samedi 12 janvier 2019

5-6 janvier 2019 - DAMPIERRE - FEDRY - Epiphanie du Seigneur - Année C


Is 60,1-6 ; Ps 71 ; Ep 3,2-3a.5-6 ; Mt 2,1-12

Chers frères et sœurs,

L’histoire des mages venus d’Orient adorer l’enfant Jésus à Bethléem pose à certains spécialistes de la Bible un problème d’interprétation. Pour eux, cette histoire est une manière légendaire de dire que la naissance de Jésus est un événement qui s’adresse à tous les peuples de la terre, et non pas seulement au seul peuple d’Israël. Ces spécialistes nous expliquent que le rédacteur de l’Évangile s’est inspiré du texte du prophète Isaïe, que nous avons entendu, pour composer de lui-même cette histoire des mages, qui selon eux bien sûr, n’ont jamais réellement existé.

Le problème est que les informations données par saint Mathieu semblent exactes, notamment les références chronologiques, et celles qui concernent l’étoile qui guida les mages. Des recherches récentes menées avec des moyens scientifiques, montrent qu’il n’y a pas seulement une possibilité d’expliquer l’existence de cette étoile, mais il y en a même plusieurs. Cet état de fait entraîne un conflit d’interprétation avec les spécialistes qui croient que cet événement est une légende.

En fait, nous avons le choix. Soit nous croyons que cette histoire d’étoile et de mages est légendaire, et nous pensons que l’évangéliste a composé un récit à sa manière en s’inspirant d’un texte ancien, celui d’Isaïe, pour nous faire passer un message généreux d’universalité de la religion chrétienne ; soit nous croyons que, réellement, des hommes savants sont venus d’Orient attirés par un phénomène cosmique inhabituel et, dans ce cas, saint Mathieu a simplement rapporté que cet événement curieux réalisait la vieille prophétie d’Isaïe. Et donc, que cet événement était vraiment extraordinaire puisqu’il annonçait et confirmait la naissance du Messie attendu depuis des siècles.

Chers frères et sœurs, tous les évangiles nous posent sans cesse ce même problème de lecture : devons-nous considérer que ces textes sont des recueils de bonnes pensées, rédigés sous forme de récits plus ou moins imaginaires, inspirés de textes anciens réutilisés pour l’occasion ; ou bien pouvons-nous croire au témoignage des évangiles qui annoncent la réalisation en Jésus-Christ des promesses faites autrefois à Israël ?

Si nous sommes en cohérence avec la foi catholique, c’est bien le second choix que nous devons faire. Nous avons foi en ce Jésus, Dieu fait homme, dans ces circonstances tout autant ordinaires qu’extraordinaires, qui confirment sa divinité, et non pas en des idées généreuses qui ne dépassent malheureusement pas l’horizon de notre humanité. Nous ne plaçons pas notre foi dans des « fables sophistiquées » disait déjà saint Pierre dans sa seconde Lettre, mais dans le témoignage de ceux qui ont vu et ont même touché Jésus et Jésus ressuscité.

Le choix est là : ou bien Jésus est venu dans notre chair pour faire de nous des fils de Dieu, sanctifiés par l’Esprit Saint et appelés à la Béatitude éternelle dans la communion des saints, ou bien nous sommes des adeptes d’une religion humaine, qui ne propose que des valeurs purement terrestres pour vivre ensemble le temps présent, aussi bien que possible, mais pour laquelle il n’y a aucun sens après la mort.

Voilà à quoi nous mènent ceux qui doutent : en même temps qu’ils affaiblissent la foi, ils dissolvent l’espérance. Au contraire, ceux qui accordent leur foi au témoignage des Apôtres et des Évangélistes, voient se gonfler leur espérance comme une voile de navire. Et déjà en ce monde, ils connaissent une joie puissante qui leur vient du ciel d’auprès de Dieu.

A-t-on peur de la science, qui pourrait flétrir le témoignage évangélique ? Certainement pas ! Au contraire, si les événements qui nous ont été transmis sont véridiques, alors la science ne peut que conforter leur réalité. La science n’est pas l’ennemi du chrétien, elle est son meilleur auxiliaire pour conforter sa foi.
Dans l’histoire de l’étoile et des mages, il n’y a rien qui puisse ou qui doive nous effrayer. Au contraire, nous pouvons y découvrir la lumière tant espérée qui transforme le monde et qui concerne tous les peuples, en commençant petitement dans une étable à Bethléem, en Judée, au temps du roi Hérode le Grand, très précisément.

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