lundi 14 février 2022

12-13 février 2022 - LAVONCOURT - CHARCENNE - 6ème dimanche TO - Année C

Jr 17,5-8 ; Ps 1 ; 1Co 15,12.16-20 ; Lc 6,17.20-26
Chers frères et sœurs,

Lorsque nous voulons méditer l’évangile du dimanche, nous devons toujours faire deux choses : d’abord lire la première lecture – celle de l’Ancien Testament – qui va toujours avec l’évangile ; et ensuite lire dans sa Bible ce qu’il se passe avant et après l’extrait de l’évangile que nous voulons méditer. Avec cette méthode, nous pouvons déjà comprendre beaucoup de choses.

La première lecture nous apprend qu’il y a deux attitudes possibles pour un homme : ou bien mettre sa foi en lui-même – c’est-à-dire vouloir construire son monde et sa vie tout seul, sans Dieu, par lui-même ; ou bien mettre sa foi dans le Seigneur, en le laissant nourrir sa vie et ses actions, exactement comme la sève nourrit un arbre, pour lui permettre de s’épanouir. Dans le premier cas, sans la foi, l’homme se dessèche et il provoque un désastre écologique ; dans le second, avec la foi dans le Seigneur, l’homme est nourri par l’Esprit Saint, et il porte de bons fruits d’amour, de paix et de bonheur, en harmonie avec la création.

C’est exactement ce que fait Jésus dans l’évangile. Juste avant de prendre la parole pour enseigner les Béatitudes à ses disciples, il est en effet monté sur la montagne avec eux, et – pendant toute la nuit – il a prié Dieu son Père, seul, à l’écart. Jésus a mis en pratique la première lecture : dans sa prière, sous les étoiles dans la nuit, il a mis sa foi en Dieu son Père. Il a pris des forces dans sa prière. Il a rempli son cœur de l’Esprit Saint. Il a illuminé son âme. Et c’est pourquoi, ensuite, Jésus a pu grandir et s’épanouir comme un grand arbre : il a d’abord choisi Douze disciples pour en faire ses Apôtres, puis il a réuni un grand nombre de disciples pour les enseigner, et bientôt une grande multitude de gens est venue de loin pour l’écouter également. La prière de Jésus seul, dans la nuit, a touché une multitude d’hommes, non seulement à l’époque, mais aussi jusqu’à nous aujourd’hui, grâce à l’annonce de l’Évangile ! Voilà ce qu’il se passe quand un homme prie le Seigneur dans le secret de son cœur : son effet est immense ; il dépasse l’espace et le temps.
Jésus a donc mis en pratique les Écritures : « Heureux est l’homme […] qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. » 

Aujourd’hui, à notre tour, nous faisons comme Jésus. Si nous sommes venus à la messe, c’est bien pour y prier, pour écouter l’enseignement de Jésus et communier à lui, pour qu’il nourrisse notre vie et illumine notre âme par son Esprit Saint. En venant à la messe, nous venons comme à la source, pour y boire et nous rafraîchir. Nous y trouvons – comme les foules trouvaient en Jésus – la guérison et la paix du cœur, et les forces dont nous avons besoin pour vivre notre vie, pour faire du bien autour de nous et pour entretenir la création que le Seigneur nous a confiée. Si nous ne mettons pas notre foi en Jésus, nous ferons tout l’inverse, malheureusement. Mais si nous le prions, alors il nous donnera sa paix, sa joie et sa lumière, pour vivre heureux, et intensément, et porter beaucoup de fruit.

Je termine en attirant votre attention sur le fait que Jésus priait son Père, seul, la nuit. Nous autres chrétiens, nous aimons prier la nuit, comme Jésus. Les moines se lèvent au milieu de la nuit pour prier le Seigneur. Nous-mêmes, à Noël et à Pâques spécialement, nous nous retrouvons nombreux pour prier la nuit. Autrefois aux premiers temps de l’Église, on priait, on lisait les Écritures et on chantait les psaumes la nuit, et au petit-matin, au soleil levant, on célébrait l’eucharistie. Les chrétiens, comme Jésus, aiment prier la nuit. 
Car c’est dans la nuit que l’homme – qui ne croit pas en Dieu, ou qui croit que Dieu ne le voit pas – fait ses plus grosses bêtises, ses plus grands péchés. C’est la nuit qu’il se détourne de Dieu, qu’il s’abîme lui-même et abîme le monde autour de lui. Et c’est donc pourquoi il est important que Jésus prie la nuit, et nous aussi : qu’il n’y ait pas que du noir, mais aussi des étoiles qui illuminent le ciel et redonnent de l’espérance et de la joie au monde.
Nous autres chrétiens, nous avons le pouvoir (et même le devoir), grâce à Jésus, de transformer la nuit des hommes en un berceau pour y accueillir la vie. C’est aussi ce que nous faisons à chaque messe, en transformant le pain et le vin des hommes en Corps et Sang de Jésus, source de vie éternelle.
 

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