Ac
8,5-8.14-17 ; Ps 65 ; 1P 3,15-18 ; Jn 14,15-21
Chers
frères et sœurs,
Même
s’il est donné sous une forme un peu mystérieuse, l’enseignement de Jésus est
très simple.
La
forme mystérieuse, un peu répétitive ou poétique, provient du fait que tout les
Évangiles ont été conçus originellement pour être appris et récités par cœur en
araméen. Nécessairement, la mise par écrit et les traductions successives, en
grec, en latin et en français, ont altéré un peu le texte, ce qui lui donne ce
tour si particulier. Mais venons-en plutôt à l’enseignement de Jésus.
Jésus
annonce à ses Apôtres qu’il s’en va, mais qu’il va prier le Père pour qu’il
leur envoie l’Esprit de vérité, l’Esprit de sainteté. Notons que Jésus revenant
dans l’éternité du ciel, prie toujours – à tout moment – le Père d’envoyer
l’Esprit Saint sur ses disciples. C’est aussi vrai maintenant.
L’Esprit
Saint a pour fonction de nous faire voir le Christ Jésus vivant, et de nous
faire vivre nous aussi, de la même vie éternelle. L’Esprit de vérité, de sainteté,
est aussi l’Esprit de Vie. Ce faisant, il nous fait entrer dans la communion
avec Jésus, et Jésus étant en communion avec le Père, nous entrons nous aussi
dans sa communion avec le Père : « En ce jour-là, vous
reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en
vous. »
Pour
décrire cette communion saint Paul a eu une expression fameuse et tout à fait appropriée :
« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. »
Et le même dit un peu plus loin : « Et voici la preuve que vous
êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet
Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! »
Nous
comprenons donc que le sommet et la source de toute vie chrétienne se trouve
dans la communion avec la Trinité sainte, celle que nous recevons
sacramentellement dans la communion à chaque messe.
Cependant,
Jésus a émis une condition : « Si vous m’aimez, vous garderez mes
commandements. » La condition première est celle d’aimer Jésus. Si on
n’aime pas Jésus, la communion est impossible. Et cet amour de Jésus est très
concret puisqu’il correspond à l’observance de ses commandements. Il est donc très
important pour nous de bien les identifier et de les mettre en pratique, pour
preuve de notre amour de Jésus-Christ.
En
parcourant tout l’Évangile, on s’aperçoit qu’il y a trois commandements principaux.
Le premier d’entre tous est celui donné par Dieu à Moïse : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton
esprit. » ; et le second, qui lui est semblable : « et
ton prochain comme toi-même. » Le troisième commandement est
celui-ci : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai
aimés », ce qui suppose d’aimer comme Jésus, c’est-à-dire de donner sa
vie par amour pour ses amis, et d’avoir foi en lui que ce sacrifice n’est pas
vain.
Ainsi
les trois commandements principaux se résument ainsi : aimer Dieu et aimer
son prochain, nous aimer les uns les autres, en donnant notre vie par amour
pour eux, comme Jésus, en mettant notre foi en lui.
Nous
pouvons aussi ajouter deux commandements exprès de Jésus, donnés à ses
Apôtres : « Vous ferez cela en mémoire de moi », et :
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au
nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce
que je vous ai commandé. »
Ces
deux commandements se rapportent à la définition de l’Église et à sa mission
dans le monde : les Apôtres, et les évêques leurs successeurs, ont reçu le
commandement de célébrer l’Eucharistie, d’annoncer l’Évangile en vue du baptême
qui ouvre à la communion d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, et
d’enseigner une vie conforme aux commandements de l’amour de Dieu et du
prochain, de l’amour mutuel entre chrétiens, dans un esprit de foi et de
sacrifice à l’image de Jésus.
Vous
voyez que tout se tient. C’est alors que si l’Église – c’est-à-dire nous –
mettons en pratique ces commandements avec amour et foi en Jésus, alors nous
sommes assurés d’avoir l’Esprit Saint en nous et d’être en communion avec Dieu
notre Père.