reposons pas sur les biens terrestres, mais sur l’aide généreuse des personnes que le Seigneur a prédisposées à recevoir de nous la bonne nouvelle : ils sont en attente, et ils sont plus nombreux que nous l’imaginons. Et cela, jusqu’au Jour de la venue de Jésus. 

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