mardi 10 janvier 2017

08 Janvier 2017 - NEUVELLE lès LA CHARITE - Epiphanie du Seigneur - Année A

Is 60,1-6 ; Ps 71 ; Ep 3,2-3a.5-6 ; Mt 2,1-12

Chers frères et sœurs,

Il y a un an, nous étions ici même pour fêter l’Epiphanie du Seigneur. Et je vous avais raconté comment l’étoile suivie par les Mages d’Orient était, en cette année -7, l’alignement de Jupiter et de Saturne dans la constellation des Poissons, par trois fois : en août, en octobre et en décembre. Ces astrologues savants, qu’étaient les Mages, s’étaient renseignés auprès d’Hérode et de sa cour pour en connaître la signification : l’étoile annonce la naissance d’un chef qui sera le berger d’Israël, le peuple de Dieu.

Isaïe n’emploie pas le terme Israël, il parle de Jérusalem, mais c’est la même chose. Jérusalem est le cœur d’Israël. Extraordinaire prophétie d’Isaïe lorsqu’on a devant les yeux l’arrivée des Mages à Bethléem : « Elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche ». Pour Marie, qui auprès de Jésus méditait toutes ces choses en son cœur, la prophétie d’Isaïe devait être source d’une joie indescriptible, à en pleurer.

Chers frères et sœurs, remettons-nous dans le contexte de l’époque. Marie et Joseph étaient les humbles descendants du clan de David. Ils ne représentaient plus rien en termes de pouvoir ou de fortune. Leur seule richesse était l’héritage de leurs pères : les promesses faites par Dieu à David, les Ecritures de la Loi et des prophètes, qui en conservaient la mémoire. Leur seule richesse était le Seigneur, et ils n’en n’avaient pas d’autre. Et voilà qu’en ces jours, où dominaient Hérode et sa clique, Dieu a réalisé sa promesse. L’arrivée des Mages a confirmé la prophétie d’Isaïe. La lumière s’est levée.

C’est une leçon pour nous aujourd’hui, Eglise du Seigneur. Comme Marie et Joseph étaient descendants de David, nous sommes les descendants des Apôtres. Nous ne représentons plus rien en termes de pouvoir ou de fortune. Notre seule richesse est l’héritage de nos pères dans la foi : les promesses faites par Jésus à ses disciples, la tradition écrite et non écrite de l’Eglise, les Ecritures et la liturgie, la mémoire des saints. Notre seule richesse est la présence et l’amour du Seigneur, et nous n’en avons pas d’autre. Et nous voyons, qu’en ces jours où dominent l’invisible prince des ténèbres et sa clique, formée des puissances politiques et économiques de ce monde, promoteurs de la culture de mort et fauteurs de guerres, dans ces ténèbres, nous est donnée aujourd’hui même, dans la petite étable de notre église de Neuvelle, la naissance de Jésus sur les linges de cet autel. A lui, nous offrons la beauté de l’or de nos calices, le parfum d’encens de nos prières et la douce myrrhe de notre cœur.

Chers frères et sœurs, nous sommes proches de la crèche. Et la lumière du Seigneur de l’univers nous est donnée. Avec lui plus de ténèbres. Avec lui plus de peur ni de honte. Avec lui plus de tristesse. Nous sommes les chrétiens, qui portons un trésor inestimable dans des vases d’argiles. Nous sommes les lampes fragiles qui portent la lumière du monde. Nous devrions sourire de nous-mêmes et rendre grâce à Dieu. Oui, parce que nous sommes petits mais fidèles, nous sommes beaux. Nous devrions méditer cela dans nos cœurs. Que cette lumière de l’Epiphanie nous réconforte et soit pour nous source d’une profonde joie !


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