mardi 17 janvier 2017

15 janvier 2017 - GY - 2ème dimanche TO - Année A

Is 49,3.5-6 ; Ps 39 ; 1Co 1,1-3 ; Jn 1,29-34

Chers frères et sœurs,

Les lectures qui nous sont proposées ce dimanche font référence au baptême de Jésus. Cependant, le 15 janvier est aussi la fête de l’évêque saint Rémi, celui qui baptisa Clovis à Reims. Et enfin, ce dimanche est aussi celui qui a été retenu comme 103ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié.
Pour commencer, étant donné que la question des migrants est pour nous sensible, je vais vous lire ce qu’a dit le Pape François lors de ses vœux aux ambassadeurs accrédités au Vatican il y a une semaine. Après cela, nous verrons, avec les textes d’aujourd’hui, ce que la question des migrants doit évoquer pour Israël et pour les chrétiens.

Voici donc ce qu’a dit le Pape François :
« Un engagement commun en faveur des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés, qui permette de leur donner un accueil digne, est nécessaire. Ceci implique de savoir conjuguer le droit « de tout homme […] de se rendre à l’étranger et de s’y fixer », et en même temps, de garantir la possibilité d’intégrer les migrants dans les tissus sociaux où ils s’insèrent, sans que ceux-ci sentent leur sécurité, leur identité culturelle et leurs équilibres sociopolitiques menacés. D’autre part, les migrants eux-mêmes ne doivent pas oublier qu’ils ont le devoir de respecter les lois, la culture et les traditions des pays dans lesquels ils sont accueillis.
Une démarche prudente de la part des autorités publiques ne comprend pas la mise en œuvre de politiques de fermeture envers les migrants, mais implique d’évaluer avec sagesse et prévoyance jusqu’à quel point leur pays est en mesure d’offrir une vie décente aux migrants, spécialement à ceux qui ont effectivement besoin de protection, sans porter atteinte au bien commun des citoyens »

Le livre d’Isaïe nous amène à Babylone, où les rescapés du peuple d’Israël se trouvent exilés après la destruction de Jérusalem. D’un point de vue humain, il n’y a aucun avenir pour ces exilés, notamment aucun avenir en tant que peuple libre. Or justement, le Seigneur s’adresse à Isaïe, son serviteur. Il lui annonce deux choses : la première, que c’est lui qui relèvera le peuple d’Israël, le rassemblera et le ramènera à Jérusalem. La seconde est encore plus incroyable : Isaïe deviendra la lumière des nations. C’est-à-dire que son action, ses paroles, seront non seulement une espérance et une libération pour le peuple d’Israël, mais aussi pour tous les peuples, jusqu’au bout du monde. Car, en définitive, la promesse que Dieu a faite à son peuple Israël est indélébile : elle est pour toujours. Et non seulement, alors qu’Israël est aujourd’hui un peuple esclave et en danger de mort, il sera comme ressuscité, mais en plus, il sera le premier et le modèle de tous les peuples de la terre à aimer et à servir Dieu. Autrement dit, l’annonce du Seigneur à Isaïe représente une formidable espérance !

En effet, bientôt, sur ordre du Roi Cyrus, le petit reste d’Israël exilé à Babylone, sera autorisé à rentrer à Jérusalem et à reconstruire le Temple pour adorer Dieu. Il redeviendra libre. Et c’est dans ce peuple que vient Jésus. Justement, comprenons bien ce qu’il se passe. La promesse de Dieu faite à Isaïe, avec Jésus, prend une dimension universelle. Qui sont les exilés ? Ce sont tous les hommes qui sont exilés du paradis et qui vivent sur la terre comme s’ils étaient à Babylone. Et tous, ils pleurent le temps où ils étaient saints, dans le paradis de Dieu. Or voilà que Jésus, en se faisant homme, est venu les chercher. En réalité, le véritable Isaïe qui va relever le peuple, le rassembler et le ramener à la maison, c’est lui, Jésus. C’est lui le vrai libérateur et la vraie lumière pour tous les peuples jusqu’au bout du monde et pour tous les temps.

Et comment Jésus s’y prend-il ? Par le baptême. Jésus se fait baptiser au Jourdain pour nous montrer le chemin à suivre. Sommes-nous exilés, regrettons-nous Jérusalem ? Revenons avec Jésus au Paradis par le baptême dans l’eau et dans l’Esprit Saint. Ce chemin n’est pas un chemin pour après la mort : c’est un chemin pour maintenant. Un chemin pour les vivants, pour les gens et les peuples d’aujourd’hui, sachant qu’en chaque sacrement, c’est le ciel qui est déjà maintenant sur la terre.
C’est ce qu’en son temps Clovis a compris. Le peuple des francs était un peuple païen et barbare, exilé en Gaule, conquérant, alors que les gaulois étaient majoritairement chrétiens. Grâce à sainte Clothilde, par l’intercession de Saint Martin, Clovis a fait entrer son peuple dans la lumière en lui faisant passer la porte du baptême. C’est ainsi que l’unité spirituelle entre tous les peuples de la Gaule s’est faite, et que la France est née.


Aujourd’hui, la parole du Seigneur est la même : la porte de l’unité de tous les peuples de la terre, de la joie, de la paix et de la lumière, la porte du ciel, est toujours ouverte : elle s’appelle le baptême.

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