Am 7,12-13 ; Ps
84 ; Ep 1,3-14 ; Mc 6,7-13
Chers
frères et sœurs,
Les
lectures de ce jour nous apprennent que, portés par l’Esprit Saint, nous sommes
appelés à annoncer l’Évangile autour de nous. Les signes qui accompagnent cette
annonce sont des guérisons. Je voudrais souligner deux points.
Le
premier est que l’on ne s’institue pas apôtre tout seul. Pour annoncer
l’Évangile, il faut d’abord être appelé et envoyé par Dieu. Nous voyons cela
avec Amos, qui rappelle qu’il était bouvier quand Dieu l’a saisi derrière le
troupeau et lui a dit : « Va, tu seras prophète pour mon peuple
Israël. ». Nous voyons cela aussi avec les Apôtres, bien sûr, qui sont
envoyés par Jésus lui-même et qui leur donne autorité sur les esprits impurs.
Même Saint Paul a été choisi et envoyé par Dieu, comme vous le savez, sur le
chemin de Damas.
C’est
à la lumière de sa conversion que nous pouvons comprendre la nôtre, et la
mission qui va avec : « En lui, vous aussi, après avoir écouté la
Parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez
reçu la marque de l’Esprit Saint. » Il dit exactement ici, qu’après
avoir entendu l’Évangile et proclamé le Credo, nous avons été baptisés et nous
avons reçu l’Esprit Saint pour que nous rendions grâce à Dieu, par l’Eucharistie
et par l’annonce de l’Évangile. Ainsi, nous tous chrétiens, par le baptême,
nous avons été institués par Dieu prêtres pour lui rendre grâce, prophètes pour
proclamer l’Évangile, et rois pour guérir ce qui doit être guéri, pour faire le
bien avec douceur : Nous ne manquons pas de l’huile de l’Esprit Saint pour
cela.
Le
second point, concerne l’Évangile que nous avons à annoncer. En quoi
consiste-t-il ? C’est vraiment tout simple. Saint Paul le dit très
clairement : « Le Père de notre Seigneur Jésus-Christ […]
nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous
soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à
être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus le Christ. » Voilà
l’objectif. Et le moyen d’y parvenir fait l’objet de la suite : « En
lui [Jésus-Christ, le Fils bien-aimé], par son sang, nous avons la rédemption,
le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder
jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence. »
Nous
avons donc été créés et prédestinés en Jésus-Christ à devenir saints, immaculés
devant Dieu, dans son amour ; à devenir pour lui des fils et des filles
pour l’éternité. Et, sachant que nous sommes ici-bas pécheurs et mortels, cette
vocation nous a été acquise par la croix de Jésus et par elle nous sommes
comblés de la grâce de Dieu, de sa miséricorde et de sa vie éternelle. Cadeau
au commencement de notre vie ; cadeau au jour de notre baptême ;
cadeau à notre arrivée au ciel. Nous n’avons rien mérité et nous ne méritons
rien : Dieu nous tend la main : tel est l’Évangile de l’amour de Dieu
pour nous. Il nous revient de l’accepter ou de le refuser, librement.
Ce
que nous rappelle saint Paul, cependant, si nous avons conscience des dons
reçus, c’est simplement d’être polis et de savoir remercier Dieu pour ce triple
cadeau. La bonne manière de le remercier est de nous souvenir de lui et de lui
rendre grâce. C’est exactement ce que nous faisons à la messe et dans nos
prières ; et d’annoncer cette bonne nouvelle autour de nous. En la
partageant, nous n’aurons pas moins d’Esprit Saint, mais certainement encore
bien plus !
Voilà,
chers frères et sœurs, les raisons et le contenu de la mission de l’Église et
de chaque baptisé. Elles font de nous des êtres qui appartiennent autant au
monde présent qu’au Règne de Dieu. Souvenons-nous sans cesse que nous sommes
fils et filles de Dieu, et pourquoi, et comment. Et rendons grâce à Dieu.