1R 3,5.7-12 ; Ps
118 ; Rm 8,28-30 ; Mt 13,44-52
Chers
frères et sœurs,
Comme
dimanche dernier, Jésus enseigne le royaume des cieux à ses disciples.
Aujourd’hui nous avons entendu trois courtes paraboles qui se complètent les
unes les autres.
Dans
la première Jésus compare le royaume des cieux à un trésor enfoui dans un
champ. L’homme qui le trouve est tout joyeux et fait tout ce qu’il peut pour
l’acquérir. Cette parabole parle de nous, quand nous avons découvert qui est
Jésus et ce qu’il a fait pour nous. Nous voulons lui rester attachés et tout
donner pour lui. C’est comme quand un homme et une femme sont amoureux :
ils veulent tout donner pour vivre l’un avec l’autre. Le royaume des cieux est
comme une passion amoureuse et une promesse de bonheur. Pensez à saint
Paul : il a tout donné pour suivre Jésus, jusqu’au bout du monde.
Dans
la seconde parabole, Jésus inverse la perspective. Ici le royaume des cieux
n’est plus le trésor, il est celui qui le cherche : il est le négociant.
Et le trésor – la perle fine – c’est nous. Ainsi, nous apprenons que le royaume
des cieux nous cherche. Dieu nous cherche. Et quand il nous trouve, nous qui
sommes des perles de grande valeur, il vend tout ce qu’il possède et il nous
achète au prix le plus fort. Et ce qu’il a donné de plus cher pour nous
acquérir, c’est son Fils Jésus, mort sur la croix, pour que nous n’appartenions
plus au diable mais à lui, notre Dieu et notre sauveur.
On
pourrait se dire aussi que la perle de grand prix dont le négociant a fait
l’acquisition, est la sainte Vierge Marie, qui est sans défaut et sans
tâche : une perle de la plus grande pureté. Mais nous aussi nous sommes
des perles très précieuses.
Dans
la troisième parabole, Jésus compare le royaume des cieux à un filet, qui va
prendre toutes sortes de poissons. On peut lire cette parabole de deux
manières.
La
première est que le filet est l’œuvre de Dieu dans le monde, accomplie par
Jésus et par l’Esprit Saint, qui rassemblent une multitude d’hommes avant
qu’ils ne soient jugés pour gagner le Paradis ou être rejetés aux enfers, selon
qu’ils auront ou non répondus positivement à l’amour de Dieu. Les premiers
chrétiens persécutés usaient facilement du symbole du poisson pour s’identifier
et se reconnaître. En grec, en effet, IΧΘYΣ, qui veut dire
« poisson », pouvait se lire, en prenant chaque lettre du mot, Ἰησοῦς
Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ, c’est-à-dire : « Jésus Christ Fils de Dieu,
Sauveur ». Les chrétiens se considéraient donc eux-mêmes comme les
poissons sauvés par Jésus, pris dans le filet de l’Esprit Saint, et espéraient
ainsi, à la fin, être jugés dignes d’entrer dans le royaume des cieux.
La
second manière de lire la parabole est assez semblable. Jésus a pu comparer le
royaume des cieux à un filet pour parler de l’Église. Le filet-Église a ainsi
été jeté par Dieu dans le monde à partir du jour de la Pentecôte. Les Apôtres ont
été envoyés jusqu’au bout de la terre, de la même manière que le filet est jeté
le plus loin possible, pour prendre le maximum de poissons. Dans ce cas, les
poissons ne sont pas seulement les baptisés, mais tous les hommes. Certains
entreront dans la joie du royaume, d’autres non.
Finalement,
que pouvons-nous retenir de l’enseignement de Jésus ? Le royaume des cieux
est une histoire d’amour entre Dieu et nous. Dieu donne tout pour nous gagner.
Et nous aussi, nous donnons tout pour le gagner. Cet amour, c’est le filet, qui
est répandu dans le monde, pour ramener le maximum de poissons au ciel.
Nous
sommes cependant, chers frères et sœurs, non seulement les premiers bénéficiaires
de cet amour, et les premiers concernés par son appel, mais aussi les
représentants visibles ici aujourd’hui de l’amour de Dieu pour tous les hommes
et son filet pour lui ramener tous ceux qu’il nous donnera de rencontrer. Pour
les conduire à leur tour au bonheur et à la gloire de Dieu.