Ex
32, 7-11.13-14 ; Ps 50 ; 1Tm 1,12-17 ; Lc 15,1-32
Chers
frères et sœurs,
L’histoire
du veau d’or, celle de saint Paul et les paraboles de Jésus, nous apprennent
deux choses. La première, la plus importante, est la volonté de Dieu de nous
faire communier à son amour divin. Et la seconde est la puissance de la
prière et du témoignage évangélique, pour le salut de tous les hommes.
Allons
directement à l’essentiel : lorsque le jeune fils demande à son
père : « Donne-moi la part de fortune qui me revient »,
le père partage ses biens. Il donne à son fils des biens matériels, de
l’argent, que celui-ci va s’empresser d’épuiser. À son retour, le malheureux
demande à son père une place d’esclave : travail contre nourriture. Mais son
père lui donne ce qu’il n’avait même pas pensé recevoir, même pas espéré :
son amour de père, manifesté par les signes du beau vêtement, de la bague au
doigt, des sandales aux pieds, et du repas de fête.
Nous
apprenons ici que les biens qui font vivre, ou l’argent, ne servent que pour
une vie matérielle, une vie terrestre – évidemment nécessaire ici-bas – mais
que la vraie vie, la vie éternelle, n’est pas une question de biens matériels,
ni d’argent, mais uniquement une question d’amour. Le reste vient après. Or
celui qui n’a pas compris cela est mort. Mais le jour où il comprend, il
commence à vivre vraiment.
C’est
exactement ce qui est arrivé à saint Paul : jusqu’au jour de sa
conversion, Paul était un homme pieux, et son zèle pour la Loi était tel qu’il
en persécutait les juifs devenus chrétiens. Mais lorsque Jésus est venu le
chercher, le trouver, pour lui ouvrir les yeux, alors il est entré dans une vie
nouvelle, une vie totalement différente, où il était fait de lui – persécuteur
– un Apôtre. Ce ne fut pas une promotion pour son zèle, mais un pardon pour le
mal qu’il avait commis contre les fils de Dieu, contre les chrétiens, de
surcroît au nom de Dieu ! L’entrée dans la vraie vie, pour Paul, ce fut
par la porte du pardon, exactement comme le jeune homme de la parabole qui
s’était trompé de chemin, en ayant transformé Dieu en idole pour Paul, ou en
s’étant fait des idoles du monde son dieu, pour ce jeune homme.
Cependant,
cette transformation de Paul, comme celle du jeune homme, ne se limitent pas à
un cœur à cœur entre eux et Dieu, mais elle a un impact énorme sur l’ensemble
des hommes, comme la prière. Paul est devenu Apôtre, peut-être le plus prolifique
au début de l’Église ; et le jeune homme, malgré lui, a été l’occasion
d’une fête à tout casser dans la maison de son père. Ces témoignages de
conversions, de résurrection et de retrouvailles, sont des prières de louange
en acte. Mais il y a aussi la prière de demande, et la prière d’intercession.
La prière de demande est celle que fait le jeune homme en se présentant à son
père, prière pour lui-même, pour sa survie. La prière d’intercession est celle
de Moïse : « Souviens-toi de tes serviteurs » ; où Moïse
rappelle à Dieu son alliance avec son peuple ; c’est aussi la prière de
l’homme qui cherche sa brebis perdue et celle de la femme qui cherche sa pièce
d’argent, jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur trésor, celui ou celle qui est
perdu loin de la vie, loin de leur amour. Prière de louange, prière de demande,
prière d’intercession, pour ceux qu’on aime : dans toutes ces histoires où
Dieu veut donner la vie de son amour, il y a de la prière.
Je
termine par un mot sur le beau vêtement. Dans la Bible, ce beau vêtement est en
même temps, le « premier vêtement », c’est-à-dire celui de notre être
créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et celui des élus de l’Apocalypse
rassemblés autour du Trône de Dieu dans le ciel, c’est-à-dire le premier
vêtement transfiguré dans la lumière de la gloire de Dieu, la lumière de la
résurrection. Ce vêtement, est le vêtement blanc que portent les baptisés,
vêtement de sainteté pour prier Dieu comme des prêtres et chanter la louange de
Dieu.