mardi 10 avril 2018

31 mars 2018 - VELLEXON - Samedi Saint - Veillée Pascale - Résurrection du Seigneur - Année B


Vigile Pascale 2018

Chers frères et sœurs,

Jésus de Nazareth, que nous avons suivi pas à pas depuis une semaine lors de sa montée à Jérusalem, lors des Rameaux, et surtout depuis deux jours – avant-hier lors de son dernier repas, où il a lavé les pieds de ses disciples et institué la première messe, puis hier lors de son arrestation, de son jugement et de sa crucifixion ; ce Jésus, qui était mort, enseveli dans un tombeau dont la pierre a été roulée, est aujourd’hui vivant.

Les femmes qui viennent au tombeau ne sont pas des inconnues. Il y a Marie Madeleine, que Jésus avait délivré de sept démons et qui est depuis toute dévouée à lui. Il y a Marie, Mère de Jacques. D’après d’autres passages des évangiles, cette Marie est la sœur de la Vierge Marie et la femme de Clopas, qui est lui-même le frère de Joseph. Marie et Clopas ont eu quatre garçons : Jacques, José (ou Joseph), Simon et Jude, ceux-là qui sont appelés les « frères » de Jésus, et qui sont donc évidemment ses cousins. Jacques deviendra le premier évêque de Jérusalem. L’Eglise l’appelle « Jacques le juste ». Il fut lapidé en 61 ou 62 par ordre du Grand Prêtre Hanne, le beau-frère de Caïphe. Son petit frère Simon lui succèdera. Il sera lui-même crucifié en l’an 108. La dernière femme présente au tombeau s’appelle Salomé, ou plus exactement Marie Salomé. Elle est la femme de Zébédée, pécheur du lac de Galilée. Ils ont deux fils, qui sont devenus apôtres : Jacques et Jean, ceux que Jésus appelle les « fils du Tonnerre ». Avec Pierre et André, ils faisaient partie des tous premiers disciples. Jacques et Jean étaient présents à la Transfiguration de Jésus.
Donc, ce matin au tombeau, avec Marie-Madeleine, ce sont des mamans qui sont venues pour parfumer le corps de Jésus. Marie, Mère de Jacques, est tout simplement sa tante. On est en famille.

Saint Marc précise qu’on se trouve de grand matin, au premier jour de la semaine, au lever du soleil. Pourquoi insiste-t-il ? Parce qu’il fait référence aux sept jours de la Création. Dieu avait commencé à créer l’univers un dimanche. Il commence par séparer la lumière et les ténèbres (premier jour), puis les eaux au-dessus du ciel et les eaux qui sont en dessous (deuxième jour), puis dans les eaux qui sont en dessous, il sépare la mer et la terre, sur laquelle il sème des plantes (troisième jour). Le quatrième jour, il crée le soleil, la lune et toutes les étoiles du ciel. Le cinquième jour il crée tous les animaux, dans la mer, dans le ciel et sur la terre. Au sixième jour, donc le vendredi, il crée l’homme et la femme, Adam et Eve. Or, vendredi saint, c’est le jour où nous entendons Pilate dire en désignant Jésus : « Voici l’homme », et où Marie se trouve au pied de la croix, le cœur transpercé, elle qui est la mère charnelle de Jésus, tandis que Eve était tirée de la côte d’Adam. Au septième jour de la création, Dieu se repose. C’est le jour du sabbat. Mais, Samedi Saint, Jésus repose dans le tombeau.
Ce matin de Pâques, nous voici donc de nouveau Dimanche, le huitième jour. Et c’est comme si la Création recommençait. Et d’abord par la lumière qui déchire les ténèbres. Voilà pourquoi saint Marc insiste sur le grand matin, le soleil levant, le premier jour de la semaine : la résurrection est une nouvelle création de Dieu. Jésus n’est pas ranimé, il n’est pas restauré : il est l’ultime perfection de la création de Dieu, son aboutissement, son couronnement. C’est pourquoi Jésus montre des facultés bizarres après sa résurrection : il peut apparaître et disparaître ; mais il n’est pas un fantôme : on peut toucher son corps, il peut manger du poisson. Jésus est entré – dirait-on – dans la « quatrième dimension ». Il est le premier homme ressuscité. Le premier-né d’entre les morts, entré dans la vie nouvelle créée par Dieu pour nous tous.

Voilà pourquoi le jour le plus important pour nous autres chrétiens est le dimanche : parce qu’il est le jour de la résurrection de Jésus, le jour où la création est arrivée à sa perfection, le huitième jour, qui annonce notre propre résurrection.
Si vous avez un peu de curiosité archéologique ou historique, vous rechercherez quelle est la forme des baptistères de l’Eglise des premiers siècles. Vous verrez qu’ils sont en forme d’octogone : c’est-à-dire un bassin à huit côtés. A cause du huitième jour. Parce que l’homme qui est baptisé, passant par la mort et la résurrection de Jésus, est recréé comme lui en homme nouveau. Un baptisé, un chrétien est un homme du huitième jour. Grâce à Jésus et à son Esprit Saint, il a déjà un pied dans la nouvelle création.
Vous allez me dire : mais comment savons-nous que nous sommes entrés dans la nouvelle création, dans la « quatrième dimension » ? Par le moyen d’un langage spécial que Jésus nous a laissé en héritage, qui est incompréhensible à ceux qui n’ont pas la foi : ce sont les sept sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la réconciliation, le mariage, l’ordre, et le sacrement des malades. Avec les sacrements, nous sommes en contact et nous vivons la vie de la nouvelle création.

Chers frères et sœurs, j’aurai encore beaucoup de choses à vous dire. Mais vous avez l’essentiel : saint Marc raconte ce qui s’est réellement passé, et c’est pourquoi il indique quelle est l’identité exacte des premiers témoins. Et ensuite, par le langage de l’Ancien testament, il essaye de nous expliquer l’impossible : Jésus est vivant !

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