lundi 9 septembre 2019

08 septembre 2019 - LA GRANDE RESIE - 23ème dimanche TO - Année C


Sg 9,13-18 ; Ps 89 ; Ph 9b-10.12-17 ; Lc 14,25-33

Chers frères et sœurs,

Comment comprendre l’avertissement un peu décourageant de Jésus ?

D’abord, il faut bien comprendre à qui il s’adresse. Il parle aux foules nombreuses qui le suivent. Ce sont des gens qui sont généreux, certainement, mais qui viennent chercher, qui une guérison, qui une parole de réconfort, qui à manger. Parce que Jésus donne tout cela généreusement.

Mais il veut leur faire comprendre qu’être disciple ne signifie pas disposer gratuitement d’une assurance-vie ni d’un bonheur terrestre assuré. Il y a bien des gens qui pensent que, parce qu’ils sont chrétiens, le Bon Dieu leur doit tout. Non, au contraire, être chrétien, c’est suivre Jésus, être avec lui, être comme lui.
Et vous connaissez la vie de Jésus : il a été chassé de Nazareth, son propre village. Il a porté sa croix, sous les injures, jusqu’au Golgotha. Il a tout donné, jusqu’à sa propre vie, à son Père.  Suivre Jésus, être avec lui, être comme lui, ce n’est pas choisir une vie humainement facile. Parfois c’est choisir la croix, parfois jusqu’au martyre, comme aujourd’hui les chrétiens d’Irak, de Syrie, du Pakistan, d’Éthiopie, du Nigéria, de Chine ou de Corée du Nord…

Et c’est pourquoi Jésus invite les foules à réfléchir : « Avant de me suivre, réfléchissez bien ! Car dès que le chemin va être plus difficile, vous allez caler. Dès que vous allez rencontrer de l’opposition, vous allez renoncer ». Et d’ailleurs, n’est-ce pas ce qui est arrivé aux Apôtres eux-mêmes durant la Passion de Jésus ?

Mais alors qui peut suivre Jésus ? Qui peut être son disciple ?

Il y a deux genres de personnes qui suivent Jésus. Ceux qui le suivent de leur propre volonté et ceux qui répondent à son appel. Les premiers risquent de se décourager s’ils croient avancer en ne comptant que sur leurs propres forces. Les seconds savent que si Jésus les a appelés, alors il leur donnera la force d’aller – malgré les chutes toujours possibles – jusqu’au bout.  Comme saint Pierre.

La question est donc : est-ce que Jésus m’a appelé ?

Un grand moine d’Égypte le Père Matta el-Maskîne, c’est-à-dire Matthieu le Pauvre, qui est mort il y a quelques années, posait le même genre de questions aux jeunes qui se présentaient à son monastère : « Est-ce que tu aimes Jésus ? » Le jeune répondait évidemment « oui ». C’est le premier genre de personnes. Et il posait une deuxième question : « Est-ce que Jésus t’aime ? » Et là, le jeune ne savait pas toujours répondre. S’il répondait « oui » et comment il savait que Jésus l’aimait, alors Matta el-Maskîne l’acceptait pour rentrer au monastère.

« Est-ce que Jésus m’a appelé ? », « Est-ce que Jésus m’aime ? ». C’est la même question. Chacun peut y réfléchir pour lui-même.

Une chose est certaine, si vous avez un doute : tous ceux qui sont baptisés sont appelés et aimés par Jésus. Car le baptême a fait d’eux ses frères d’adoption. Par le baptême, l’Esprit saint a fait d’eux des prêtres, des prophètes et des rois. Et c’est une tentation du démon de douter de cette réalité.

Alors chers frères et sœurs, puisque nous sommes baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, suivons maintenant Jésus dans la paix et dans la joie. Rendons-lui grâce en célébrant l’Eucharistie, par laquelle il est toujours avec nous.


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