mercredi 18 septembre 2019

14-15 septembre 2019 - VEREUX - FRESNE SAINT-MAMES - 24ème dimanche TO - Année C


Ex 32,7-11.13-14 ; Ps 50 ; 1Tm 1,12-17 ; Lc 15,1-32

Chers frères et sœurs,

Jésus est confronté aux récriminations des scribes et des pharisiens qui ne comprennent pas sa proximité avec les pécheurs. Pour leur expliquer sa position, il raconte trois paraboles. Celle de la brebis perdue, celle de la pièce d’argent et celle du fils prodigue.
Bien sûr, dans les trois paraboles, il est question de la miséricorde de Dieu. C’est-à-dire qu’aux yeux de Dieu personne n’est jamais totalement perdu : d’une part lui-même met tout en œuvre pour aller chercher celui qui s’est éloigné de lui, quitte à retourner toute une maison, et à prendre le temps d’attendre son retour. D’autre part, il a foi que la personne qui s’est perdue entendra sa parole, qu’elle se convertira et qu’elle reviendra à la maison. Dieu a foi en l’homme.
La miséricorde de Dieu n’est donc pas seulement un pas de Dieu en direction de l’homme, c’est aussi l’espérance de Dieu que l’homme fera un pas vers lui, en retour.

Nous avons aussi entendu le livre de l’Exode où les Hébreux ont péché contre Dieu en se fabriquant une idole, ce qui a déclenché la colère de Dieu et la prière d’intercession de Moïse. Et finalement Dieu a pardonné, en se souvenant de ses promesses.
Que retenir de cet épisode ? D’abord que Dieu n’est pas une mécanique insensible. Dieu aime son peuple. Il aime les hommes qu’il a créés. Il peut pardonner, revenir sur sa colère, c’est-à-dire sur le péché des hommes. Il aime aussi particulièrement Moïse, et sa prière compte énormément à ses yeux. Il l’entend et cela fait évoluer son jugement.

Certains diront : c’est de l’anthropomorphisme ! C’est-à-dire que l’on se fait une idée de Dieu à l’image de l’homme. Mais un Juif et un chrétien répondront : ce n’est pas Dieu qui est à l’image de l’homme ; c’est l’homme qui est à l’image de Dieu. Dieu nous a créé à son image et à sa ressemblance. Dieu est une personne et par conséquent nous sommes nous aussi des personnes. Si Dieu entend une prière, est capable de faire évoluer son jugement pour en venir à pardonner, alors nous aussi, si nous entendons une prière, nous pouvons faire évoluer notre jugement et en venir à pardonner.
Cette démarche n’est pas naturelle, elle vient de Dieu. Dans la nature, il n’y a pas de pardon. La nature ne pardonne pas. Dieu si. Et il nous apprend à être comme lui, c’est-à-dire à être humain.

Il est donc un risque que les gens qui ne croient pas en Dieu, perdent l’espérance et l’humanité. D’une part qu’ils en arrivent à croire faussement qu’ils ne pourraient jamais être pardonnés de leurs péchés ou de leurs fautes, ni par Dieu ni par les hommes. Et d’autre part qu’eux-mêmes, en suivant leur penchant naturel, perdent leur humanité en perdant leur capacité à écouter, faire évoluer leur jugement et finalement à pardonner. Un monde où il n’y a pas Dieu, est un monde qui tend à devenir désespéré et inhumain.

En conclusion, retenons pour nous-mêmes, qui sommes chrétiens, les points suivants:

D’abord Dieu qui nous a créé à son image et à sa ressemblance, a fait de nous des humains. Il nous a rendu capable d’écouter, de réfléchir, et de pardonner, comme lui. C’est pourquoi il nous aime à en mourir : Jésus est mort sur la croix pour le pardon de nos péchés. Il est venu nous chercher, jusqu’au plus profond des enfers, et, ayant foi en notre capacité de conversion, il attend sans cesse notre retour.
Ce retour est un motif de fête : pardon des péchés, rétablissement de notre dignité de fils de Dieu, entrée dans la communion des saints. C’est ce que nous recevons par notre baptême, par la confirmation et par la communion eucharistique. Tels sont les dons que Dieu fait à ceux qui humblement, et malgré toutes leurs casseroles, ont foi en lui et veulent vivre avec lui. Parce qu’il nous aime.
Et enfin, le point le plus important peut-être, pour nous qui sommes baptisés – revêtus comme le christ de la dignité de prêtre, de prophète et de roi – c’est la puissance de la prière. Si Dieu parle avec Moïse de sa colère et de ses intentions, quand il est meurtri par les péchés des hommes, c’est qu’il attend, qu’il a besoin, de sa prière pour être consolé. Entendre qu’il y a dans le monde un homme ou une femme qui l’aime. Alors Dieu entend, se rassure et pardonne.

Frères et sœurs, ne cessons jamais de prier pour nous-mêmes et pour tous les hommes. C’est notre vocation.

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