lundi 24 août 2020

22-23 août 2020 - RAY-SUR-SAÔNE - GY - 21ème dimanche TO - Année A

Is 22,19-23 ; Ps 137 ; Rm 11,33-36 ; Mt 16,13-20
 
Chers frères et sœurs,
 
Le gros problème, avec Jésus, est toujours – et encore aujourd’hui – de savoir qui il est vraiment. Aujourd’hui comme hier, lorsque l’on pose la question à des gens dans la rue, on aura toutes sortes de réponses : « il est Dieu », ou bien « il est un homme élu de Dieu », ou bien « il est un prophète », ou bien « il est un maître de sagesse religieuse », ou encore « c’est un rabbin dont l’enseignement s’est universellement répandu »... D’autres pensent qu’il n’a même pas existé ! On aura exactement le même problème si on pose aux gens la question de sa résurrection : « Il est vraiment ressuscité, dans sa chair », ou bien « Son esprit s’est ranimé », ou bien « C’est l’esprit des disciples qui a compris qu’il était ressuscité », ou encore « c’est un mythe religieux créé par les Apôtres ».
Il n’est pas plus facile aux disciples qu’à nous-mêmes de savoir identifier qui est Jésus et Jésus ressuscité.
 
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus interroge directement ses disciples. La question est remarquable, parce que la réponse est dedans : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Comprenons bien la question. Jésus dit : « Qui suis-je pour les gens, moi qui suis le Messie, le Fils de Dieu ? »
Les réponses, comme on l’a vu, sont assez vagues. Jésus a beau se manifester dans la chair ou ressuscité, les réactions humaines sont d’abord marquées par l’incrédulité et la recherche de solutions raisonnables. Évidemment, c’est l’échec : Jésus n’est pas correctement identifié.
 
Jésus repose alors la question aux disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Notez bien qu’il y a encore ici la réponse dans la question : « Pour vous, qui Je suis ? » - « Je suis » est le Nom de Dieu, le Dieu qui se révèle à Moïse au Sinaï. On sent les disciples plutôt embarrassés et heureusement Pierre prend la Parole pour donner la solution attendue : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Ainsi donc, le « Fils de l’homme » et « Je suis » sont équivalent à « Christ » et « Fils du Dieu vivant ». Telle est l’identité de Jésus : Jésus est Dieu fait homme, Fils de Dieu venu parmi les hommes pour les sauver et les réconcilier avec son Père. Il est le Messie, le sauveur.
 
Souvenons-nous toujours de la manière dont Jésus a conduit Pierre à confesser son identité, c’est la manière dont Dieu se révèle aux hommes, à chacun de nous.
D’abord Dieu interroge l’homme tout en lui donnant la solution ; ensuite l’homme – qui n’a pas compris – cherche des solutions à sa portée. Mais il se trompe. Dieu renouvelle son interrogation, tout en donnant encore la solution. C’est alors que l’homme – aidé par la grâce de l’Esprit Saint – arrive à donner la bonne réponse.
Il faut toujours que Dieu s’y reprenne à deux fois pour nous appeler. Et nous, nous ne pouvons vraiment comprendre et répondre correctement qu’avec l’aide de l’Esprit Saint. C’est pourquoi, il faut du temps pour discerner un appel de Dieu et il faut s’assurer que notre intelligence est ouverte par l’Esprit du Seigneur. Saint Irénée parlait d’une accoutumance nécessaire entre l’homme et Dieu. Et c’est toujours vrai.
Regardez par exemple les disciples d’Emmaüs : ils parlaient avec Jésus sans le voir, et c’est uniquement dans un second temps, quand ils sont à l’auberge, qu’ils le reconnaissent et décident alors de remonter à Jérusalem annoncer aux disciples qu’il est ressuscité.
 
C’est en effet au second temps, que le Seigneur donne sa vocation, son identité, sa mission à celui qui vient de confesser son Nom. Pour savoir qui nous sommes et ce que nous avons à faire ici-bas, il faut d’abord confesser le Nom de Dieu.
Il en va ainsi pour Pierre : il dit qui est Jésus, et Jésus l’appelle « Pierre » et lui donne sa vocation de détenir les clés du Royaume des Cieux, c’est-à-dire de gouverner comme un indentant fidèle son Église.
 
Demandons au Seigneur de nous parler, de renouveler ses paroles tant que nous n’avons pas compris, et de nous donner finalement la grâce de le comprendre. Alors, mettant en pratique ce qui nous vient du Seigneur, nous porterons de bons fruits pour le Royaume des cieux.
 

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