dimanche 9 juillet 2023

09 juillet 2023 - SAVOYEUX - 14ème dimanche TO - Année A

Za 9,9-10 ; Ps 144 ; Rm 8,9.11-13 ; Mt 11,25-30
 
Chers frères et sœurs,
 
Si nous voulons mieux comprendre ce que Jésus nous dit dans l’Evangile, il faut le replacer dans son contexte. Après qu’il eût terminé d’enseigner à ses Apôtres en particulier, les disciples de Jean-Baptiste sont venus l’interroger : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur avait répondu : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. » Et se retournant vers la foule, il l’interpelle à propos de Jean-Baptiste, en lui expliquant que Jean est, comme Elie, celui qui annonce la venue imminente du Messie. Et bientôt Jésus reproche à la foule et aux gens des villes environnantes, de n’en avoir pas tenu compte, et de ne s’être pas convertis à la vue des miracles. Et c’est alors que Jésus dit les paroles que nous avons entendues.
 
Dans un premier temps Jésus rend grâce à son Père que ce qu’il a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits – on devrait traduire : « aux nourrissons » ; « à ceux qui viennent de naître ». Il faut comprendre que le Père a révélé quelque chose à ceux qui sont renés avec le Christ, ressuscités avec lui, tandis que les autres, les scribes et les docteurs de la Loi ne le voient pas.
 
Mais de quoi s’agit-il ? Jésus explique : « Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » En premier lieu, il s’agit de la connaissance de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, et non seulement connaissance intellectuelle, mais aussi connaissance par mode de communion intime, par mode de communion d’amour.
En second lieu, cette connaissance – toujours disponible – est cependant cachée : on ne peut y accéder qu’en deux temps. Le premier temps est celui où le Fils est caché : il n’est connu que du Père. Et le second temps, c’est la révélation du Père à l’homme, par l’action de l’Esprit Saint et par l’intermédiaire du Fils. Ainsi donc, celui qui ne connaît pas Jésus comme Fils de Dieu et n’est pas reconnu par lui, ne peut pas recevoir l’Esprit Saint qui lui permet de connaître aussi le Père.
Cette explication paraît un peu compliquée. Et pourtant... Jésus veut dire que les scribes et les docteurs de la Loi ne voient ni le Fils ni le Père, quand bien-même ils sont là, présents depuis toujours, notamment dans les Ecritures. Mais ceux qui sont renés, les nourrissons, les tout-petits, ont reçu dans leur baptême par l’Esprit Saint, la connaissance du Fils Jésus et aussi celle de son Père. Dans le mystère du Dieu unique, la sainte Trinité est cachée, mais elle est connue de ceux qui sont baptisés au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
 
Après avoir rendu grâce à son Père, Jésus se tourne à nouveau vers la foule, dont il a pitié, car il sait qu’elle a faim et soif de justice et de paix, c’est-à-dire de sainteté et de la communion de vie éternelle avec Dieu. Jésus propose alors à la foule : « Prenez sur vous mon joug. » A l’époque de Jésus, le « joug » dont les hommes pieux sont chargés, c’est la Torah, la Loi de Moïse. Mais Jésus leur propose ici « son joug », c’est-à-dire l’Evangile. Et il précise : « Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger », car Jésus est « doux et humble de cœur ».
A la lumière de l’action de grâce prononcée juste avant par Jésus, nous pouvons comprendre que si porter la Loi de Moïse est une chose difficile – ce que d’ailleurs aucun scribe ou docteur de la Loi ne contestera – en revanche, connaître le Fils et le Père par le don de l’Esprit Saint, être rené en eux, dans leur communion d’amour, alors cette condition nouvelle rend ce qui était lourd auparavant plus léger, et même facile à porter.
 
La force que donne l’Esprit Saint permet à l’homme de porter et supporter de lourds fardeaux, parce qu’avec lui, ils deviennent léger. C’est alors que l’homme trouve le repos, c’est-à-dire la paix, la paix véritable du cœur, celle qui vient de Dieu.
Voilà donc, chers frères et sœurs, ce qu’il nous faut chercher et demander sans cesse dans notre prière : la connaissance de Jésus et le don de son Esprit Saint. Avec eux, tout est donné.

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